Aujourd’hui l’aube s’est levée sur un Verger inhabité.

Hier, les écureuilles sont descendues de Noguerre et Zineb qui les avaient accueillies pendant 22 jours de siège. Un paysage absurde, lunaire, avait été façonné sur cette parcelle inerte : une maison en ruine à moitié sous terre et deux noyers enterrés sous des montagnes.

Pendant 22 jours, les moyens conventionnels de l’Etat n’ont.pas suffit à déloger les écureuil.les. N imême les violences policières : lumières stroboscopiques, humiliations, harcèlement nocturne. Et pas non plus la précarité extrême de devoir vivre à 3 sur quelques planches avec une sous-alimentation allant jusqu’au jeûne.

Malgré la violence de la situation et la dureté de chaque instant, rien n’avait réussi à briser la persévérance de la ZAD à poursuivre la lutte. Ni les FDO et leurs pressions hypocrites et incessantes, ni ladureté des éléments, ni le ballet incessant des engins de chantier. Il s’agissait de défendre un jardin nourricier, une maison et des arbres fruitiers contre une entreprise parfaitement rodée au saccage ; nous avons fait vivre bien plus que cela.

Nous sommes resté.e.s détermimné.es, jusqu’aux dernières tuiles et dernières branches de ce lieu, symbole de la résistance aux violences sociales et écocides induites par cette autoroute et tout son monde. Cette déter a été la promesse devenue preuve qu’on ne lâchera jamais notre affront face aux ravageurs.

Face à nous, chaque jour : une harde d’hommes en uniformes – autant bleus qu’orange fluo – qui ne pouvait pas supporter son impuissance. Leurs visages rougissaient, leurs traits se tendaient et leur non chalance méprisante se transformait en mimiques mal camouflées. Chaque jour, ils personnifiaient leur monde hideux et concentraient nos colères.

À cela, du haut des cimes où depuis la vigie, chaque soir, nous les laissions se confondre dans leur absurdité en clamant haut et fort  “Un jour de plus au Verger ! ». Un slogan de résistance et de révolte face à leurs injonctions et manipulations inefficaces.

Puis, quand la terre s’est soulevée et a rattrapé les cimes, que le sol  n’était plus qu’à un bond des dernières branches et que du sang de rage semblait couler des yeux des ogres à leurs pieds, les écureuilles se sont résolues à rejoindre leurs camarades et à clôturer ce chapitre.

Jusqu’au bout, la frénésie aveuglait ces ogres, se traduisant en nouvelles violences : les engins au contact des corps, l’interpellation outrageusement musclée d’une écureuille, l’assaut d’u nouvrier avec un couteau pour en attraper une autre (si, si !) et l’accrochage hyper violent du système d’assurage d’une troisième par du personnel non formé, prenant des risques démesurés. Deux d’entre elles ont été placées en garde-à-vue. Toutes seront vraisemblablement convoquées pour un procès.

Une page se tourne, mais cela implique qu’une nouvelle est en train de s’ouvrir. Et si nous n’avons pas encore défini nos prochaines péripéties, notre impatience est immense : nos idées lumineuses sont encore naissantes mais multiples. Autant dire que nous avons déjà hâte de nous y remettre !

Enfin, en cette triste date, nous ne pouvons conclure sans rappeler toute notre solidarité aux peuples palestinien, israélien et libanais toujours victimes d’un régime colonial et génocidaire.

Un très grand merci à toutes celleux et ceux qui ont permis à cette occupation de tenir.

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