Cette semaine, l’Assemblée Générale Antifasciste de Rennes a empêché par deux fois la tenue du stand de I’UNI a la Campus Week de Rennes 1, conformément a notre stratégie de tuer le fascisme dans I’oeuf. Protégé par l’Université de Rennes et son président David Alis, I’UNI se présente comme un syndicat étudiant “de droite gaulliste” et bénéficie d’un local au sein de la fac de droit (mais au sous-sol, a coté des toilettes). Suite a ces actions, Dylan Kerriel (A.K.A « Dydooligan »), le ridicule responsable rennais de l’UNI, a eu la bonne idée de prétendre dans la presse qu’il n’y avait aucun lien entre son groupe et l’Oriflamme -ce groupe néo-nazi local créé en 2022 qui compte comme glorieux fait d’armes le déploiement d’une banderole contre un spectacle drag près de Rennes (et l’anéantissement de son local par I’AG antifasciste en novembre 2023).

L’Oriflamme, s’affichant ici a Paris lors du défilé fasciste annuel du GUD, le « C9M ». (Comité du 9 Mai, marche annuelle ou se rassemblent nationalistes, néofascistes et néonazis pour commémorer la mort de Sébastien Deyzieu, militant nationaliste, lors d’une manifestation d’extrême droite le 7 mai 1994)

« Nous déposerons aussi des plaintes contre le compte AG antifasciste pour ces intimidations et contre l’Union pirate qui, dans ses communiqués, nous associe à l’Oriflamme, un groupe d’extrême droite. C’est n’importe quoi. » – Dylan Kerriel (UNI), Le Telegramme 13 sept. 24

« Nous combattons I’extréme gauche comme l’extrême droite. L’Oriflamme est un mouvement fermé d’esprit. Je ne tolérerai pas qu’un de nos membres soit proche de ce groupe. » – Dylan Kerriel (UNI), Actu Rennes 27 oct. 23

« L’UNI ? C’est le syndicat de la droite bourgeoise que nous vomissons car il trahit la france depuis toujours. Les personnes qui seraient intéressées pour fréquenter ce syndicat ne sont pas les bienvenues dans notre mouvement. » – LOriflamme, Actu Rennes 27 oct. 23

Problème : la réalité rattrape les mensonges de Dylan, les slides suivantes vont vous : surprendre…

LES CONNEXIONS UNI – ORIFLAMME – FASCISTES INTERNATIONAUX

Sur ses canaux officiels, l’Oriflamme affiche fièrement ses couleurs aux côtés de celles de l’organisation fasciste italienne CasaPound. La référence au suprématisme blanc dans la description du post ne laisse aucun doute sur ce qui rapproche ces deux organisations. Des nazis qui partent en vacances chez des fascistes, jusqu’ici rien qui sort de l’ordinaire n’est-ce pas ? À moins que…

…’on retrouve cette même scène (cette fois-ci sans visages floutés) sur la page personnelle de François Binet membre notoire de l’UNI Rennes.

On reconnaît à ses côtés trois autres membres de l’UNI : Niels Poncet (chef de l’UNI Rennes jusqu’en 2023), Martin Le Moigne (faisant ici le salut de Kühnen, une variante du salut nazi) et Hector Delaboudinère.

NIELS PONCETANCIEN, CHEF DE L’UNI RENNES

HECTOR DELABOUDINIERE, MEMBRE DE L’UNI ET ANCIEN CO-LISTIER POUR L’UNI AU CROUS ET CA 2024

MARTIN LEMOIGNE, MEMBRE DE L’UNI ET DU RPF

FRANCOIS BINET, MEMBRE DE L’UNI ET DU RPF

Les images sont accablantes : les principaux militants de l’UNI, dont certains responsables, n’hésitent pas à afficher les couleurs de l’Oriflamme et des néofascistes italiens de Casa Pound, ainsi que le “salut de Kühnen” à trois doigts, alternative au salut nazi.

Le pauvre Dydooligan aurait-il volontairement gardé secrètes les activités périscolaires de ses petits camarades ? Loin de se limiter à un simple pèlerinage touristique, les militants rennais partagent même un sympathique barbecue avec leurs confrères de CasaPound, toujours avec option salut fasciste. L’occasion pour eux de tisser des liens politiques et personnels avec les néofascistes à l’international, dans une stratégie de coordination similaire a celle du C9M a I’échelle française.

Pour rappel, CasaPound c’est ça.

Nul doute que Francois Binet, qui exécute ici un salut de Kühnen en souriant niaisement, rend très fier son père. Jean-René Binet, respectable maire LR de Hauteville-sur-Mer, professeur de droit et responsable des masters et doctorats a l’Université de Rennes, doit sûrement soutenir sans réserve son fiston dans ses aventures de grand guerrier de la race aryenne. C’est probablement pour ça que ce fervent soutien de La Manif pour Tous laisse son rejeton produire son groupe de rock sur scène municipale, et co-organise avec lui une conférence sur la bioéthique a la fac de droit.

Les frontières entre la droite et l’extrême-droite néonazie seraient-elles plus poreuses que le prétend notre fameux Dylan ?

L’UNI COMME LIEU DE FORMATION DES JEUNES CADRES DU RASSEMBLEMENT NATIONAL ET DES REPUBLICAINS

Car si l’UNI a des liens avérés avec les néonazis locaux et internationaux, c’est également un vivier de recrutement pour les futurs cadres de la droite et de l’extrême droite institutionnelle. En se présentant aux différentes élections étudiantes et en participant aux simulations de débat parlementaire de l’association Parlement des Etudiants, plusieurs membres de l’UNI se forment a la politique.

Le jeune député RN des Ardennes, Flavien Termet est par exemple issu du groupe RPF au Parlement des Etudiants, ou siègent les membres de l’UNI. II s’affiche d’ailleurs aux côtés de Niels Poncet, fasciste assumé, en l’identifiant sur son compte instagram lors d’une session parlementaire. Autres habitués du Parlement des Etudiants, on peut citer Romain Lemoigne, candidat RN aux législatives dans la Sarthe, et Alexy Garnier, suppléant dans le Finistère.

Ces entraînements sont une aubaine pour le RN, dont l’ascension est freinée par le manque de cadres politiques capables d’éviter les dérapages médiatiques. Et les militants des différentes sections jeunes des partis de gauche, en donnant bien volontiers la réplique aux réactionnaires, contribuent a cette formation des futurs députés fascistes.

Dans cet embroglio de formations politiques rennaises soi-disant “gaullistes”, on comprend vite que c’est toujours les mêmes nazis aux manettes. C’est le cas par exemple du « CERCLE PERICLES », association liée à l’Action Française, organisation royaliste et antisémite dont l’Oriflamme est une scission rennaise, qui organise de conférences sur des figures telles que Charles Maurras et Maurice Barres (penseurs nationalistes antisémites).

Et qui retrouve-t-on a la fondation du Cercle Pericles ? Nul autre que ce coquin de Dydooligan ! Comme quoi le monde est petit…

D’ailleurs la droite et l’extrême droite locale, des Républicains au RN, ne s’y trompent pas et s’empressent d’afficher leur soutien aux pauvres petits fascistes qu’ils espèrent bien placer à l’avenir comme cadres de leurs partis respectifs.

Rien d’étonnant a priori, tant le glissement de pans entiers de la droite “républicaine” vers l’extrême-droite est de plus en plus clair, a l’image du soutien d’Eric Ciotti au RN pendant les dernières législatives. Il semble aujourd’hui qu’une organisation “considérée de droite” (comme l’écrit le média Rennes Infos Autrement) puisse autant englober I’appartenance à la droite de LR que la fréquentation de néofascistes italiens agrémentée de saluts nazis.

RNJ Ille-et-Vilaine @RNJeunesse_35 – Face à la « menace antfasciste »rennaise, = jeunesse duRassemblement National de la jeunesse d’Ille-et- Vilaine apporte soutient a l’UNI Rennes.

Jeunesreps35 – Tout notre soutien !

rennesadroite – S’engager pour remettre de l’ordre dans tout ça !

Car la fonction politique actuelle de l’UNI, c’est bien celle-la : former les futurs cadres de la droite et de l’extrême droite institutionnelle dans des espaces pétris d’idéologie néonazie. Ce “syndicat étudiant” incarne donc un rôle de charnière dans le continuum entre les groupuscules fascistes de rue comme l’Oriflamme et les organisations publiques larges comme le RN, dans un contexte où ce dernier se prépare a prendre le pouvoir et à gouverner.