Le mythe d’une sexualité différente pour les hommes et les femmes
Category: Global
Themes: Genre/sexualités
Depuis que les médecins hygiénistes ont pris le contrôle de la sexualité et de ce qui doit ou non se faire en la matière, on a vu apparaître des sexualités différentes entre hommes et femmes, basées sur l’aspect extérieur des organes génitaux . Une sexualité rapide, tournant autour de l’éjaculation pour les hommes et plus lente pour les femmes, basée essentiellement sur les sensations vaginales ( Freud, priez pour nous ). Tout cela bien encadré par le but ultime : la reproduction.
Puis dans les années 70, avec l’arrivée du féminisme, l’orgasme vaginal fut remis en cause, voir nié et l’on ne parla plus que du clitoris, tout le plaisir des femmes devait provenir de là. Pour les hommes, rien ne changea en dehors de la sacro-sainte éjaculation, les hommes sont des êtres au fond assez simplistes et leur sexualité est du même ordre.
Donc dans les années 70 on découvrit un petit bouton, appelé clito qui devait conduire les femmes à l’orgasme, après bien sur les “préliminaires”. Les “préliminaires” étaient en quelque sorte des moments de sexualité féminine que les hommes devaient concéder aux femmes pour qu’elles arrivent à l’orgasme.
Cette nouvelle sexualité féminine eut pour effet involontaire de transformer le “macho” du début du 19ème : désormais il ne s’agissait plus d’être éjaculateur précoce mais de se préoccuper du plaisir de sa partenaire et de la conduire à l’orgasme. Le meilleur macho devint celui qui était capable de faire jouir les femmes quasi à coup sur. Cette période fut marquée par une sorte de dictature de l’orgasme à tout prix.
Les choses étaient au fond assez simples : d’un côté les hommes, de l’autre les femmes. La littérature fit florès sur ce thème, pour conduire jusqu’à la lecture différente des cartes routières.
On avait oublié un petit détail : les hommes et les femmes sont des êtres humains, leur sexualité provient de leur cerveau ( de savantes expériences nous prouveraient aujourd’hui qu’ils sont différents mais tuer un mythe est un travail de Sisyphe ).
Plusieurs petits détails furent oubliés au passage dans cette séparation bien sexuée et sexiste de la sexualité : le clitoris n’est que la partie bien visible d’un organe qui en interne à une furieuse tendance à ressembler à un pénis. Autre fait bizarre, des femmes travaillant dans l’industrie du sexe et plus particulièrement dans le porno parlaient d’éjaculation féminine ( on les appela parfois “femmes fontaines” ). Il fut de plus en plus difficile de nier ce fait que la sexologie ne connaissait pas et dont la science ignorait la composition de cet éjaculât. Il faut dire que des femmes éjaculant et ayant un pénis caché, cela ne cadrait pas vraiment avec l’image de sexualités séparées.
On oublie un peu trop qu’au 18ème les femmes éjaculaient encore et que ce n’est que depuis le 19ème qu’elles n’en seraient plus capables, seuls les hommes pouvant le faire.
Du côté masculin, à la suite d’une mode new-age orientaliste réapparurent d’autres conceptions de la sexualité masculine basées sur le contrôle et le blocage de l’éjaculation* et sur un orgasme déterminé par l’action des muscles du sphincter, muscles que les femmes possèdent également ( des évidences doivent parfois être dites en matière sexuelle ). Cet orgasme rappelait furieusement l’orgasme vaginal, si décrié par les féministes et que pouvaient aussi ressentir, les hommes. Diable, ça se corsait !
Nous voici donc aujourd’hui avec des hommes et des femmes qui ont un pénis, qui éjaculent, capables de ressentir un orgasme venant du bas ( dans une région située autour de l’anus ). Tout cela pour ne parler que d’orgasmes. Quand à la jouissance, provenant d’un contexte plus large d’excitation, de caresses, d’orgasmes ou non, on aurait bien du mal à la séparer entre hommes et femmes.
On avait oublié que les hommes et les femmes étaient des êtres humains, le sexisme était passé par là. Des médecins hygiénistes devenus sexologues aux féministes**
Fred Aymargues
*Les anarchistes individualistes préconisent depuis longtemps cette technique : lire Karezza
**Hormis les féministes pro-sexe à qui il faut rendre hommage, en particulier à Deborah Sundahl ( Tout savoir sur le point G et l’éjaculation féminine – guide Tabou- )
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