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Sarkozy a été qualifié de « président du pouvoir d’achat ». C’est-à-dire ? Avec son slogan « travailler plus pour gagner plus », il fait espérer une hausse du niveau de vie pour des millions de travailleurs.

Mais qui gagne vraiment plus ?

les propriétaires d’un patrimoine

les personnes relevant de l’ISF qui investissent dans les PME

les patrons encore exonérés de cotisations sociales pour les heures sups

les titulaires de portefeuilles d’actions (qui ont fait 100 milliards d’€ de bénéfice en 2006).

Et les salariés ? Vont-ils vraiment travailler plus pour gagner plus ? Reprenons ce qui s’est passé avec les lois Aubry dites « des 35 heures ».

Les employeurs ont concédé cet acquis social en échange d’une « réorganisation » du travail.

Elle a consisté à annualiser le travail des salariés en fonction des besoins productifs de l’entreprise mais surtout à intensifier le travail.

Les patrons ont « accepté » les 35 heures à condition que les travailleurs produisent autant mais en moins de temps.

C’est une hausse importante de la productivité horaire du travail qui a compensé les 35 heures. Cela se traduit concrètement par une augmentation du stress au travail, de la pression par la hiérarchie.

Aussi, les salariés ont été forcés d’accepter un gel salarial sur plusieurs années. En bref, les travailleurs ont certes gagné une réduction du temps de travail (seul aspect positif des Lois Aubry) mais leurs conditions de travail ne se sont pas améliorées.

Alors le gouvernement aurait-il raison de libérer les travailleurs du « carcan des 35 heures » (pour reprendre le terme du MEDEF) ? Le retour aux 39 heures à peine déguisé (avec le rachat des RTT et l’incitation gouvernementale à faire des heures sups) va-t-elle se traduire par une amélioration des conditions de travail et des salaires ?

Il est évident que les heures sups (quand elles seront accordées par les patrons, qui décident) augmenteront encore la charge de travail des salariés.

Les salariés produisaient autant en 35 heures qu’en 39 heures ; en repassant à 39 heures, ils produiront l’équivalent de 42 ou 43 heures de travail d’avant les Lois Aubry.

C’est donc une nouvelle intensification du travail qui s’était déjà largement alourdi à l’occasion des 35 heures.

Par contre, dans le discours gouvernemental, cela justifiera parfaitement la non-augmentation des salaires. L’argumentation simpliste tiendra alors lieu de nouvelle règle : « Si vous voulez gagner plus, vous n’avez qu’à travailler plus ! ».

C’est le chantage du siècle ! Les salariés sont confrontés quotidiennement au stress, aux accidents de travail, aux pressions psychologiques de la part de la hiérarchie. Dans leur majorité, ils n’ont aucune envie de travailler encore plus longtemps, encore plus durement…

Leurs salaires vont donc encore être gelés avec une nouvelle justification ultra-libérale.

C’est la même logique qui s’applique aux régressions sur les retraites. Les salariés sont épuisés en fin de carrière et n’ont pas du tout envie de travailler pendant 41, 42 ans voire plus.

Ils seront donc de plus en plus nombreux à partir en retraite avec une pension non complète (à cause de la décote).

Des conditions de travail qui empirent, des salaires qui n’augmentent pas, des pensions de retraites amputées, on commence vraiment à pouvoir imaginer « La France D’après » de Sarkozy…

La CNT FTE maintient sa revendication de répartir le temps de travail et les richesses que nous (salariés) produisons.

Travailler moins pour travailler tous.

CNT FTE