Droits de l’Homme : l’État français étrangle l’OIP
Plus un sou pour l’Observatoire International des Prisons. La Ligue Bretonne des Droits de l’Homme [->http://www.lbdh.org/] condamne la récente décision du gouvernement français concernant l’OIP, association à but non lucratif et indépendante des pouvoirs publics régie par la loi du 1er juillet 1901.

La section française de l’OIP a pour but de promouvoir, partout dans le monde, le respect des personnes incarcérées au regard des dispositifs internationaux relatifs aux droits de l’homme. Concrètement, principalement,l’OIP dresse et fait connaître l’état des conditions de détention des personnes incarcérées, alerte l’opinion, les pouvoirs publics, sur l’ensemble des manquements observés mais aussi informe les personnes détenues de leurs droits et soutient leurs démarches pour les faire valoir.

En effet, trop peu de médias ont relayé l’information : cette année, l’OIP ne recevra aucune des deux subventions auxquelles cette ONG avait pourtant droit depuis 1999. C’est ce qu’a décidé le Premier ministre français. L’OIP perd ainsi 10 000 € qu’elle recevait jusqu’à présent au titre de la défense des droits de l’homme. Idem concernant une subvention de 40 000 €, que versait la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie, qui dépend aussi de Matignon.

La Ligue Bretonne des Droits de l’Homme s’étonne au passage que les associations françaises de défense des droits de l’homme ne se soient pas émues de cette situation qui en dit long sur la manière dont l’État français considère son système pénitentiaire.

Nous rappelons que le comité pour la prévention de la torture et des peines ou traitements dégradants (CPT) du Conseil de l’Europe vient une nouvelle fois d’épingler l’État français, dans un rapport publié le 10 décembre, pour sa politique pénitentiaire.

Pour la Ligue Bretonne des Droits de l’Homme,

Michel Herjean

L’objet de l’association est de combattre l’injustice et toute atteinte arbitraire aux droits d’un individu, d’un peuple ou d’une nation.