Le cra de vincennes s’est envolé en fumée !
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : FrontexImmigration/sans-papierEs/frontieresPrisons / Centres de rétentionVincennes
Lieux : Nantes
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Rappel de la situation au Centre de Rétention de Vincennes. Voir aussi un témoignage de l’intérieur à la fin de l’article.
Samedi 21 juin : un sans papiers tunisien meurt.
Dimanche 22 juin à 15h : une manifestation y était prévue.
Après 48h d’affrontements, dimanche 22 juin, le centre de rétention de Vincennes part en fumée.
A ce jour, lundi 23, après avoir annoncé un grand nombre d’évadés, un seul détenu semble rester manquant à l’appel.
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Hacktivismes à regroupé par ordre chronologique des mails échangés sur des listes comme Infozone, zpajol, à télécharger par là. Nous y avons ajouté des mails passés depuis, des liens vers des articles, photos, vidéos… Nous avons volontairement ôté les noms et numéros de téléphone qui pouvaient se trouver sur ces mails. Merci d’être vigilent-e-s vous aussi dans vos informations.
Compléments d’infos : RESF + photos (dont l’illustration de cet article) et compilation de dépêches sur cettesemaine.free.fr + Quelques articles et photos sur oryva.net/spipindy
Voir aussi les articles sur différents indymedias | nantes ici et làgrenoble | liege | suisse |
Concernant l’indisponibilité d’indymedia Paris IdF, nous n’avons aucune réponse, si ce n’est que le site est maintenu par très peu de personnes comparativement à son intense utilisation et qu’il a plus besoin d’aide (envoyer un mail à la liste de modération) que de critiques.
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Fil info des mails passés :
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Reçu le 22 juin à 11h25
Suite au décès hier d’un Tunisien de 41 ans au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes
Rassemblement aujourd’hui, dimanche 22 juin 2008, à 15h .
devant le Centre de Rétention Administrative de Vincennes
RER Joinville
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Reçu le 22 juin à 11h42
Cette nuit, 2 chambres au CRA 2, brulées.
A 13h les retenus se réunissent pour décider d’une action ” village mort”.
Grève de la faim sera décidée au CRA2 , les retenus du CRA1 attendent leur décision pour suivre.
Hier le retenu décédé, avait demandé, a son codétenu de le réveiller car il devait aller PRENDRE SES MEDICAMENTS A 15H A L’INFIRMERIE
IL ETAIT DONC MALADE , quand son co détenu l’a vu allongé dans une posture anormale.
Effectivement , il était mort.
LES SECOURS SONT VENUS 30 A 40 MINUTES APRES!!!!!
Un premier camion de pompier , puis après le SAMU DE 16H JUSQU’À 21 H LE SAMU EST RESTE
TOUS LES RETENUS OBLIGES DE RESTER DANS LA COUR , les CRS encerclaient le bâtiment du CRA1, à 21h FEUX DANS LES CHAMBRES , les potes coup feu étaient fermées, et avec les gaz lacrymo.
Tous les retenus ont du rester dans la cour avec leur couverture jusqu’à 3 h du mat.
Les retenus ont constaté QUE LE PREFET ETAIT LA ET LE CONSUL DE TUNISIE ETAIENT PRESENTS, EN VOYANT LE VISAGE DES MEDECINS LES RETENUS ONT COMPRIS que tout était terminé.
Le responsable du CRA (le grande moustache, qui faisait les “visites guidées “spéciales désinformation, cet hiver aux médias pendant les révoltes) a dit
à un retenu qui depuis le début faisait l’interface entre les retenus , que ce Tunisien , n’était pas mort MAIS EST DECEDE PENDANT LE TRANSPORT A L’HOPITAL!
Pourquoi le CRA AURAIT il DES “COMPORTEMENTS” à se reprocher??? POURQUOI MENTIR ET DISSIMULER LA VERITE?
LES POLICIERS CHERCHAIENT D’ABORD A CALMER LES RETENUS ET LES GAZER AVANT DE S’OCCUPER DES SECOURS.
30 A 40 MINUTES AVANT QUE LES SECOURS VIENNENT AU CRA.
FERMETURE, ET DESTRUCTION DE TOUS LES CRA
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Reçu le 22 juin à 13h32
-SOUTIEN AUX SANS PAPIERS
L’association SOS SOUTIEN AUX SANS PAPIERS, présente devant le CRA cet hiver, pour soutenir les retenus et relayer leur lutte et révoltes, exige que toute la lumière soit faite sur le décès d’un retenu Tunisien.
SON ETAT DE SANTE ETAIT INCOMPATIBLE AVEC UNE RETENTION
Hier à nouveau 2 chambres ont brulées, à nouveau des gaz lacrimo, les retenus jusqu’à 3h du matin confinés dans la cour , CRS entourant tout le batiment.
. Aujourd’hui ils décident d’une journée “village mort”.
Nous serons en solidarité avec eux devant le CRA de Vincennes.
La France s’est alignée sur l’Europe Brune , en votant la directive de la honte dans centres de la” honte de la République”.
L’Europe fait mourir des milliers d’émigrants à ses portes , et la France construit des centres de rétention où meurent des retenus . La France a rejoint l’Europe brune en votant la rétention à 18 mois, elle s’aligne sur les directives européennes sur l’utilitarisme des migrants, avec son arsenal repressif : Frontex
Nous denonçons l’existence même des CRA , et les traitements inhumains et dégradants.
Au CRA de Vincennes les retenus n’arrivent pas à voir le médecin , seule une infirmière passe.
Un retenu est mort, par manque de soins , et une rétention contraire à son état de santé.
Nous exigeons toute la lumière soit faite sur ces horreurs des CRA.
SUR LA NON ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER.
ABROGATION DE LA CESEDA
FERMETURE DE TOUS LES CENTRES DE RETENTION.
CRA de Vincennes : RER A – Pont de Joinville. 15h.
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Reçu le 22 juin à 15h40
Quelques dizaines de manifestants sont rassemblés à Vincenne suite à l’annonce de la mort d’un sans papiers. Ils ont réussi à accéder au parking qui jouxt le CRA, et sont donc tout près du mur du centre de rétention. Slogans : “Liberté”, “Expulseurs assassins”, “Solidarité avec les sans papiers”.
A l’intérieur les “retenus” gueulent aussi des slogans. Ils y a quelques minutes ils ont commencé à mettre à sac les chambres en signe de révolte
Les flics sont très speed (il y a eut quelques courses-poursuites à l’extérieur) et passablement débordés par la situation à l’intérieur.
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Reçu le 22 juin à 16h38
Les deux bâtiments du CRA de Vincennes sont livrés aux flammes. Le CRA 1 est à moitier effondré, le CRA 2 brûle. Les pompiers sont là, et les sans papiers seraient en train d’être évacués.
Il y a maintenant environ 200 militant(e)s à l’extérieur.
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Reçu à 16h58
Le centre de Rétention de Vincennes est en feu, il ne s’agit pas de chambres, c’est le centre qui brûle. Il y a un mort, des blessés, les pompiers courent partout, c’est blindé de flics.
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Reçu à 17h03
Les sans papiers évacués sont regroupés dans la cours de l’école de police (à proximité). Il y aurait pas mal de blessés qui attendent d’être évacués.
Autour les flics tentent des manoeuvres d’encerclement des militant(e)s qui sont toujours près du CRA.
Vu de l’extérieure l’un des deux bâtiments n’a plus de toiture.
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Reçu à 17h15
Parmi les sans papiers blessés six sont inconscients et un autre a le bras cassé. Le Samu, les pompiers et la Croix-rouge sont présents. Les sans papiers blessés sont en attente d’évacuation.
Celui qui a le bras cassé aurait été blessé lors de l’intervention des CRS. Pendant l’incendie la répression continue.
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Reçu à 17h26
16h00 : Le centre de rétention de Vincennes est en train de bruler !
Alors qu’un rassemblement était en train de se constituer sur la zone de parking longeant le Centre de rétention de Vincennes, de la fumée a commencé a sortir de plusieurs fenetres sur toute la longueur du batiment. Quelques fliquettes ont été missionnées pour eteindre une des fenetres où les flammes apparaissaient… Avec un malheureux extincteur…
Pendant ce temps là, le batiment voisin (celui où est accollé le chenil, en contrebas) se mettait franchement à bruler.
Les pompiers arrivent petit à petit, mais c’est déjà trop tard.
Les deux batiments sont maintenant à moitié en flammes…
A l’intérieur les sans-papiers ont été regroupés dans salle de sport de l’ecole de police, après avoir été tabassés et gazés. Même sans les lachrymos, il se plaignent de ne pas pouvoir respirer. De nombreuses ambulances n’arretent pas de passer à coté de nous…
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18h50 – Les blessés de Vincennes évacués :
Douze véhicules (Samu 75 et 92, pompiers) viennent de quitter le CRA pour évacuer des blessés vers les hôpitaux. Il y a d’autres véhicules de secours dans l’enceinte du CRA et on voit des brancards.
En tout on parle d’une quinzaine de blessés.
D’autres sans papiers sont assis par terre dans la cour du CRA, avec interdiction de bouger même pour aller aux chiottes. Pas de nouvelles de ceux qui sont à l’école de police.
Un peu plus tôt, Brad (député apparenté PCF et ex-maire de Montreuil) est arrivé sur place et est entré dans le CRA, comme la loi l’y autorise. Il n’est pas encore sorti.
Dehors, pas mal de journalistes… et Dominique Voynet (Sénatrice des Verts et maire de Montreuil), injoignable tout l’après-midi, vient elle aussi d’arriver. No comment.
(+) Un hélicoptère du Samu est venu au CRA et l’a quitté peu après pour évacuer un blessé grave.
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19h15 : Point sur Vincennes
Les incendies semblent maintenant presque eteints. Ne restent que les murs, sans aucune charpente…
Nous sommes maintenant regroupés devant l’entrée principale du Centre, un endroit qu’il nous était interdits d’approcher depuis plus de six mois….
Peu avant notre arrivée, plusieurs élus ont réussi à entrer dans le centre de rétention, non sans mal (Jean-Pierre Brard aurait été repoussé sans ménagement).
Parmi les infos qu’ils ont pu obtenir :
– Une quinzaine de blessés intoxiqués ont été enmennés à l’Hotel Dieu (hopital au centre de Paris).
– La plupart des sans papiers sont maintenant dans la cour.
Autre info, au conditionnel, des sans papiers auraient réussi à s’evader en profitant de l’arrivée des pompiers !
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00h30 : “LA BELLE ” à “FEU LE CRA” de Vincennes ! GRANDIOSE!
“Selon la Cimade, . Il manquerait entre 30 et 56 (selon les sources) détenus à l’appel:
–évadés ou sous les décombres? On ne le sait pas.”
DANS LES DECOMBRES, peu probable : 50 ! Cela aurait fait une révolte incontrolable à l’intérieur , et les retenus auraient avertis immédaitement, Au CRA2 ils avaient transporté leur matelas DS la cour , et le CRA1 , tous
SORTIS aussi ds la cour, et pour le coup cela aurait été confirmé par les retenus eux-mêmes.
plutot des rumeurs , et de là à dire …50 sous les décombres.
Les chambres étaient évacuées, bcp de blessés transférés intoxiqués par lacrimo. Et fumée toxique.
et pourtant… une fuite des retenus : Ils seraient très forts, avec les dispositifs policiers : , tous encerclés et gazés , sils bougeaient un doigt de pied, d’avoir pu retrouver ” la belle” au bois de Vincennes.
Nous avions déjà, dehors, une protection “très rapprochée” , flash ball, gazeuses , et lacrymo, et les retenus, protection encore plus rapprochée, mais beau rêve : “la belle “au bois..
Un retenu vient de me tel., minuit trente, Une centaine déjà transférée , tous les autres attendent DS l’école des flics.
Ce matin les retenus avaient décidé de faire une “journée village mort” à 13h ont fait une marche silencieuse de la mosquée, à la chambre de retenu décéde.
Puis ils on vraiment bien organisé, le déroulement de leur journée.
MERCI au ministre FOUTREFEUX , et son président pyromane , il faut dire qu’il a de l’expérience après les révoltes de 2005, à eux deux : chefs de brigade des pompiers.
de bien belles images qu’on aimerait voir un peu partout..
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TEMOIGNAGE :
(reçu sur infozone)
Ce témoignage de retenus a été retranscrit hier [dimanche 22], suite à une communication téléphonique avant la rebellion au cra 1 et 2. Il montre dans quelles “conditions” le Tunisien est mort, et avec quelle “violence” les retenus ont pu le vivre. l’Etat aura beau s’acharner à affirmer que ce sont les manifestants à l’extérieur qui sont responsables des évènements d’hier, il n’arrivera pas à supprimer la légitimité des révoltes des retenus face à l’injustice de leur enfermement.
Fermeture de tous les centres de rétention.
22 juin 2008, un retenu est mort hier au centre de rétention de Vincennes n°2.
Un retenu témoigne:
« Le monsieur qui est mort hier dans le centre n’était pas cardiaque. Avant de rentrer au centre il prenait déjà des médicaments tous les jours, il avait une ordonnance du médecin. Il était dans un état psychiatrique, il disait qu’il voulait à l’hôpital psychiatrique.
Il demandait des médicaments et on voulait pas lui en donner, l’infirmière lui donnait pas sa dose, il demandait à d’autres retenus d’aller à l’infirmerie pour demander sa dose. Si le médecin lui avait donné sa dose il serait encore parmi nous aujourd’hui.
La veille du jour où il est mort, il tremblait beaucoup, il savait pas pourquoi, il se sentait malade. Peu de temps avant de mourir, il a décidé de faire une sieste et a demandé à son copain russe de le réveiller pour qu’il puisse aller à l’infirmerie qui ouvre à 15h. Son copain est venu une première fois, il a essayé de le réveiller, son visage était tourné vers le mur, on voyait pas très bien. Il a cru qu’il dormait profondément et il a préféré le laisser dormir. Dix minutes après il est revenu, ça s’est passé pareil. Du coup il est allé cherché un autre retenu, et tous les deux ils ont essayé de le réveiller, ils lui ont tourné la tête, il avait du sang sur le nez et la bouche, il était bleu turquoise, il était tout dur, tout raide, froid.
Ils ont crié au secours, tout le monde est venu. La police a essayé d’évacuer le lieu, les retenus exigeaient de savoir ce qui se passait. Panique totale. Les policiers ont demandé des renforts, ils sont venus avec des boucliers, ils ont tapé les gens dans le couloir, nous on a pas pas répondu (de toute façon ya pas de pierres dans le couloir avec lesquelles on aurait pu répondre), on a quand même été gazé. J’étais devant la porte, j’ai pris le gaz dans les yeux. Le chef de permanence a aussi pris le gaz en plein visage. Il était tout rouge.
Alors la police a bloqué toutes les allées pour empêcher d’accéder aux chambres. Ils ont bloqué les portes coupe feu, ils ont essayé de faire une barricade. Les CRS étaient dans la cour. J’ai demandé à parler au chef avec des camarades Ils ont autorisé 4 personnes à aller voir le chef. On lui a dit « On veut en savoir un peu plus sur l’état du retenu pour pouvoir calmer la population ». Le chef nous emmené dans le réfectoire pour discuter, il nous a dit « la priorité c’est de s’occuper du retenu qui va pas bien » Il a promis de nous informer.
Deux heures après, toujours rien. Les gens se sont alors agités près de la porte n°1, un retenu s’agitait plus que les autres, les policiers nous ont chargé mais ils avaient une cible, ils ont pris le retenu agité et ils sont rentrés avec lui.
J’ai encore parlé au chef : « vous envenimez la situation au lieu de la calmer, il faut relâcher le retenu pour calmer la situation » le chef a dit que comme il était agité on allait le mettre en isolement et si possible on le relâchera sain et sauf, il a promis de rien lui faire. J’ai promis au chef de calmer les autres. J’ai dit aux autres qu’il fallait pas tomber dans la provocation qu’il fallait se calmer. Celui en isolement a été relâché 2h après.
On a voulu avoir le nom du policier qui nous a gazé pour porter plainte contre lui mais ils n’ont pas voulu nous le donner.
Au va et viens des policiers et des pompiers on a compris qu’ils n’avaient pas pu le sauver. J’ai demandé au chef permanent, il m’a dit que le monsieur était dans un état critique, mais qu’il était en vie. Il n’a pas voulu nous dire qu’il était mort pour ne pas avoir des représailles.
Le chef de rétention (il était en civil) essayait de téléphoner mais comme il y a un problème de réseau dans le bâtiment, il est sorti dans la cour pour téléphoner. Je suis allé le voir, je lui demandé de m’accorder 2mn, il a dit oui. On voulait savoir l’état de santé du retenu, il m’a sorti le même refrain comme quoi son état était critique, mais qu’il était en vie. Je suis resté sceptique
Les deux camarades du mort ont été appelés pour faire un témoignage comme quoi quand il l’ont vu dans son lit il était déjà mort, raide. Les policiers préparaient déjà leur défense. C’est contradictoire parce que les policiers disaient toujours qu’il était vivant. Ils ont fait signer un procès verbal aux retenu comme quoi quand ils sont arrivés il était déjà mort.
De l’autre côté, du côté de la porte 3, la population s’est agitée, les policiers ont pris un retenu qui était très agité, la population s’est alors encore plus énervée, du coup la police a relâché le retenu.
Quand ils ont sorti le retenu mort avec le samu et les pompiers, j’ai encore parlé avec le chef qui me disait encore qu’il était vivant. Et puis on nous a dit qu’il était mort à l’hôpital.
Un des deux retenus qui a découvert sont camarade mort a parlé avec un policier, même lui a reconnu qu’il était mort dans la chambre. Pourtant, depuis 16h, où on l’a retrouvé mort, jusqu’à 21h il est resté ici. Pendant tout ce temps en fait ils étaient en train de prendre des photos, de discuter avec le commissaire….
Et puis le centre a pris feu dans une chambre. C’est une chambre qui est près de la salle qu’on nous a réservée pour faire nos prières. C’était quand on savait que c’était fini pour lui. Les policiers ont éteint avec des extincteurs, les pompiers sont venus. Tout a brulé dans la chambre, les chinois qui dormaient dedans ont perdu tous leurs effets personnels.
Les chambres 1 à 11 étaient bloquées, ça a brulé du coté de la chambre 20. Je ne sais pas s’il y a eu des représailles ou si on sait pas qui a mis le feu, moi j’étais de l’autre côté.
Aujourd’hui les policiers veulent pas parler de ce sujet, ce n’est pas les mêmes qui étaient là hier soir, ils ont changé d’équipe.
J’ai parlé hier par téléphone avec un retenu du CRA1, ils ont manifesté aussi là bas leur mécontentement. »
Samedi 21
Nous sommes à la bourse du travail de République avec les grévistes sans-papiers. On a une personne au CRA de vincennes qui nous annonce la mort d’une personne. On n’en sait pas plus sur les conditions de sa mort.
On connaît par contre les conditions du camps de rétention : les personnes n’ont pas ou peu accès à de véritables soins, la bouffe est deguelasse… Les chambres insalubres et ils sont régulièrement violentés par la police.
On savait depuis 3 jours qu’il y avait de vives tensions. Que plusieurs détenus malades en attente de soins n’en pouvaient plus.
Après avoir pris connaissance de la mort de cet homme, un rassemblement est donné au centre de rétention de Vincennes.
20 personnes tout au plus se rendent aux alentours de 21H à Joinville. On est tout de suite repoussé par les flics. Les flics ramènent les “militants” près du RER.
De notre côté on va faire le tour de joinville pour pouvoir s’approcher quand même du centre. On croise des flics en civils et RG qui ne semblent pas porter plus d’attention que cela à nous. A deux on parvient à accéder au parking face au centre de rétention. Les flics rentrent au bercail. Ils nous voient certainement de loin mais ne font rien. Ce soir là on ne tilt pas tout de suite que quelque chose ne va pas. On espère sur le coup que les flics ne nous ont pas vu. Avec le recul on sait qu’ils nous ont vu mais qu’ils s’en fichaient, contrairement à d’autres fois, où on se serait fait arrêter. Bref l’ambiance est particulière ce soir là après la mort du retenu et pourtant les tensions ne cessent pas de continuer au CRA. Une nouvelle mort est inacceptable. Entre ça et les tentatives de suicide, l’ambiance est plus que glauque dans ce taudis.
Les flics pourtant ne sont pas stressés ni samedi ni Dimanche. Ils contrôlent clairement la situation,et les militants. Quand aux sans-papiers ils les calment à coup de bombes lacrymo.
Dimanche
On arrive vers 14H30 pour le rassemblement. Rien est encore comme d’habitude : quelques barrières sont mises mais quand on arrive on voit presque aucun flics et surtout ils nous laissent accéder tranquillement au parking sous les fenêtres des détenus du CRA1. Chose que nous n’avions jamais pu faire en journée à plusieurs depuis décembre. Chose donc très inhabituelle. Les flics nous encadrent sur le parking mais nous laissent gueuler.
Au fur et à mesure les personnes du centre nous renvoient un écho. Soudain ( vers 15h ) un détenu brise une fenêtre.
Les flics s’affolent un peu mais pas plus que ça. On apprendra plus tard par un retenu que ça s’agitait bien avant notre arrivé au CRA2. Le feu aurait commencé vers 14h d’abord là bas. Puis vers 15h15 on commence à voir de la fumée partir de la fenêtre brisée en question.
Après avoir gueulés sur les flics collabo, les gens se sont plus ou moins dispersés autour du centre.
On est toujours en contact avec quelques personnes du centre de rétention. Ils ont été réunis et gazés dans un gymnase. Maltraités, pour changer.
Les flics s’agitent mais sans réel affolement. Malheureusement la lutte n’est pas organisée et les militants sont dispersés par petits groupes, bref on ne peut pas dire que l’unité règne. On avance vers l’entrée du centre où ils vont faire sortir les retenus. Je ne sais plus exactement ce que font les flics, je ne sais plus exactement comment ils gèrent la situation, ni si ce n’est pas eux qui nous enménent vers l’entrée du centre. Y’a quelques bousculades mais on ne peut pas dire que la majorité des militants se montrent réellement énervés donc on se laisse vite mater après quelque gazage de leur part. On arrive à l’entrée du centre, pleine de gaz, des clowns élus en ressortent majoritairement effarés de la situation et des maltraitances qu’ont subi plusieurs détenus.
On est atterré, on est pas vraiment en nombre (une centaine qui se disperse au fur et à mesure du temps), la tension est vive, autant entre militants, élus, que flics. La situation est inacceptable malgré que nous nous réjouissons que le centre ai brûlé. Aucune victoire si ce n’est que ce centre ne sera plus utilisable. La libération des sans-papiers et évidement tout de suite rejetée par le préfet qui s’est rendu sur place et qui aurait “négocié” avec la cimade et les élus. Qu’ont-ils négocié ?
En sortant la cimade nous dit simplement que les détenus vont manger avant d’être transférés vers différents centres tel que ceux de Massy Palaiseau; Lille, Nîmes,Rouen.
Il y a deux groupes de différentes personnes (d’un côté militants, de l’autre militants, médias et élus) des 2 côtés de l’entrée du centre de rétention d’où sortent les pompiers, le samu, les flics etc.
Ca s’échauffent plus ou moins selon les moments. On crie un peu. On espérait essayer d’éviter le transfert mais vu le nombre de militants qui reste au fur et à mesure du temps qui s ‘écoulent, l’espoir se perd.
De temps à autre on a des personnes du centre au téléphone. Après le gymnase ils ont été encerclés par les flics dans la cour. lls ont été prévenu de leur transfert par la cimade.
Une des personnes que nous avons au téléphone est désemparée, sa femme, française ( doit-on vraiment le préciser ? si ce n’est pour les autorités ? ! ) est enceinte presque à terme, vie à paris et est paniquée. Elle risquera donc d’accoucher par césarienne, son enfant ne verra peut-être pas son père de si tôt à moins que la justice ne soit justice; une fois de temps en temps ça arrive !
Les transferts seront fait. Par cars on entasse les personnes. Des deux côtés, de tous les côtés, sans papiers et militants hurlent à la liberté. Evidement rien y fera et les tensions entre militants sont vivent.
On était pas assez nombreux, on a pas crée de réel rapport de force, on ne s’est donc pas mis plus en opposition que par quelques cris et les transferts ont été fait vers Nîmes ( une centaine de personnes ), palaiseau ( une dizaine ), Lille ( une dizaine )… Deux sans-papiers ont été mis en garde a vue au commisariat de Louis Blanc à Paris. Ils sont accusés d’avoir mis le feu aux CRA..
Et des détenus aurait disparus mais là dessus ce n’est pas clair. Disparus, évadés, mort ?
Comment savoir toute la vérité quand on sait que les flics, l’état…. bref le pouvoir en place peut faire ce qu’il veut et que nous, nous n’imposons pas de réelle opposition menaçante ?
ALORS LAISSERA-T-ON ENCORE MALTRAITER et TUER LONGTEMPS ??
On peut se demander pourquoi le feu n’a pas été directement maitrisé au CRA2? Que faisaient les flics? Pourquoi les pompiers sont arrivés seulement vers 15h30? Selon un détenu, les pompiers ont été appelés en dernière minute. Tous les détenus n’ont pas été sortis du centre en temps voulu. Les flics les auraient laissés le plus longtemps possible dans leur chambre.
Les élus et les télés se sont précipités sur l’occasion pour témoigner de leur “inquiétude”. Inquiets pour quoi au juste ?
Mr Assouline, député PS déclarera qu’il faut faire des centres plus petits…
IL FAUT TOUS LES BRULER ! passez le mot en région, partout où les prisons sévissent. LIBERTE POUR TOUS !
Le Centre de Rétention de Vincennes a brûlé le dimanche 22 juin. Un rassemblement avait lieu devant quand le feu a commencé à se propager dans les deux bâtiment.
Une document sonore a été réalisé. On y entend le rassemblement, le feu qui crépite, des élus PS qui se ramènent pour faire les beaux avec des gens qui leur crient “collabos”, il y a des flics qui essaient de dire des trucs à la presse et se font emmerder, il y a un journaliste qui menaçe un manifestant de le taper parce qu’il intervient dans “son travail”…Il y a aussi une interview d’une personnne d’RESF et des témoignages de personnes dedans en direct et de personnes qui étaient dedans mais receuillis après. Et d’autres trucs que j’oublis sûrement. En tout ça dure à peu près 40 min et c’est un peu dur à partir mais c’est seulement parce qu’on trépigne d’impatience de l’écouter.
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