Le gouvernement par la haine.

Je relaie sobrement cette information parce qu’elle est tout particulièrement odieuse. Par égard pour les familles des victimes j’ai hésité à le faire. Mais l’information leur parviendra de toutes façons. C’est donc leur signifier que nous sommes particulièrement affectés par ces mots odieux. Je n’ai, personnellement, jamais entendu de tels propos. Il y en eut de pires, des appels aux meurtres par exemple, aucuns d’aussi abjects de la bouche d’un membre d’un parti au pouvoir, devant la mort effective de deux adolescents et s‘agissant de sépultures. C’est plus odieux que la profanation des cimetières perpétrée par des gens manipulés et anonymes. C’est un acte d’Etat. Il implique nécessairement les sujets qui soutiennent cet Etat.
Que la police ait été directement impliquée dans ce drame ou qu’elle ne l’est pas été ne change pas la teneur de propos qui relèvent de la haine et de la haine seule. Une haine désormais plus palpable quotidiennement. S’il y a surenchère c’est, et nous ne doutions pas qu’un tel sentiment était la cause profonde de l’élection de Nicolas Sarkozy, mais exacerbé comme il l’est par cette déclaration, c’est qu’il n’y a désormais plus de limites. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une réaction personnelle de la part de Mariani, c’est un homme assuré du soutien inconditionnel de ses condisciples et d’une partie importante de la population. S’il peut s’aligner sur les abjections proférées par le Front national depuis vingt ans, la différence est de taille: Le Front national n’était pas au gouvernement, l’UMP est le gouvernement.

Je crois donc, pour ma part, que la haine tient ici un rôle prépondérant. Elle est l’accord commun entre l’Etat et la société civile. La base sur laquelle le despote a été élu. Après quoi la haine tient lieu de politique gouvernementale. C’ est un aveu.
Lorsqu’en 2003 Douste-Blazy déclarait « il faut que la rue devienne un enfer pour les SDF et les prostituées », nous entendions le technocrate et sa politique discriminatoire, sa volonté de nettoyer les trottoirs de la ville.
Elle était abjecte et sans doute préparatoire à l’aveu de haine parce qu’il n’y aucune intention politique derrière la déclaration de Mariani sinon qu’il s’agit d’adresser au peuple un message de reconnaissance. Il est invité à s’aligner sur la base commune d’une politique strictement haineuse qui n‘a d‘autres fonctions que la haine.
C’est bien plus proche du Vichysme et du nazisme que d’un classique gouvernement du peuple par la division. Il y a là au contraire toutes les raisons de croire qu’on opère à un rassemblement autour de la haine.
Les catégories de populations visées ne s’arrêtent pas aux étrangers. Plus que du racisme, je vois la volonté de briser les indésirables dans ce pays.

Dans le déni on entend dire « mais tout le monde est coincé! ». Tout le monde est-il riche ? Sans papiers ? Maghrébin, africain, géorgien… ? Opposant ? Cette négation peut mener loin… Elle donne, en tous les cas, la voie libre aux votants FN et UMP, dont on a pu entendre en aparté, lorsqu’ils commettaient l’erreur de livrer trop le fond de leur pensée, qu’ils veulent effectivement éliminer, physiquement, les racailles en tous genres (chômeurs/pauvres et immigrés). Débarrasser le pays et puis la planète de tous ceux-là.
Il y a dans tout l’occident beaucoup de soutiens autour de ce programme commun, qui ne se dit pas ouvertement au public, mais qui rassemble soit explicitement quand en privé ils se l’avouent, soit implicitement lorsque toute cette politique, malgré la confusion, atteste de ces projets.
Tous ceux qui refusent l’identité capitaliste, par choix ou par naissance (immigrés, tiers-monde), sont dans la collimateur. D’ailleurs Sarkozy lui-même, perdu dans ses raisonnements odieux, en fait l’aveu implicite. Si comme il le prétend les jeunes qui se suicident étaient prédéterminés à le faire, sa politique les condamne dès leur naissance, puisque le nombre de suicidés augmente. Comme on condamnait le juif pour sa naissance et le résistant au nazisme par « choix«, le capitalisme-mondialiste de même. Il soumet ou brise ceux qui peuvent encore faire un « choix », il élimine de toutes les façons ceux que leur naissance condamnait (immigrés, tiers-monde). Il n’est pas interdit de craindre qu’il y ait des mesures coercitives et criminelles plus franches et plus étendues. Sarkozy surenchérit dans les mesures totalitaires: Les lois de fichages de l’enfance et les dispositifs de surveillance à l’enfance qui sont en réalité des méthodes de soumissions qui visent plus généralement à supprimer dès le plus jeune âge le sentiment de liberté.
Demain préconisera-t-il l’élimination systématique des nourrissons qui représentent un danger d’opposition au projet capitaliste-mondialiste et ceux qui selon l’idéologie génétique seraient par avance condamnés au suicide s’il s’avère comme c’est probable, qu’en supprimant le sentiment de liberté dès le plus jeune âge, les suicides augmentent et les manifestations de violences désordonnés également? Dans tous les cas ce pouvoir ce sera justifié une nouvelle fois de devoir son existence à la mort. Pas au sentiment de vie.

Le communiqué:

Le député UMP du Vaucluse, auteur de l’amendement sur les tests ADN, se dit «choqué par l’épilogue de l’affaire de Villiers-le-Bel», se demandant pourquoi les deux adolescents décédés ne sont pas «inhumés en terre française».
Dans une interview au magazine VSD, le député affirme: «Immigration, une chance pour la France, je dis oui. Mais à condition que ceux qui choisissent la France l’épousent à 100%.»
Fin novembre 2007, deux adolescents de Villiers-le-Bel avaient trouvé la mort après être entrés en collision avec un véhicule de police, ce qui avait provoqué des violences urbaines. L’un a ensuite été inhumé au Maroc et l’autre au Sénégal.
«Pourquoi les deux adolescents ne sont-ils pas inhumés en terre française, mais dans leur pays d’origine ?», demande-t-il.
«Le choix des parents est tout à fait respectable, mais je pense qu’on ne peut à la fois brandir des papiers d’identité français en disant « je suis aussi français que vous autres » et aller se faire enterrer à l’étranger. Désolé, moi, toute ma famille d’origine italienne est enterrée dans le Vaucluse», déclare-t-il.
Le député UMP estime enfin que «grâce à Nicolas Sarkozy, la droite n’a plus honte d’être à droite.»