Nantes : appel à un cortège queer antifa dans la manif du 25 novembre
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : AntifascismeAntipatriarcatFéminismeLgbtqia+Queervss
Lieux : Nantes
Viens nous rejoindre dans le cortège queer antifa de la manif du 25 novembre lors de la manif organisée par FURI.
La lutte contre le fascisme ne s’est pas terminée en juillet, les luttes queer ne se cantonnent pas au mois de juin, les deux combats ne sont qu’un, investissons la rue, prenons de la place et portons haut et fort la lutte queer antifa !
– Rendez-vous à 18h rue du Calvaire le 25/11
– La veille de la manif on aimerait se rencontrer pour échanger, peindre des banderoles et faire des pancartes, on vous tient au courant !
#25novembre #queer
Le soulagement d’avoir évité une marrée fasciste à l’Assemblée Nationale le 7 juillet 2024 a été de courte durée. Macron a fait le choix d’ignorer le résultat des législatives et de nommer un gouvernement en alliance directe avec la droite et avec le soutien du Rassemblement National. Nous nous retrouvons face à un gouvernement qui ne fait même plus l’effort de dissimuler son homophobie, son racisme, son sionisme et son classisme*. Nous ne citerons qu’une personne : Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, qui a voté contre le PACS, contre l’adoption et le mariage pour tous, et contre l’interdiction des thérapies de conversion. Le doute ne plane plus, les objectifs politiques de ce gouvernement sont clairs.
La dissolution de l’Assemblée Nationale n’a pas marqué le début de l’extrême droitisation de la France, des lois fascisantes sont proposées et votées depuis des années, des mesures autoritaires ont été prises dans une impunité totale : loi Asile-Immigration de janvier 2024, loi de mai 2024 qui interdit l’accès aux transitions aux mineurs, la mise en place d’un couvre-feu en Martinique, la proposition de revenir sur le gel du cortège électoral en Kanaky, la réforme “choc des savoirs”, la pseudo constitutionnalisation de l’IVG. Chaque jour amène son lot de décisions antidémocratiques et autoritaires, toujours plus injustes, toujours plus violentes, ciblant les mêmes personnes.
Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux personnes sexisées. C’est l’occasion pour le féminisme blanc bourgeois cishétéro de rappeler ses mots d’ordre queerphobe, coloniaux, putophobes, transphobes, islamophobes, validistes, grossophobes, antisémites. de cracher sa rhétorique universaliste et abolitionniste qui criminalise et dénigre en réalité toutes les personnes qui n’appartiennent pas aux normes capitalistes impérialistes judéo-chrétiennes. Il est aberrant de devoir rappeler en 2024 que les luttes queer, les luttes décoloniales et antiracistes ne sont ni optionnelles ni antinomiques des luttes féministes : l’autodétermination c’est pour tout le monde, sinon c’est de la merde.
On ne le répètera jamais assez : les terfs (trans exclusionnary radical “feminists” – les “féministes” radicales trans-excluantes) sont des fascistes. Ces militantes « femellistes » sont en lien direct avec de nombreux groupuscules identitaires connus. Leurs théories transphobes ont le même projet que l’extrême droite : contrôle des corps, des identités, essentialisation, psychatrisation des transidentités, etc. Ce contrôle autoritaire des corps et des personnes trans n’est pas sans rappeler le discours islamophobe qui impose une norme universaliste et excluante aux personnes qui portent le foulard. On veut nous imposer une seule façon d’être au monde, on se targue de nous “libérer” en nous enfermant dans des normes toujours plus binaires (et blanches). Comment accorder de la crédibilité à ces mouvements qui prétendent lutter contre le contrôle des corps en imposant le contrôle des corps ?
Nous rappelons que les féminicides à nommer, compter et dénoncer en ce jour sont aussi ceux des personnes transgenres, des personnes migrantes et des travailleureuses du sexe. Que pendant des décennies, la “libération de la femme” s’est réalisé sur le dos des personnes racisées, précarisées et dévalorisées car considérées hors des normes. Que la lutte pour l’IVG s’est faite en refusant d’admettre les politiques de stérilisation forcée en Outre Mer ainsi que sur les personnes trans. Qu’aucune classe sociale n’est épargnée par les violences sexistes sexuelles : il n’existe pas de profil type, les agresseur.ses sont partout. Pour rappel 90% des victimes connaissaient leur agresseur.es, il est temps de sortir du mythe des ruelles sombres et des agresseurs.es étrangers.
Nous sommes queer et antifascistes car l’antifascisme est imminament queer. Nos luttes ont toujours été radicales. Elles n’ont jamais été et ne seront jamais dociles et bien rangées. À l’heure du chaos, il est temps de se réapproprier nos batailles. De Stonewall à la lutte contre le sida en passant par les émeutes de la Nuit blanche, par STAR et tant d’autres, rappelons-nous de nos victoires. Nous refusons de laisser la lutte antifasciste à des espaces virilistes, où les personnes queer et sexisées sesentent exclues, et où les questions décoloniales et antiracistes ne sont pas pensées. Nous n’accusons personne, les faits sont là. Sans même que ce soit pensé ou réfléchi, les oppressions systémiques relèguent les personnes sexisées hors des espaces d’actions, de prise de risque et de décisions. Nous
n’attendrons plus qu’on nous laisse de la place : nous allons la prendre, pour faire front commun et lutter efficacement. Nous sommes indispensables à la lutte, elle se fera avec nous ou elle ne se fera pas. Ne soyons pas sages, ne soyons pas obéissant.es !
Unissons-nous, car aujourd’hui marque l’heure de la révolte queer et populaire !
On ne défile jamais avec des électoralistes car l’électoralisme (qui n’est pas radical du tout comme l’identitarisme) ne fonctionne pas …