Les familles oubliées du 115 se mettent à l’abri et exigent un toit!
Gymnase Emile Morice 8 quai hoche (arrêt vincent gâche)

Depuis 13H ce jour une 50aine de personnes sans logis (dont la moitié d’enfants) et de militant-es solidaires occupent dans le calme le Gymnase Emile Morice situé 8 quai Hoche à Nantes et demandent un hébergement immédiat, jusqu’au relogement. Ce lieu est souvent mobilisé lors du plan grand froid ou en cas de situation exceptionnelle pour les sans logis.

Ce sont en majorité des familles avec enfants (scolarisés à Nantes), mais aussi des couples, des femmes enceintes, quelques personnes isolées, laissées pour compte malgré la vulnérabilité de leur situation. Toutes ces personnes vivent les galères de la rue et de l’errance, dormant à droite à gauche, à la gare, à l’hôpital, dans des abris de fortune, ou chez des connaissances acceptant de les héberger une nuit par ci une nuit par là. Certaines ont été prises en charge pour quelques nuits par la veille sociale puis remises à la rue.

Pourtant, beaucoup ont une demande de logement social à Nantes sans avoir reçu de proposition à ce jour. Certaines sont reconnues prioritaires DALO. Elles appellent le 115 quotidiennement, sans parvenir à les joindre ou se voyant opposer un refus. On leur répond qu’il n’y a pas de places, avec des conséquences dramatiques sur leur sécurité, leur santé, la scolarisation des enfants…

Elles occupent bien souvent des emplois précaires, à temps partiel, boulots de l’ombre et sous payés, indispensables au fonctionnement de la Métropole « attractive ». Leurs faibles revenus ne leurs permettent pas de se loger dans le parc privé ni de se payer l’hôtel.  

Depuis la rentrée, elles se mobilisent avec DAL 44 pour faire valoir leurs droits, comme le 16 septembre dernier se rassemblant devant la Mairie. Bien sûr, de nombreux signalements ont été envoyés ces dernières semaines aux autorités (Etat, Département, Ville), sans réponses de leur part.

De fait, l’Etat est hors la loi : le droit à l’hébergement (articles L345-2-2 et 2-3 du CASF) – et au logement – est bafoué tous les jours sur le territoire et la Préfecture 44 annonce même la fermeture de places d’hébergement en hôtel. C’est inacceptable alors que vient d’être adoptée à l’assemblée nationale une résolution trans-partisane pour lutter contre le sans abrisme des enfants (plus de 2 000 enfants à la rue début septembre chaque soir, au niveau national, selon l’Unicef) et que notre pays n’a jamais compté autant de logements vacants (+ de 3 millions) et de bâtiments vides.

Une semaine après la journée mondiale du refus de la misère et à la veille de la trêve hivernale, cette situation ne peut plus durer ! Ensemble, nous demandons aux pouvoirs publics pour toutes les personnes présentes qui en ont besoin :
– un hébergement immédiat, stable et adapté jusqu’au relogement
– un engagement de relogement dans les meilleurs délais pour les demandeur-es HLM
Plus largement le respect des droits des personnes sans logis et mal logées et l’application de la loi de réquisition des logements et bâtiments vides pour loger les sans toits.

UN TOIT C’EST UN DROIT !