RECTIFICATIF

« La vengeance est l’hygiène de la plèbe »

Nous avions prévu, ce 14 novembre 2009, d’appeler à un grand rassemblement près du Champs de Mars à Paris, en vue de célébrer collectivement la Mort de l’Argent et le Renouveau du Communisme, une fête qui devait tout d’abord consister en une distribution aléatoire de petites et grosses coupures depuis longtemps dénuées, dans les esprits des participants, de toute valeur monétaire comme de toute signification substantielle. C’était ainsi toute une métaphysique que nous entendions mettre au tombeau. Le cortège devait ensuite arpenter les rues de la Capitale, sciemment choisies parmi les plus chics, tout en y dispersant les effigies incompréhensibles de ces anciennes monnaies. Au niveau de la Basilique du Sacré-Cœur, dont la destruction fut malencontreusement négligée le 31 mars 2006, on s’en souvient, dans une sorte de distraction historique, un bûcher avait même été apprêté, pour y recevoir le butin qu’un pillage généralisé des banques semblait devoir nous promettre.

Nous ne pouvons aujourd’hui que regretter l’ingérence de la Préfecture qui, rappelant hypocritement l’illégalité de l’opération, a voulu par son intervention inconsidérée rendre impossibles ces dernières réjouissances, procédant à des arrestations et provoquant ainsi la colère de nos jeunes camarades.

Nous devons déplorer en outre la totale incurie des dispositifs médiatiques qui ont fallacieusement présenté l’événement, et ce déjà plusieurs jours avant sa tenue, comme une vulgaire opération marketing visant à promouvoir la regrettable existence d’une obscure société de commerce en ligne, et dont on a même simulé l’annulation sous le prétexte fantaisiste que la sécurité serait « difficile à assurer ». Corroborée par la presse et la télévision dans l’intention expresse d’occulter le contenu réel de notre parade, cette vulgaire falsification, n’ayant connu aucune correction jusqu’à ce jour, attendait donc encore le judicieux démenti que nous lui apportons à présent. Et c’est aussi pourquoi, en réaction à une désinformation aussi patente et par des représailles bien méritées, un journaliste fut passé à tabac par plusieurs de nos camarades présents sur les lieux, et dont nous saluons ici l’énergique enthousiasme.

Par ailleurs, nous ne voulions assurer la sécurité de personne, et les barrières métalliques que nous avions effectivement mises en place autour de la Tour Eiffel devaient logiquement servir à fracasser les vitrines, forcer l’entrée des boutiques et former les premières barricades de défenses. Bien sûr, on pensait de prime abord que tout ceci pourrait se passer sans que rien n’advienne. C’était sans compter sur ce qu’il y a encore de plèbe dans la France aseptisée et décrépite à l’intérieur de laquelle on nous fait survivre. Sans compter, non plus, sur ce fait terrible pour l’ensemble de nos gouvernants : le combatif esprit des banlieues a gagné le cœur des vieilles villes.

Loin de nous étonner de l’énorme affluence observée, nous nous réjouissons du succès remporté par cette opération bienvenue, tant il est notoire que l’argent et le monde déplorable qui vient lui correspondre par une coïncidence toujours plus obscène ne cesse de susciter, avec une audience croissante, de nouvelles haines et d’irréductibles animosités. Il va sans dire que les quelques dégradations de commerce et les menus affrontements avec la police dont l’indignation de la presse ne cesse de faire état s’intègrent comme de juste dans le cadre de cette journée consacrée à l’achèvement de l’emprise métropolitaine et du règne de l’économie. Et les comparutions immédiates suivies des prévisibles condamnations que l’on semble vouloir faire subir à nos amis arrêtés ne pourront pas en retarder l’inéluctable échéance.

Libération immédiate de nos camarades interpellés !

Mort à l’argent ! Vive le communisme !