Émancipation syndicale et pédagogique, Ensemble (Snuipp-Fsu), Pour un syndicalisme de lutte (PSL)

FSU : quand la fin justifie les moyens

Lors du Conseil Délibératif Fédéral National (CDFN) de la FSU des 20 et 21 mai, des événements très graves mettant en jeu la nature de la fédération et la démocratie en son sein se sont déroulés. Après un premier débat où la direction de la fédération a mis tout son poids pour qu’il n’y ait pas d’appel national à la grève le 22 mai (journée interprofessionnelle pour la défense des retraites), la discussion est venue sur le « dialogue social ». De quoi s’agit-il ? Au moment même où Sarkozy-Fillon continuent à un rythme soutenu leur travail de démolition de tous les acquis sociaux, au moment même où le syndicalisme devrait concentrer toutes ses forces dans les luttes, la résistance et l’unité, la direction de la FSU a choisi de signer avec le pouvoir un texte fondamental qui change la nature de la fédération, signature devant intervenir en refusant toute consultation des syndiqués dès le 23 mai. Signer avec Sarkozy, c’est mettre plus qu’un pied dans un syndicalisme d’appareil, d’accompagnement, pour ne pas dire de collaboration. Malgré ce forcing éhonté, le vote pour la signature n’a pas donné la majorité qualifiée (d’après les statuts de la FSU) pour qu’un texte soit adopté. Dans le passé, des motions « pour la nationalisation sans indemnité ni rachat de toutes les écoles privées » ou pour « un appel à voter non à l’occasion du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen » ont largement dépassé les 50% sans atteindre la majorité « qualifiée ». Elles n’ont donc pas été adoptées. À la suite de ce vote, ce CDFN a donné lieu à des pratiques d’un autre âge, dignes d’un type de syndicalisme que l’on espérait révolu. Le secrétaire général Gérard Aschieri a fait le chantage à la crise et à sa démission. Les deux tendances majoritaires (Unité et Action et Ecole Emancipée) se sont ouvertement entendues pour que le vote soit refait et infirme le résultat précédent. Les élus de Front Unique et d’Emancipation ont quitté la salle pour refuser de s’associer à cette mascarade que la tendance PRSI a également dénoncée. À la suite de cet épisode, Emancipation Syndicale et Pédagogique avec les tendances Ensemble et PSL considèrent que rien ne peut justifier que la direction de la FSU viole ouvertement ses statuts et décide de passer en force, surtout pour pactiser avec le pouvoir. Que signifie signer un texte sur le « dialogue social » quand Sarkozy remet en cause le droit de grève et intensifie la répression et l’arbitraire ?

– Elles considèrent de ce fait comme illégitime l’accord que la FSU s’empresse de signer avec le gouvernement sur le « dialogue social ».

– Elles décident d’informer le plus largement possible les syndiqués, les personnels et les médias de la gravité de ce qui vient de se dérouler.

– Elles demandent à la direction de la FSU une réponse publique : qu’est-ce qui peut justifier qu’une direction viole ses propres règles de fonctionnement ?

– Elles engagent publiquement le débat sur les conséquences à tirer de cette mascarade.