Doté d’un blog et d’un forum (peu actif), ce site fait beaucoup de bruit autour de cet évènement. Cependant, rien n’indique très clairement qui est à l’origine de cette initiative. Curieux, je fouille un peu et cherche quelque chose qui l’expliquerait clairement. Rien ne semble fournir sur ce site clairement cette information. On en est presque à se dire qu’il s’agit d’une initiative d’individuEs qui veulent en d »coudre ce jour là, comme on en voit fleurir ces temps ci un peu partout. En lisant les articles, on voit beaucoup de noms de syndicats, et d’organisations de gauche, type PC, Alternative Libertaire, etc. [1]

Cela donne un première idée sur ces comités, mais rien de vraiment clair sur qui les compose.

En lisant les réponses dans les forums autour des articles, on est assez étonné de voire la diversité des commentaires, beaucoup ressemblant à de l’auto-congratulation, mais pas que. On y lit aussi dans un certain nombre, des propos des fachos de stop la grève, râlant contre ces fainéantEs de grévistes avec leur prose menaçante habituelle.

Quelle liberté dans les commentaires!

Aussitôt je me dis que moi aussi je pourrais participer à ce débat, et décide de poster un ou deux commentaire.

J’en poste un premier exposant quelques critiques autour de luttes récentes, et de problème d’analyses que je voyais dans un texte [1] de partis à gauche du PS dirait-on si l’on avait envie de respecter cette division artificielle de partis politiques.

Surprise, en fait les commentaires de ce site sont modéré, et ne s’affichent qu’une fois validés. Si les commentaires de stop la grève apparaissent, il s’agit donc d’un choix éditorial des responsables de ce site. Ce premier commentaire, bien que plutôt critique envers un texte diffusé par ce site, est quelques heures après validé.

Rien de plus normal si les fachos peuvent publier leurs propagandes aussi, dirait-on… Pourtant, cela ne semble pas aussi simple.

Lisant un autre article, quelque phrase de celui-ci me font réagir, notamment celle qui reprend un article de 20minutes, faisant un de pub autour de ce site et qui dit que « «Le fait que les magistrats, les banquiers ou les opérateurs de la Bourse se joignent au mouvement lui donne une grande légitimité», estime quant à lui le créateur de 29janvier2009.fr ». Cet article nous apprend aussi que le créateur de ce site est également membre du CNR (Conseil National de la Résistance). [2]

Lire ce genre de phrase me fait quelque peu réagir, pour moi, les banquiers ou autres opérateurs en bourse sont les personnes qui profitent de ma misère et de celle de beaucoup d’autres, et lesq responsables d’un crise que l’on doit payer. Difficile de me dire que c’est leur présence qui donne une légitimité à cette manifestation. Faudrait-il attendre que mêmes les flics qui en ce moment cognent et encadrent de prêt les manifestations, autant dire celles et ceux qui nous empêche de manifester notre colère, rejoignent la manifestation pour que cette mobilisation ait un sens? Je suis au RMI et je ne peux pas dire que mon banquier m’aide beaucoup, je ne peux définitevement pas me ranger derrière de telles stratégies.

Je me suis donc lancé dans la rédaction d’un autre commentaire, critiquant ce positionnement.

J’y exposais aussi ce qui pour moi serait un des débats décisifs pour ce mouvement:

– tirer les leçons du passé, notamment je faisais la comparaison entre le mouvement des retraites, purement syndical, rassemblant plus d’un million de personnes dans la rue à plusieurs reprises, et échouant lamentablement à bloquer cette réforme. Je comparais ce mouvement celui du CPE, ou les syndicats était absent et donc incapable de le cadrer. Ce mouvement a lui était le seul ces dernières années à avoir déstabilisé un gouvernement de droite, et une des raisons était bien que les syndicats en était exclus et de fait ne pouvait jouer les représentants et une fois de plus trahir, cadrer ce mouvement, qui avait mobilisé lui aussi plus d’un million de personnes dans la rue.

– Je rappelais ensuite les principes fondateurs des syndicats et des bourses du travail: l’auto-organisation des travailleureuses pour leur propres émancipation indépendamment du politique (la charte d’Amiens quoi), principe depuis longtemps trahi par des syndicats devenus des « partenaires sociaux », co-gérant de la perte de nos droits, des bureaucraties qui ne cherchent à défendre que leur propre place dans ce système, et pour ce faire chapote toute contestation, l’empêchant de s’exprimer pour qu’elle rentre dans le cadre de leur « agenda de negociations ». On l’a vu sur la grève de pôle emploi, ou les revendications de ce mouvement n’était en rien comparables aux volontés des personnes présentes aux AGs.

– Qu’une lutte est un rapport de force, avec des adversaires (y compris dans les rangs de cette lutte, celles et ceux carriéristes jusqu’au bout qui ne voient la dedans qu’un moyen de gagner des points pour les prochaines élections)). Ces adversaires, une fois identifié, il est également nécessaire de comprendre quelles sont ses peurs, quels sont les moyens de pression dont on dispose pour construire ce rapport de force. D’ou la nécessité de regarder les luttes du passé. Le CPE nous a bien appris que plus que tout, ce que le gouvernement craint est un mouvement auto-organisé, sans partenaires sociaux pour le cadrer, avec des bases de revendications larges. Le mouvement contre la réforme des retraites nous ont quand à lui appris qu’un mouvement de syndicats, limité à quelques grosses manifestations, ne faisait pas céder le gouvernement. Les syndicats jouent selon les règles du pouvoir, sont des partenaires du pouvoir, et en cela ont perdus depuis longtemps leur force de combat.

Étonnement, ce commentaire a quand à lui était censuré, alors que ceux de stop la grève et d’autres anti-grèves ont depuis étaient publié sous cet article…

Mais vous comprennez, le 29, ce qui prime, plutôt qu’un réel débat autour des stratégies de lutte, c’est l’unité à tout pris et si l’on peut critiquer quelques groupes de la « gauche de la gauche », mais pas non plus de l’ultra-gauche, on ne peut s’attaquer au feuron de la compromission avec le pouvoir, j’ai nommé les grosses centrales syndicales (celle la même qui, effrayé de perdre leur légitimité aux yeux du gouvernement, n’ont rien fait pour l’empêcher de casser le droit de grève). C’est ainsi que l’on finit avec un appel à la grève un peu fade, principalement centré autour du même pouvoir d’achat revendiqué par le PS, Sarko et Edourd Leclerc, et ce alors que des Centre de Retention de sans-papiers brûlent, que nos libertés sont tous les jours de plus en plus bafouées, que tant de prisonniers mettent fin à leur jours dans les prisons ignobles de notre belle démocratie, que les premiers réfugiés climatiques arrivent à nos frontières, que la situation dans les banlieues s’aggravent sans cesse, que bientôt avec le RSA, le travail sera obligatoire (mais arbeit macht frei comme on dit), et j’en passe… La cécité de tous ces professionnels du mouvement social est aberrante…

On ne s’étonnera donc pas de voire que parmi les contacts locaux du conseil national de la résistance, on dénombre des membres du PS.

En voila une belle alternative (mot que montebourg semble confondre avec alternance, mais on se doute bien de pourquoi)!

[1] http://www.29janvier2009.fr/post/2009/01/23/Front-syndi…laire, ou encore les mots-clefs en bas du menu de gauche.

[2] http://www.29janvier2009.fr/post/2009/01/25/SOCIAL-Tous…avail