Pologne initiative workers vs auchan
Category: Global
Themes: Resistances
Pologne : Workers initiative vs Auchan
mardi 18 décembre 2007, par S.I.
Workers Initiative (Initiative des Travailleurs) de Zielona Góra (Ouest de la Pologne)) agit depuis de nombreuses années dans les hypermarchés et supermarchés locaux. Cette activité syndicale se concentre principalement à Auchan (entreprise française), et s’attache à faire savoir à quel point les conditions de travail sont scandaleuses alors que les salaires sont dramatiquement bas. Initiative des Travailleurs a, en décembre 2007, décidé de mener avant les fêtes une série d’actions protestataires ayant pour but de forcer les employeurs à améliorer les conditions de travail et d’encourager les employés à lutter pour leurs droits.
Surexploitation à Auchan
Salaire et heures supplémentaires. La journée de travail d’un travailleur affecté à décharger les palettes dure 10 heures. Le salaire d’un employé de ce type dépasse dans le meilleur de cas de 200, 300 zlotys le salaire minimum qui est de 930 zlotys bruts (1 euro = environ 4 zlotys). Les heures supplémentaires ne sont pas payées, mais rattrapées par des jours chômés supplémentaires. Malgré les excellents résultats de l’entreprise et sa très bonne santé économique, les augmentations accordées à la majorité des employés n’auront été que symboliques.
Normes de sécurité et santé au travail (BHP) et matériel défectueux. Les patrons ne se soucient guère de fournir les serpillières et l’eau de javel indispensables pour bien désinfecter les tapis roulants devant les caisses. L’absence d’eau de javel fait que les employés sont bien souvent obligés de laver les tapis à l’eau afin de leur garantir un minimum de propreté. Mais l’eau ne s’évapore pas aussi bien loin de là mais coule sur les mécanismes, ce qui a provoqué plusieurs court-circuits et ignitions. Le nombre insuffisant de chariots électriques dans les magasins oblige les employés à utiliser des chariots classiques, manuels et chargés de marchandises sur palettes. Les câbles d’alimentation qui gisent sous les pieds des caissiers sans être attachés à quoi que ce soit sont également un souci. Les appareils servant à authentifier les billets de banque sont hors service depuis longtemps, les caisses tombent en panne de manière chronique. Les employés dépassent bien souvent les normes de poids des marchandises transportées.
La situation des techniciens d’hygiène. Les techniciens d’hygiène employés par la société IPT Acromar (réincarnation de l’entreprise Impel-Tom tristement célèbre pour avoir piétiné les droits des travailleurs), elle-même engagée par Auchan, gagnent un peu moins de 630 zlotys nets en travaillant aux 7/8 d’un contrat à temps plein, un peu plus proportionnellement s’ils travaillent à plein temps et n’ont pas même entendu parler d’augmentations depuis des années. Les dirigeants de cette entreprise ont comme singulière coutume de ne jamais indemniser les travaux supplémentaires. Ainsi, lorsque une femme de ménage est en congé maladie et que ses responsabilités sont confiées par un supérieur hiérarchique à une de ses collègues, celle-ci ne reçoit aucun bonus en conséquence. Le fait qu’une personne doive ici nettoyer une surface deux fois plus grande n’est absolument pas pris en considération. Pour citer une responsable d’équipe : « Ca reste bien peu vu l’argent qu’on vous donne. »
L’exploitation des employés mineurs. Les propriétaires, directeurs et responsables d’entreprises sous-traitées se rendent coupables d’exploitation et d’infractions notoires au Code du travail envers les travailleurs mineurs. Ceux-ci, qui n’ont donc pas dix-huit ans, travaillent souvent huit ou même dix heures par jour voire par nuit ! Et tout cela malgré la réglementation qui limite clairement le temps de travail maximal des mineurs à sept heures et ce uniquement de jour. Il est arrivé qu’un employé âgé de 16 ou17 ans arrivé à son lieu de travail à dix-huit heures ne le quitte qu’à six heures du matin. Les adolescents abattent un travail aussi dur que celui des majeurs. Ils transportent des palettes pleines de marchandises, sont « priés » d’aider à transporter les réfrigérateurs et cuisinières. En un mot, les employés mineurs sont parfois amenés à porter des poids que même un adulte, en respect du Code du Travail, ne devrait jamais être amené à porter. Des produits aussi lourds que les boîtes de conserve, les bocaux, les bouteilles de verre, les bouteilles d’eau minérale de cinq litres, les cartons de lessive pesant quelques kilogrammes, voilà entre autres les choses que doivent transporter –et ce en grandes quantités- des employés d’Auchan qui n’ont pas dix-huit ans. Ceux-ci travaillent aussi aux caisses et revêtent par là une responsabilité matérielle.
Les contrats de travail des mineurs. Le contrat signé avec un adolescent de seize ou dix-sept ans ne comporte même pas de place réservée à la signature de responsable légal, même quand le contrat prévoit peines financières et responsabilité de biens matériels. Les peines prévues sont de deux cents zlotys pour les plus légères (si l’on a omis de prévenir un supérieur de l’impossibilité de se rendre sur place pour réaliser une consigne) à 500 zlotys (pour avoir quitté l’endroit où l’on réalisait une consigne sans l’accord du supérieur). Ces contraintes sont contraires à la nature civile (en dehors du code de travail) de ces contrats. Les employés mineurs sont tenus de couvrir les éventuels trous dans les caisses, ce qui est impitoyablement exécuté. Un de ces travailleurs, affecté en ce moment à une caisse touche, s’il est employé par la société Fx Work, 5,40 zlotys nets à l’heure depuis les augmentations précédent les fêtes. Ceux qui travaillent en tant qu’employés de rayon pour le même sous-traitant sont rémunérés en moyenne 1 zł de moins.
L’exploitation des femmes. Les femmes sont elles aussi victimes de l’exploitation, obligées par exemple à porter des poids plusieurs fois supérieurs à ce qui est autorisé de leur imposer. Les employées d’Auchan travaillent très dur pour des salaires misérables. Il arrive fréquemment qu’une seule femme soit de service, transportant des produits sur tout un rayon tout en n’ayant à sa disposition qu’un chariot manuel à fourche.
Qui est responsable de cette exploitation ? Auchan, Schiever Polska, IPT Akromar, Fx Work, Max Personel ainsi que d’autres entreprises sous-traitées et oeuvrant sur le centre commercial Auchan.
Tous sont responsables de cet état de choses.
Nous exigeons que le code du travail soit respecté !
Nous exigeons des conditions de travail acceptables !
Nous exigeons une augmentation de 300 zlotys nets pour chaque employé d’Auchan et des entreprises collaboratrices !
Syndicat National « Initiative des Travailleurs », Groupe d’initiative de l’hypermarché Auchan.
http://www.cnt-f.org/international/spip.php ?article111
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