Un travailleur handicapé de 48 ans, qui travaille dans un centre de tri de déchets à Caudan, dans le Morbihan, a eu son bras arraché jusqu’au coude alors qu’il était opérateur sur une machine de cerclage.

Les journaux qui relatent l’accident nous disent que « l’homme pris en charge par les secours, a été transporté au centre hospitalier de Pontchaillou, à Rennes » et « qu’une double enquête a été ouverte : par la gendarmerie afin de déterminer les circonstances de l’accident, par l’inspection du travail qui, dès mardi, s’est rendue sur site » – source : journal Le Télégramme du 23 juin 24.

Mais ce qu’ils oublient de dire, c’est que – selon certains proches de l’ouvrier – le malheureux aurait dû être transporté en hélicoptère à Pontchaillou mais l’hélicoptère n’était pas disponible ce jour-là : il était occupé à l’ile de sein pour la visite d’ Emmanuel Macron.

Ce que les médias ne disent pas non plus, c’est que bien que lui-même handicapé, il formait lui-même les autres travailleurs handicapés ! Ni que les travailleurs étaient victimes de racisme par l’encadrement, qu’ils se faisaient traiter de « bandes de bougnoules qui devaient se bouger le cul ». Il travaillait de 3h du matin à 11 heures, mais très souvent à midi, il était encore au boulot. Il travaillait aussi le samedi, jour de repos, et ne pouvait jamais récupérer, il était crevé. Il travaillait dans la saleté et ses vêtements étaient puants, il travaillait là depuis 20 ans  !

La famille va faire appel à une association connue pour bénéficier de leur expertise dans la bataille juridique qui s’annonce et risque d’être difficile et longue. Car, par notre expérience vécue dans des conflits similaires, nous savons comment se comportent les patrons et leurs avocats dans ce genre de situation : ils cherchent tous les moyens pour s’exonérer de leur responsabilité et faire porter la charge sur le travailleur. Et s’ils n’y arrivent pas, ils cherchent à corrompre pour éviter un procès qui pourrait faire tache. Ainsi, dans la tragédie de l’accident du chantier du paquebot « Queens Mary » à Saint-Nazaire, il y a 20 ans, la passerelle avait cédé et fait chuter des travailleurs dans la fosse. Vingt morts et encore sans compter ceux qui sont morts des suites quelques mois plus tard. Essentiellement des jeunes filles qui étaient allées faire du ménage dans le bateau avant sa livraison, pour se faire quelques sous avant Noël. Ces salauds d’avocats sont allés les trouver jusque dans l’hôpital pour leur proposer une somme d’argent pour qu’elles ne portent pas plainte. Pour des jeunes, cela paraissait beaucoup. Heureusement tout de même, les victimes ont été entourées et dissuadées d’accepter  !

Cet ouvrier et sa famille pourront compter sur notre total soutien, syndical, politique et humain.

Des militantes et militants de la CNT-AIT Grand Ouest

https://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article1399