A B17, 17 rue Paul Bellamy – Nantes : vendredi 23 novembre à 20h.
Le prix est libre, ça veut dire que vous avez qu’à venir, et pis
vous donnez des soux si vous voulez/pouvez.

Le mouvement autonome italien est peut-être l’un des mouvements de lutte les
plus puissants de l’histoire récente occidentale. Fort de ponts exceptionnels
entre étudiants et ouvriers, « autonome » des partis et des syndicats, massif et
violent dans ses modes d’actions, il fera durer mai 68 pendant dix ans. Ce sont
les « hordes païennes » de jeunes immigré-e-s du Sud qui paralysent les usines,
revendiquant le refus du travail, remettant à l’ordre du jour les pratiques
d’action directe qui avaient secoué les mêmes industries en 1920 avant de
s’endormir sous le fascisme. Ce sont des quartiers entiers qui, face
à l’inflation, refusent de payer les loyers ou les factures. C’est une irruption
tonitruante des femmes, homosexuel-le-s, jeunes et chômeurs-ses sur la scène
politique. Ce sont des analyses précises et originales de la transformation de
l’économie occidentale. C’est une explosion des radios libres qui se font « la
voix des sans-voix » tout en jonglant avec l’ironie et la philosophie.
C’est enfin le tournant de 1977, les émeutes, les chars blindés à Bologne, une
répression féroce : un mouvement étranglé qui n’a plus d’autres issues que la
fuite, l’héroïne ou la clandestinité. Beaucoup « d’autonomes » passeront des
années en prison, sans manquer d’en faire encore un lieu de luttes.

Des lectures tirées de plus de 15 ouvrages différents et entrecoupées de photos
et d’enregistrements sonores permettront, chapitre après chapitre, d’avoir un
aperçu de l’atmosphère brûlante de l’époque et d’approcher les questions qu’elle
nous pose aujourd’hui.