Il venait d’arriver sur Montpellier, lorsque, dans le quartier des arceaux, deux voitures de police banalisées s’arrêtent à son niveau et le forcent à monter à bord. A peine dans le véhicule, les flics lui signifient sa mise en garde à vue, en lui demandant de décliner son identité et de fournir une adresse. Ils ne croient pas à l’identité déclarée et lui fournissent sa véritable identité avec toutes les précisions de rigueur. Une fois au commissariat, empreintes et photos sont prises, suivies immédiatement d’un intérogatoire. Celui-ci est orienté sur ses liens et relations. Les questions posées sont essentiellement liées aux numéros de téléphone qu’il avait sur lui (dans son calepin et dans son portable qui a était totalement dépioté). Evidement il refuse d’y répondre et dit qu’il n’a rien à déclarer. Pendant le même temps, une amie à lui sur Montpellier, qu’il avait demandé de prévenir, est convoquée et cuisinée sur ses liens avec Ghassen (menace de mise en garde à vue pour aide au séjour irrégulier), qu’elle refuse de préciser. Ce dernier commence, pendant sa garde à vue, une grève de la faim. Il est réintérogé vers minuit : pressions multiples pour le faire parler et pour qu’il cesse sa grève de la faim. Sans obtenir de réponse de sa part.
A l’extérieur, la solidarité s’organise, malgré les difficultés pour savoir où Ghassen se trouve, entre commisariat et centres de rétention. Des messages internets sont envoyés pour demander à ceux qui le peuvent de se rendre devant le commissariat (une fois sûr qu’il est bien là-bas) et aux autres de l’harceler par mail ou au téléphone. Ce qui est suivi des faits, et finalement, vers 13h, Ghassen est laissé libre, avec un arrêté préféctoral de reconduite à la frontière.
Il est clair que cette arrestation n’est pas le fruit du « hasard » de la traque aux sans-papiers, mais une arrestation ciblée. Le séjour irrégulier de Ghassen a été un pretexte pour d’autres objectifs policiers. Quant à savoir précisement quels sont-ils… Peut-être qu’ils espéraient obtenir des informations par cette arrestation, sûrement exercer une pression sur lui et ses proches, pour les différentes luttes auxquelles ils participent. Les luttes de sans-papiers, évidemment, mais aussi contre la répression (le soir même de l’arrestation se tenait une réunion sur le thème « De l’antiterrorisme vers la guerre sociale »)…
Face à la répression, intensifions la lutte. Solidarité active avec tous ceux qui tombent entre les mains de l’Etat.