Cette grève met à nu toute l’hypocrisie de l’ensemble de la bourgeoisie brésilienne et sa responsabilité dans la crise des transports aériens, tant de la part de la gauche aujourd’hui au gouvernement que de la droite. Celle-ci dénonce l’incapacité du gouvernement Lula et son essaie d’occulter que la détérioration du système de contrôle aérien vient de très loin, bien avant son arrivée au pouvoir…

« Le gouvernement et les syndicats ont été surpris par cette action des travailleurs »

Syndicats et gouvernement ont été surpris et débordés par les événements. Les autorités aéronautiques croyaient dur comme fer que les contrôleurs reculeraient devant les menaces d’emprisonnement et d’application de la discipline militaire. Ces mesures n’ont fait que radicaliser le mouvement…

Les syndicats et associations n’ont rien fait pour soutenir les travailleurs en lutte. Le « Sindicato Nacional dos Trabalhadores de Proteção ao Vôo » (SNTPV), qui regroupe les contrôleurs civils, s’est vu forcé de publier le Manifeste sur son site internet. Dans une tentative de diviser les contrôleurs, son président, Jorge Bothelo, est allé jusqu’à déclarer que « le Manifeste avait été signé par les contrôleurs militaires », alors que les contrôleurs civils s’étaient joints à la grève malgré l’opposition du syndicat. Quant aux syndicats des autres secteurs du service aérien, contrôlés par le PT, ils ont soigneusement évité de se prononcer pour ne pas gêner leur chef suprême en voyage à Washington…

« Les illusions perdues »

Quelques jours après la grève, le gouvernement a déclaré illégal l’accord signé par ses propres représentants et les grévistes, accord qui donnait satisfaction aux revendications. Dans un violent discours adressé à la presse et à la population, le Président Lula a accusé les contrôleurs d’être des « irresponsables » et des « traîtres », pour n’avoir pas respecté les institutions et la hiérarchie militaire : « Les gens doivent savoir que dans un régime démocratique, il est fondamental de respecter les institutions et la hiérarchie » (Folha Online, 5-4-08)…

« Perspectives »

L’explosion du mouvement des contrôleurs nous montre que ni les baïonnettes, ni les syndicats – qu’ils soient contrôlés par des partis de droite ou de gauche – ne peuvent empêcher la lutte du prolétariat.

Lire l’article luttes de classes dans
www.internationalism.org et sur
http://fr.internationalism.org/ri380/luttes_a_airbus_la….html

Courant Communiste International