Les dernières news de la mobilisation sur les facs c’est là:

http://www.cnt-f.org/fte/article.php3?id_article=1437

La lutte contre la LRU

Le mouvement universitaire débuté les dernières semaines a été initié par une nouvelle réforme de l’enseignement supérieur qui porte le sigle de LRU pour loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités, votée en août.

Cette réforme s’inscrit dans la droite ligne précédentes évolutions. La LRU doit se comprendre dans son ambition globale : le désengagement financier de l’Etat vis-à-vis des universités.

Les points marquants de la LRU sont l’accroissement des pouvoirs du président et du Conseil d’Administration, largement plus ouvert aux « partenaires extérieurs » ; la constitution de fondations avec les entreprises ; la possibilité de devenir propriétaire des locaux ; la possibilité accrue pour le président-DRH de recruter du personnel vacataire ;…

Les conséquences sont dramatiques. Précariser les personnels se révèle dangereux pour la qualité du service. Quant à la recherche, le nouveau CA au pouvoir élargi revient à soumettre les projets de recherche aux intérêts économiques locaux. Enfin, quelle sera la validité des diplômes quand ce sera le patronat régional qui financera des formations ? Il faut avoir en tête que l’éclatement des formations annonces à plus long terme la mise à mal des conventions collectives. De plus, la hausse des frais d’inscription est à craindre pour l’année prochaine. Sous couvert d’économies et d’accroissement des performances, nos gouvernants attaquent nos statuts, nos diplômes et visent à restreindre un peu plus l’accès à un enseignement supérieur déjà cloisonné.

L’action contre cette loi a débuté dès le mois de juin. Les premières intersyndicales ont eu lieu. L’été et le vote de la LRU ont permis de voir plus clair. A la rentrée, les analyses et tracts divers attendaient d’être distribués. Les mois de septembre et octobre ont été consacrés à l’information sur cette loi technique.

Difficile dès lors d’éveiller l’intérêt ! Les réactions des directions universitaires ne se sont pas faites attendre. A Rennes 2, le président conseillaient les étudiants : « Pour ce qui est de Sud et CNT, syndicats minoritaires, j’espère qu’ils ne seront pas entendus ! ».

Le véritable démarrage s’est produit dans la deuxième moitié du mois d’Octobre. De nombreuses Assemblées Générales ont eu lieu et certaines universités ont voté la grève dès la fin Octobre (comme Paris 1-Tolbiac). Depuis, le mouvement s’amplifie, particulièrement depuis la semaine du 5 Novembre, durant laquelle Rennes 2, Lille 2, le Mirail se sont lancées dans une grève avec occupation. Les premières manifestations ont rassemblé beaucoup d’étudiants. Une coordination a eu lieu à Rennes le week-end du 11 Novembre. Un système rodé de contrôle des mandats a permis de refuser l’entrée de délégations fantaisistes, souvent constituées de membres de l’Unef, étonnant non ? Cette réunion a permis une bonne vision des rapports de force au niveau national. L’Unef apparaît complètement débordée, même si les membres de leur tendance minoritaire étaient bien présents. Sud-étudiant-e-s est présent sur de nombreuses facs en France.

Quant à la CNT, ses sections, là où elles existent, apportent un vrai dynamisme à la lutte, tout en essayant de garder un fonctionnement autogestionnaire. Une des dernières forces présentes dans ce mouvement est constituée d’autonomes, très bien organisés et présents sur de nombreuse universités. Toutefois, ce qualificatif leur va mal, étant donné les pratiques de certains qui rappellent les plus abjects bureaucrates.

La répression est aussi sans bornes, qu’elle passe par l’organisation de groupes anti-grévistes, de scrutin à bulletin secret ou encore des interventions policières d’une rare violence comme à Nanterre. Les premières interpellations ont aussi eu lieu. La victoire ne passera que par la convergence des luttes. Elle a commencé à s’initier dans des manifestations et actions communes aux cheminots et étudiants. Poursuivons dans cette voie qui permettra à tous de vaincre !

J-M, CNT .