Depuis des années, le contrôle des flux migratoires est un des axes majeurs des gouvernements européens. Tout en prétendant abolir les frontières internes à l’espace Schengen, elles se sont multipliées et disséminées à l’intérieur de chaque territoire et se renforcent à l’extérieur de l’Europe : la rue, les transports, les administrations, les banques se tranforment à chaque contrôle en frontière. Les centres de rétention, les zones d’attente, les camps pour migrants, sont des bouts de ces frontières assassines de l’Europe.

Comme la France, l’Italie, qui compte déjà 25 CIE (centre d’identification et d’expulsion), construit de plus en plus de centres de rétention sur son territoire et subventionne la construction de camps pour migrants à l’extérieur de ses frontières, en Libye notamment.

A l’intérieur de ces CIE, les révoltes se multiplient depuis plusieurs années: grèves de la faim, affrontements avec la police, incendies, évasions collectives… L’année 2009 a ainsi vu la destruction totale de deux CIE lors de révoltes collectives.

A l’extérieur aussi, des personnes luttent pour la liberté de circulation et d’installation, et souvent en lien avec les détenus : manifestation aux abords des CIE, occupations (par exemple de la Croix-Rouge, qui gère une partie des centres ), blocage des transferts entre CIE, tags…

Face à ses résistances, l’Etat multiplie les actions de répression. Le 13 août, 14 sans-papiers enfermés à la Via Corelli sont inculpés pour un incendie et mis en taule. En octobre 2009, ils sont condamnés à plusieurs mois de prison. Le 16 janvier, Mohammed El Abbouby, l’un des 14, est retrouvé mort dans sa cellule. Joy, une autre condamnée, avait accusé l’Inspecteur chef du CIE de tentative de viol. Elle est poursuivie pour “calomnie”. Après plusieurs mois passés en prison, elle est aujourd’hui à nouveau enfermée dans un CIE

L’Etat tape aussi à l’extérieur. Le 23 février, des perquisitions ont été effectuées chez une vingtaine de personnes à Turin, Rovereto (Trente), Vicoforte (Cuneo) et Mantoue. Trois sont mises en taule et trois autres sont assignées à résidence. Outre l’habituel matériel informatique et les divers papiers (tracts…), les ordinateurs de la Radio Black Out ont été saisis. Les personnes inculpées sont qualifiées “d’anarchistes insurrectionnalistes”, incarnant l’ennemi intérieur. En Italie comme en France, l’Etat tente d’isoler, en utilisant des campagnes médiatiques et un arsenal d’inculpations, qualifiant les actes de solidarité d’actes délinquants, criminels, voire terroristes.

Le collectif de solidarité avec les inculpés de Vincennes est solidaire de Luca, Andrea, Fabio, Marco, Maja et Paolo, et de tout-e-s ceux et celles qui luttent – à l’intérieur et à l’extérieur – contre les CIE et pour la liberté de circulation et d’installation!

Vous pouvez écrire aux personnes incarcérées :

Luca Ghezzi Via Pianezza 300 10151 Torino
Andrea Ventrella Via Pianezza 300 10151 Torino
Fabio Milan Via Pianezza 300 10151 Torino

Liberté pour tous avec ou sans papiers en Italie comme ailleurs !

Liberté de circulation et d’installation !

Collectif de solidarité avec les inculpés de l’incendie de Vincennes

liberte-sans-retenue@riseup.net