Aujourd’hui samedi 6 février, une manif de soutien aux sans papiers était organisée à Nantes. Le point de rendez vous était place Royale. Comme de bien entendu, j’avais décidé de participer au rassemblement. Avec une différence des autres participants, j’y allais avec mon fourgon perso pour mettre un peu de son avec la tite sono que je positionne sur le toit. Ben oui, il faut faire un peu de bruit pour se faire entendre.
Le samedi, l’accès à cette place est interdit aux véhicules. Je me garais donc en attente sur la place Graslin. A 14h30, deux fourgons de crs se stationnent sur ladite place et un « rg » fait les cent pas. Ils m’ont repéré malgré que je n’ai pas encore sorti la sono.
A 15h30, je suis informé du départ du cortège qui arrive 5mn plus tard où je me trouve. En tète du défilé, des drapeaux noirs accompagnés de CNT puis NPA ensuite la LDH et pour finir, des individus dont je ne pourrais pas dire leur appartenance. C’est étrange, l’intersyndicale organisent des mobilisations devant la préfecture pour le soutien aux sans papier et là, même pas vu un drapeau de la cgt. (j’ai peut être pas bien vu).
Et c’est parti pour faire du bruit, montrer aux passants que les 150 manifestants que nous sommes sont capables d’agir. Je me met à la fin du cortège afin d’éviter que celui-ci soit coupé en deux, ce qui faciliterait la besogne des crs venus en nombres. Le défilé est escorté par une vingtaine de crs robocopisés à droite comme à gauche et derrière moi, pas moins de 7 fourgons plus deux motards. Je transporterais un coffre fort que l’escorte ne serait pas plus imposante. Nous quittons la place Graslin pour faire une halte devant la maison d’arrêt. Quelques artifices sont tirés et au son de « Bella Cio », deux crs chantonnent, j’ai comme l’impression qu’ils doivent être malades. La manif repart et je me retrouve devant un feu rouge; un crs me le fait remarqué; je suis surpris de l’entendre dire ça mais je m’arrête et attend que ça passe au vert. Le crs me fait alors signe que c’est ok pour continuer de suivre le défilé (malgré que je dois m’engager dans un sens interdit).
Nous continuons le trajet jusqu’à la préfecture sous . .  .. . ..escorte ou plutôt  » haute surveillance » ! ! !
Manque de  bol, je me retrouve coincé par un plot ré tractable dans une rue semi-piétonne. (Vous savez ces gros bitognots qui entrent en terre à l’approche d’une masse métallique). Je dois être devant un récalcitrant car pas moyen qu’il se baisse. Le défilé s’éloigne un peu mais pas grave, vais  emprunter une autre rue pour le rejoindre. C’est presque réussi mais une voiture blanche avec des lumières bleues sur le toit m’en empêche et du coup, la distante se fait plus grande. Je ne sais pas ce qu’avait ce conducteur, on aurait dit qu’il gardait jalousement un os. J’aperçois au loin, la fin du cortège qui arrive place du commerce. Je vais, heu . . . . . . . . . . . non, pas vraiment, je pensais pouvoir rejoindre les manifestants.
Pour rejoindre tout le monde, je tourne à droite direction commerce malgré qu’en ce samedi après midi (comme tout les samedis d’ailleurs), une partie du cours des cinquante otages est interdit à la circulation. J’emprunte donc la voie des bus et m’y retrouve bloqué. Au bout de ce couloir, quelques fourgons et juste devant moi, encore une voiture de police; le conducteur m’informe que je suis dans la voie réservée aux transports en commun et que je dois faire marche arrière.( Z’avez déjà essayé de reculer avec un fourgon sachant que vous avez 9 risques sur 10 de renverser un piéton). Je propose de dégager par une voie située à gauche mais il n’est pas de cet avis et renversement de situation: « bon et bien continué jusqu’au bout et dégagé, il a des bus derrière! Arrivé à l’extrémité, j’ai comme un pré-sentiment . . . .  . . . .un mauvais pré-sentiment ! Je dois tourner à gauche juste après un fourgon de . . . ..  . . .de . . . . .. . . .police ! (bravo, quelle perspicacité). Les trois policiers sont sortis de leur véhicule et devinez! ! ! Me font signe de m’arrêter . Permis de conduire, carte grise, attestation d’assurance; la routine quoi ! Pas vraiment car j’enttend : vous circulé dans la voie des bus et ça, c’est 135€ de PV. Leur ayant donné les documents requis, un des trois me dit de m’arrrèter plus loin au milieu (comme ça, ça va bloquer la circulation)  tandis qu’un autre (il a peut être un neurone de plus) me fait signe de me mettre sur le coté d’un parking. Pendant ce temps, la manif se termine et plus beaucoup de personnes sont encore groupées sur la place du commerce.
Je suis près de mon fourgon où deux policiers me tiennent compagnie ou plutôt me surveillent. Un manifestant se rapproche du fourgon tandis qu’un crs se précipite, une matraque à la main et pas du style pour faire joli. Les policiers s’empressent de se diriger vers le manifestant comme s’il était une menace en lui ordonnant de rester à plus de dix mètres. Il recule mais ce n’est pas du goût des cow boys et lui disent de partir.
Le contrôle continu, vérification du triangle, du gilet fluo, contrôle banal mais qui dure . . qui dure . .. qui dure . . . Je partirais bien mais le troisième crs a embarqué mes papiers. Les deux autres restant à mes cotés m’informent que je me suis engagé dans quatre sens interdit et ai circulé dans une voie réservée aux transports en commun. Je confirme puisque c’était l’itinéraire du défilé en précisant que même pour le premier sens interdit c’était un crs qui m’avait fait y aller. Ils rétorquent qu’il en reste encore trois et que la manif n’étant pas déclarée en préfecture, je devais respecter le code de la route. Que toutes ces manifs prenaient en otages les usagers par le biais des transports en commun bloqués par le défilé. Que ça leur donnait du travail et qu’ils en avaient mare. J’avais un PV car avec le véhicule, j’étais facile à identifier. Et ça continu encore et encore avec les sens interdit et la non déclaration en préfecture. L’un d’eux lance: vous voyez, personne ne vient vous défendre; comme si c’était la raison pour laquelle il faisait durer le contrôle. Je suppose qu’ils espéraient un mouvement de foule vers mon fourgon pour enfin pouvoir matraquer et gazer.
Au bout d’un moment, plus précisément quand il n’y a plus de manifestant sur la place du commerce, l’autre policier revient avec mes papiers et un PV déjà rédiger avec pour infraction : circulation dans un couloir réservé aux transport en commun.
Il me demande si je préfère ce PV ou un pour circulation en sens interdit sachant que si je « choisi » la seconde option, quatre sens interdit égal à suspension de permis. Les deux autres restés à coté de moi informent le verbalisateur qu’ils m’ont déjà tout expliqué.
Résultat de l’action: 135 euros à payer réduit à 90 si le règlement est effectué dans les 3 jours.