Aujourd’hui, on se rend bien compte que nos luttes n’ont aucun effet sur le rouleau compresseur étatique et que plus le temps passe plus cette rage qui nous habite se dissipe petit à petit et que c’est la résignation qui s’empare de nous. Alors avant qu’elle disparaisse définitivement nous appelons à la création d’un groupe d’action révolutionnaire.
Les raisons de notre passivité face à ce système qui nous écrase sont le confort et les consolations de toutes sortes, les conneries sur la non-violence, notre éducation, car depuis tout petit on t’apprend à respecter ton maître et à tendre l’autre joue à celui qui te frappe.
Nous disons tous vouloir renverser ce monde ou rêver d’un monde meilleur mais attention, sans prendre trop de risques parce qu’il faudrait pas gâcher sa vie donc on fait les choses à moitié. Les 96h de GAV, la taule, les coups de matraque, les poursuites judiciaires font pourtant partis du jeu et même plus,bien souvent ça a été le prix à payer pour gagner ou conserver nos acquis.
Honte à nous ! Nous offensons la mémoire de celles et ceux qui sont morts pour notre Liberté, celles et ceux qui ont été prêt à tout perdre pour nous délivrer de l’oppression.
Ce tract n’utilisera pas les codes de langage militant car il a été écris par des révoltés, certain-e-s n’aimeront pas ce tract, sûrement trop viscéral pour eux. Nous ne donnons et n’avons à donner aucune leçon, nous faisons juste un constat. Celui que nos luttes sont stériles, que nous sommes divisés ; nous voulons lancer un débat de fond sur nos vies, nos luttes, nos rapports avec les autres, car si on a bien une qualité c’est de nous critiquer entre nous. A qui cela profite ?
Il va falloir donner beaucoup plus si nous voulons influer sur ce monde. Nous aussi on a peur mais on en veut plus, elle nous paralyse, elle nous détruit. La violence faîte à nous-même pour supporter ce monde fait plus mal que toute celle que pourrait nous imposer ce système.
Avant de réfléchir au monde dans lequel on pourrait vivre après avoir fait la révolution ou du moins si nous voulons enrayer la machine ou la changer nous devrions plutôt penser à comment et avec qui le faire.

Nous appelons les militants toulousains qui en ont marre du blabla et des pseudo-intellectuels plein d’analyses et de références à la cons. Nous n’opposons pas les réflexions de fonds aux actions, nous voulons juste souligner que la soi-disante supériorité intellectuelle des uns a pu permettre d’asservir les autres. Nous lançons un appel aux timides pour qui ce n’est pas facile de prendre la parole, aux gens du NPA qui n’ont pas avalé que quand la Ligue se prétendait encore révolutionnaire demandait un smic à 1500 €, les gens de la CGT qui vomissent le fait que leur syndicat mange à la même table que le patronat et qui n’oublient pas que la CGT-Paris l’année dernière expulsait des sans-papiers, toi qui pense que ton orga peut être sclérosante, à toi l’alcoolique qui en a marre de te mettre la tête chaque soir pour éviter de penser, à toi le fumeur de joints qui comprend que si le monde était une forêt le shit serait une fléchette tranquillisante, à celles et ceux qui ont la haine, la rage, de la rancœur, ceux qui sont en mode guerre, celles-ceux qui en ont marre de perdre leur vie à la gagner, ceux qui ont envie d’être heureux, à toi la fille qui en a marre de vivre dans ce monde de macho, à toi l’écologiste qui chie sur le développement durable, à celles et ceux qui pètent un câble, qui ont déjà rêvé de faire un petit barbecue dans la cour de l’Élysée, à tous les déracinés, les sans-papiers, tous les musulmans et catholiques qui n’ont pas envie d’attendre le jugement dernier ou le retour de jésus, à tous les athées. Un jour il va bien falloir abandonner nos préjugés et querelles, qu’elles soient personnelles ou collectives, pour bousculer ce monde sans se soucier de nos prisons politiques, sociales, culturelles ou religieuses.
Sachez que ce tract sera distribué au de-là du milieu militant car nous doutons fortement en la capacité de certain-e-s à vouloir la révolution. Ce tract a pour but de jeter un pavé dans la mare.
Nous ne prétendons pas avoir la science infuse ni la solution, nous sommes conscient d’être des cons parmi les autres et que ce n’est pas à 50 qu’on change les choses.

Nous appelons à une réunion pour discuter de tout ça au Katénaire, 14 rue Victor Déqué, 5min Métro François Verdier le 25/01 (à 19h00 pétante!), vous pouvez ramener des gâteaux, il y aura du thé et du café. Sachez qu’à 19h30 la porte sera et restera fermée, le quart d’heure toulousains est souvent le signe de notre manque de rigueur et de notre je m’en fouttisme. Donc après 19h30 pas la peine de frapper.

C’est aujourd’hui ou jamais car d’ici quelques années l’écrou sécuritaire sera tellement serré que nous ne pourrons plus rien faire pour enrayer la machine. «Ce monde nous fait mal mais faut pas le déranger, faut juste savoir se plaindre en se laissant consumer »