Après gaza
Catégorie : Global
Thèmes : Guerre
Après Gaza
Par Une autre voix juive
La brutalité de l’attaque israélienne sur Gaza pose en termes nouveaux la question de la lutte pour une paix juste et durable au Proche Orient. Les crimes, les violations des lois internationales s’accumulent, comme les condamnations internationales ignorées par les gouvernements israéliens : beaucoup s’interrogent sur les actions que peuvent mener les démocrates pour contribuer à établir au Proche Orient une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. Dans un contexte de condamnation massive légitime, par l’opinion publique, de la politique israélienne de déni du droit, on entend s’exprimer ici et là, dans la mouvance qui se veut pro-palestinienne, des discours et des propositions qui, inspirées par le pessimisme et le désespoir, voudraient porter le niveau des actions de soutien aux droits du peuple palestinien « à un niveau supérieur », mais qui, dans les faits, feraient courir à ce soutien et aux forces démocratiques françaises un grave danger d’isolement et les mèneraient dans l’impasse . Telle est par exemple, la thèse selon laquelle « le temps de la négociation (entre Israël et l’OLP) est dépassé », ou encore que la perspective de « deux Etats pour deux peuples » (ou pour « deux sociétés » selon la formulation de l’historien israélien progressiste Shlomo Sand) devrait être abandonnée, au bénéfice de celle d’un « seul Etat, laïque et démocratique ».
On entend aussi s’exprimer l’idée que rien ne serait plus urgent, dans le soutien au droit et à la justice, que la critique radicale et prioritaire du sionisme. De telles idées et de telles propositions semblent légitimées par quelques voix qui revendiquent une identité juive pour les soutenir. Evidemment, lorsque S. Sand, parle de « dé-sionisation » d’Israël , cela ne peut avoir le même sens pour deux raisons : d’abord S. Sand est citoyen israélien. Comme tel il a le droit absolu de se prononcer sur l’avenir de l’Etat dont il est citoyen ; ensuite , la question posée à l’opinion progressiste française est tout autre : son devoir est d’agir pour que la politique française cesse toute complaisance vis-à-vis d’une politique condamnable. La question posée à l’opinion française consiste à faire en sorte que l’Union Européenne abandonne sa complicité , contraire à toutes les déclarations relatives aux droits de l’homme qui en principe sont des éléments fondateurs de l’Union Européenne. Les débats idéologiques sont utiles. Ce qui est urgent c’est l’action politique, celle qui rassemble dans la clarté .
Une Autre Voix Juive, avec les quelques 1100 signatures de son manifeste réaffirmé obstinément depuis 2003, a fait la démonstration de l’existence en France, parmi les Français juifs, d’un fort courant progressiste qui dénie au CRIF et à Israël le droit de parler en leur nom, et qui proclame la légitimité des droits nationaux palestiniens, adossés aux résolutions de l’ONU, à la légalité internationale, et à l’universalité des droits de l’Homme et des peuples. Maintenir et renforcer ce courant parmi nos compatriotes juifs est un objectif dont l’importance, pour toutes sortes de raisons liées à l’histoire, dépasse largement la faiblesse numérique de la population concernée. Ce courant estime que les forces démocratiques en France ne sauraient accepter l’abandon des perspectives de paix négociée entre Palestiniens et Israéliens, et des principes qui fondent le droit des peuples à construire l’Etat de leur choix. L’idée d’une société fraternelle ou Juifs et Arabes jouiraient des mêmes droits est généreuse. Elle ne correspond pas, malheureusement, aujourd’hui à une réalité politique. Chacun des deux peuples, israélien et palestinien, exprime très majoritairement une aspiration à avoir son Etat. L’Etat d’Israël existe ; la discussion sur ses origines a un sens mais ne saurait délégitimer ce qui résulte d’un choix très majoritaire des Nations Unies. La question est bien précisément et conformément aux mêmes résolutions de l’ONU, d’imposer la création d’un Etat palestinien viable, avec Jérusalem Est comme capitale, après évacuation des colonies de Cisjordanie, et solution négociée juste du problème des réfugiés. Une chose est de soutenir les forces démocratiques israéliennes qui souhaitent mettre fin aux discriminations imposées à la minorité arabe, et qui luttent pour une paix juste et durable, autre chose est de vouloir imposer ces changements de l’extérieur, sous tendant le déni du droit d’Israël à exister. Déplacer le terrain de lutte pour une paix juste et durable sur celui de l’antisionisme serait une autre erreur. L’ambigüité de cette terminologie, qui permet à des personnages médiatiques notoirement antisémites et négationnistes de s’en prévaloir en se déclarant pro-palestinien suffit à la disqualifier.
Alors, après Gaza, que faire ?
Comment conjuguer l’indispensable perspective d’une paix fondée sur la reconnaissance des droits de chaque peuple à exister avec son Etat, dans la paix et la sécurité, et la nécessité de répondre à la fuite en avant du gouvernement israélien dans le recours à la violence ? Une proposition est de soutenir toutes les formes d’opposition non violente à l’occupation, comme, par exemple, les actions coordonnées menées à Bil’in contre le mur par des Palestiniens et des Israéliens. Une Autre Voix Juive soutient cette idée. Une autre proposition utile est de faire campagne pour des formes de sanctions qui seraient en vigueur tant qu’Israël ne s’engagerait pas concrètement dans la voie de la reconnaissance des droits nationaux palestiniens. Ces actions sont de trois types : campagne pour la suspension des accords d’association UE/Israël ; campagne contre les investissement étrangers en Israël qui contribuent à la colonisation ; campagne contre la commercialisation en France de produits israéliens provenant des territoires occupés. En ce qui concerne les investissements, les entreprises françaises contribuant, par exemple, à la construction ou à l’exploitation du tramway reliant des colonies à Israël sont particulièrement visées. En ce qui concerne les produits provenant des territoires occupés, la question de leur traçabilité est cruciale. Un vote du Parlement européen l’a exigée. Le gouvernement israélien doit l’assurer.
Une telle campagne, dite de BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), actuellement en cours de discussion au sein du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Israéliens et Palestiniens, aurait de bonnes chances d’avoir le soutien d’un grand nombre de démocrates en France. Mais pour cela, elle doit très clairement éviter les perversions dont souffrent certaines variantes de cette initiative à l’échelle internationale. Ainsi, un document émis par « Stop The Wall » qui coordonne la campagne BDS à l’échelle internationale énonce que « la campagne de BDS ne cible pas seulement l’économie israélienne, mais elle remet en cause la légitimité d’Israël, en tant qu’Etat colonial et d’apartheid, dans le cadre de la communauté internationale. Par conséquent, des efforts sont nécessaires non seulement pour promouvoir le boycott des consommateurs, mais aussi les boycotts dans les domaines universitaires, culturels et sportifs ». Une telle orientation constituerait un grave danger pour les forces progressistes ; elle isolerait et affaiblirait les forces progressistes israéliennes ; elle ne permettrait aucunement d’aider les forces progressistes palestiniennes : au contraire , elle ne pourrait que contribuer à renforcer des courants idéologiques qui aident puissamment la propagande du gouvernement israélien actuel ; elle pourrait aisément être endossée par des mouvements antisémites, et elle contribuerait à creuser, en France, le fossé entre populations de culture juive et de culture musulmane. Alimenter, si peu que ce soit, l’idée d’une punition collective du peuple israélien, de surcroît trop souvent identifié à un mythique « peuple juif », aurait des résonances et des conséquences dont il est inutile de souligner la gravité.
Il est clair qu’une campagne de type BDS en France devrait se dissocier explicitement des orientations inacceptables, contraires à la légalité internationale, que certains tentent d’imprimer à ce type d’actions en France et à l’étranger. Une campagne ciblée explicitement contre l’occupation et les colonies, et appuyant les efforts conjoints des forces de paix en Palestine et en Israël aura le soutien de l’opinion publique. C’est cette forme d’action qu’UAVJ, pour sa part est prête à soutenir. Dans la lutte opiniâtre, difficile, acharnée que mènent les forces démocratiques pour aboutir à une paix juste et durable au Proche Orient, il faut savoir maintenir le cap, quelles que soient les embûches, et déjouer les provocations, d’où qu’elles viennent.
(Texte amendé et approuvé massivement par les signataires du manifeste Une Autre Voix Juive-04/09/2009)
http://www.humanite.fr/2009-09-19_Idees-Tribune-libre-H…-Gaza
posté par ahad haam
prêts à tout pour excuser et protéger l’Etat Raciste
Alors qu’ils exigent partout la suppression des copiés/collés, les voila qui nous sortent un article fumeux paru dans l’humanité
alors que le Rahan n’a jamais signé un seul texte, le voila qui met en avant un truc de bobos
Tartufferie
« les bobos sionistes » !
Soral aurait pas dit mieux… En tout cas, ça change. Parce que « Néocons sionistes » à toute les sauces ça commençait à sentir le vieux qui se néglige.
Confessions israeliennes :
Israeli Confessions (Never Before Campaign)
http://www.youtube.com/watch?v=z6edg7OjLyw
Est-ce suffisant pour boycotter cet État raciste, ou bien va-t-on nous opposer que ce serait une “punition collective du peuple israélien” ?
Un checkpoint privé stoppe les Palestiniens qui ont “trop de nourriture”
Par Amira Hass
Un checkpoint, en Cisjordanie, géré par une compagnie privée de sécurité, n’autorise pas les Palestiniens à passer lorsqu’ils portent de grandes bouteilles d’eau et certains articles alimentaires, a appris le Ha’aretz. MachsomWatch a découvert la règlementation, que des ouvriers palestiniens ont confirmé.
Le Ministère de la Défense a répondu que les quantités non commerciales de nourriture n’étaient pas limitées. Il n’a pas fait de référence à la question de l’eau.
Le checkpoint, Sha’ar Efraim (Irtah pour les Palestiniens, ndt), est situé au sud de Tulkarem, et il est géré, pour le compte du Ministère de la Défense, par la compagnie de sécurité privée Modi’in Ezrahi. La compagnie empêche les ouvriers palestiniens de passer le checkpoint avec les articles suivants :
– de grandes bouteilles d’eau glacée,
– de grandes bouteilles de sodas,
– de la nourriture préparée à la maison,
– du thé et du zaatar (mélange d’épices, ndt).
La compagnie de sécurité dicte également la quantité d’articles autorisés :
– 5 pitas (petits pains ronds, ndt)
– une boîte de hummus et de thon,-. une petite bouteille ou une boisson en boite,
– une ou deux tranches de fromage,
– quelques cueillerées de sucre,
– de 5 à 10 olives.
Les ouvriers ne sont pas non plus autorisés à porter des ustensiles de cuisine et des outils de travail. […]
Voir la suite sur le site de l’ISM.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12268&typ…oints
Michèle Sibony et Michel Warschawski réagissent aux propos d’Une autre voix juive pour la paix, qui, selon eux, associent dangereusement antisionisme et antisémitisme.
http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=614