S’attaquer à des idées, ce n’est pas s’attaquer à des personnes !
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Ce texte est une réponse de Vanina suite à la situation qui s’est développée autour de la présentation de son bouquin : « Les leurres postmodernes contre la réalité sociale des femmes » au CRAS à Toulouse.
Le 26 avril 2023 au local toulousain du CRAS, trois tracts ont été distribués par une quinzaine de personnes pour dénoncer la « transphobie » de mon livre Les Leurres postmodernes contre la réalité sociale des femmes, que j’étais en train de présenter. Je vais y répondre ici, malgré le côté fastidieux d’un tel exercice compte tenu des procédés d’amalgame qui sous-tendent les accusations de ce type, le caractère phobique d’une critique n’étant jamais démontré et le soupçon de possibles accointances avec l’extrême droite étant toujours, en dernier ressort, le principal élément à charge.
Les auteur-e-s de ces textes, qui remplissent au total 12 pages, s’appliquent à dénoncer mon livre… mais en contournant soigneusement son sujet principal : le postmodernisme et ses effets sur les luttes antipatriarcale et anticapitaliste. Le postmodernisme n’existerait donc pas ? Pourtant, on trouve dans leurs écrits certains traits caractéristiques de ce courant de pensée – comme de raisonner sur la base d’un « ressenti » et un mode autocentré et, en amalgamant des personnes avec des idées, de contrer une idée en l’assimilant à la « négation de l’existence » d’une personne ou d’une « minorité ».
La tendance à tout ramener à un niveau individuel et à tout analyser à partir de ses émotions, en ayant souvent pour seul point de repère et seul centre d’intérêt des petits milieux militants, fait précisément partie de ce que j’ai voulu pointer dans mon bouquin. Car si, voici un demi-siècle, il était important d’introduire du « personnel » dans des milieux militants qui privilégiaient en général le « collectif », l’excès inverse fait de plus en plus « oublier » aux milieux militants actuels l’existence des classes sociales dans leurs analyses. Ainsi, aucun des trois tracts ne parle de la réalité sociale des femmes appartenant aux « classes populaires », alors que cette thématique occupe dans mon livre davantage de place que la « théorie queer ». Pareil constat n’est cependant guère étonnant puisqu’il n’y est pas non plus question des rôles sociaux inculqués par le patriarcat, ou de la hiérarchie sociale. Il est vrai que ces rôles et cette hiérarchie contestés hier ne se sont jamais aussi bien portés dans la société, et que les théories postmodernes n’ont pas peu contribué à pareil résultat, dans le contexte du néolibéralisme : la référence aux stéréotypes sexuels pour définir une femme a renforcé le rôle social féminin, la croyance en une ascension sociale par le travail ou les diplômes a redoré le blason de la hiérarchie.
Des auteur-e-s de ces tracts disent être en désaccord avec la « théorie queer » produite par l’Université (en arguant qu’il existe « des théories queers »)… mais se sentent visés, dès que d’autres la critiquent, jusqu’au point de la défendre tout en s’en défendant. C’est l’union sacrée de la communauté contre l’intrus qui s’aventure sur son domaine privé. Pourquoi une telle solidarité envers le « queer libéral », si l’on n’est pas d’accord avec ? Et pourquoi refuser la critique du « queer » à qui ne s’en revendique pas ? Ce courant de pensée n’a pas le monopole de la remise en question des normes de genre.
• Dans le tract intitulé « On est là, même si Vanina nous veut pas ! », ma critique du postmodernisme est présentée comme une charge contre les « personnes trans » : je les rendrais responsables de tous les maux ; mais il est écrit un peu plus loin que c’est à « la théorie queer » que j’impute ces maux. Cette confusion entre des individus et des idées, devenue si fréquente de nos jours, rend toute discussion difficile parce qu’elle conduit à déplacer l’argumentation du terrain politique au terrain existentiel, ce qui fait que toute critique est vécue comme une agression. Et elle conduit ici à me prêter des sentiments ou des attitudes répréhensibles, et qui devraient me culpabiliser. Je sacrifierais les « personnes intersexes » sur l’autel de la binarité ; je hiérarchiserais les discriminations au détriment des « personnes trans » ; je tiendrais ces personnes pour le « produit d’une mode capitaliste et universitaire » ; j’invisibiliserais les débats et les désaccords dans les espaces queers et féministes, and so on.
À la vérité, je n’attribue nulle part dans mon livre la « faillite des perspectives révolutionnaires » aux « personnes trans ». Je sais que des « personnes trans et queer participent aux luttes anticapitalistes, antiracistes, etc. » (et que j’aurais pu ou pourrais y croiser des auteur-e-s de ces tracts) ; je sais aussi qu’on s’écharpe dans les « espaces queers et féministes » sur divers sujets. Et je dis tant mieux, si l’auteur-e du tract s’interroge sur « les volontés d’intégration dans la normalité, le manque de perspectives de s’attaquer à ce monde dans son ensemble, la difficulté de garder de la critique sur la technologie ou le pouvoir médical ».
De même, je n’attribue nulle part « la faillite des perspectives révolutionnaires » à la seule « théorie queer », car de multiples autres raisons y ont participé. En particulier, dans les années 1970 en France, l’évolution des rapports de production et la dégradation de la situation sociale (avec la montée du chômage et de la précarité due notamment aux restructurations industrielles), ainsi que les orientations politiques des forces en présence (PC stalinien, extrême gauche avant-gardiste dans ses versions trotskistes et maoïstes, anars déjà tenté-e-s par des expériences communautaires en vase clos…). Mais l’objet de mon livre n’était pas l’examen des perspectives révolutionnaires : je l’ai consacré aux théories sur le genre qui se sont diffusées au cours des décennies suivantes.
• Dans le tract « Les leurres confus contre les personnes trans et queers », il m’est lourdement reproché d’avoir des « sources très douteuses » et de défendre ou d’être « alliée » à des personnes politiquement indéfendables, de soutenir ou d’adhérer à leurs discours. En fait, je n’ai évidemment pas parlé de Christine Le Doaré, Madeleine Stern ou Dora Moutot parce que je suis d’accord avec leurs opinions politiques ou leurs fréquentations. Je l’ai fait parce que je suis en désaccord avec des pratiques utilisées contre ces trois femmes par certains « transactivistes » – comme les menaces de viol ou de mort qu’elles disent avoir reçues et qui, à ma connaissance, n’ont pas été démenties. Passer sous silence de telles pratiques – comme le fait l’auteur-e du tract – est une façon de les admettre, alors que les menaces de viol ou de mort relèvent du répertoire fasciste et constituent bien davantage une « négation de l’existence » de l’autre que les questionnements sur les constructions sociales.
Contrairement à ce que peut laisser supposer le passage consacré, dans le tract, à Gabriel des Moëres, je ne « cite » pas des propos de ce dernier, mais des propos tenus par Marguerite Stern. Au temps pour moi !, cependant, car j’ai commis une erreur en leur donnant comme source « Entretien avec Gabriel des Moëres, wokistan.fr, 19 décembre 2021 ». C’est en effet d’abord à un journaliste de L’Express que Stern a fait ces déclarations (cinq jours plus tôt, dans un entretien avec Alix L’hospital intitulé « Marguerite Stern : “On a le droit de critiquer des idéologies comme l’islam ou le transactivisme” »). J’aurais donc dû indiquer cette source-là… mais l’auteur-e du tract ne l’aurait-il pas jugée « douteuse » elle aussi ? Pour ma part, c’est à sa propre façon de procéder que j’associerai cet adjectif – quand il ou elle fait état d’une image bien dégueu figurant paraît-il sur wokistan.fr, et ajoute : « Elle a été publiée le 17/10/2023, donc après l’impression du bouquin de Vanina, mais ça dit bien la ligne politique du site. »
L’auteur-e du tract porte ensuite de multiples accusations contre l’organisation féministe WDI International parce que j’ai participé à son « webinaire ». Je me serais, selon ses paroles, « permise d’aller parler » de mon livre. En fait, j’y ai tout bonnement été invitée par deux militantes libertaires qui sont membres du WDI Francophone et j’ai accepté, étant donné que mon livre s’adressait en priorité aux milieux militants féministes, anarchistes ou d’extrême gauche. Voici la réponse que m’a faite l’une des deux militantes du WDI quand je lui ai rapporté ces accusations :
« Le WDI International (dont WDI Francophone est l’une des sections) s’est donné pour mission de défendre les droits des femmes basés sur le sexe en s’appuyant sur la CEDEF (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes). Le sexe, tel que défini dans les instances internationales qui protègent les droits des femmes, est une notion anatomique (et non biologique, comme le dit le tract) ; et il n’est nul besoin de l’inscrire dans le droit international (ainsi que l’affirme aussi le tract) puisqu’il l’est déjà.
Comme le WDI International n’intervient pas dans la politique des États, il n’est pas plausible de penser qu’une de ses sections soutienne au nom du WDI une proposition de loi. Celle dont parle l’auteur-e du tract, en la qualifiant d’“antitrans”, a été déposée par quatre élu-e-s républicains afin que soient réaffirmées les protections juridiques pour les femmes aux États-Unis.
La phrase citée ensuite dans le tract ressemble à un commentaire d’une position dont on ignore qui l’a formulée, quand et où, puisqu’elle n’est pas sourcée ; mais en tout cas, étant donné que le WDI International est ouvertement radfem (c’est-à-dire féministe radical), donc laïque et pro-avortement, il n’exprimerait jamais une position aussi stupide et faisant référence à Dieu.
Quant à la conférence qui s’est tenue au Parlement britannique en mars 2018, elle a été organisée par Venice Allan, une radfem membre du Parti travailliste, et non par David Davies (lui a seulement parrainé l’événement). Sheila Jeffreys a prononcé à cette occasion, selon PinkNews et NewsWeek, la phrase suivante : “Lorsque des hommes prétendent être des femmes… et occupent de manière parasitaire le corps des opprimés, ils parlent au nom des opprimés et ils finissent par être reconnus comme des opprimés. Il n’y a pas d’espace pour la libération des femmes.” »
En conclusion sur le WDI International : je trouve que l’auteur-e du tract en a brossé un noir tableau aussi confus que douteux, pour rester dans son registre. La métaphore de Jeffreys est à mes yeux critiquable, et à critiquer ; je ne mettrais pas les pieds dans une conférence parrainée par un conservateur, que ce soit au Royaume-Uni ou ailleurs ; et il n’est pas dans mes projets d’adhérer au WDI Francophone même si j’ai présenté mon livre sur son « webinaire » aussi librement qu’ailleurs.
Concernant toujours l’auteur-e de ce tract, je ne vois pas en quoi annoncer d’entrée, dans Les Leurres postmodernes contre la réalité sociale des femmes, que je ne connais pas « tout » sur les nombreux sujets qu’il aborde prouverait ma « mauvaise foi » – affirmer l’inverse aurait été aussi ridicule que malhonnête. En tout cas, je le ou la remercie de m’avoir décrite en « mascu un brin complotiste proche de la droite radicale ou de l’extrême droite », car l’image m’a fait rire, je l’avoue – comme les trois titres des tracts, ou d’apprendre à leur lecture que je suis préoccupée par l’état de « nos » impôts et de « nos » prisons… ou encore que je veux « sauver le féminisme et la révolution » à moi toute seule.
• Dans le tract « Brebis galeuses ou boucs émissaires ? ou Comment Vanina sauve le féminisme et la révolution », on trouve diverses affirmations centrées sur le mot « trans » et qui sont fausses :
– je n’écris nulle part que « les luttes trans sont réformistes et ne tiennent compte que des individus » ; ma critique porte sur les analyses intersectionnelles et sur la « théorie queer » ;
– je ne consacre pas « plus de la moitié de [m]on livre à humilier, caricaturer et annuler les personnes trans » : non seulement je ne méprise aucun individu, mais je ne leur fais pas « porter la responsabilité de l’échec révolutionnaire » (voir plus haut) ;
– je ne pense pas que la lutte des classes est « éclipsée par les questions trans » : je considère que les analyses intersectionnelles et la « théorie queer » jouent un rôle dans l’affaiblissement de la lutte des classes, et que le néolibéralisme n’est pas le seul responsable de cet affaiblissement comme le pense l’auteur-e du tract ;
– je ne suis ni « transphobe » ni « TERF » : non seulement je n’appartiens pas au courant féministe radical, mais je ne déteste pas plus les « trans » que je ne « nie leur existence » ;
– et comme je ne pratique pas l’amalgame, je ne confonds pas les « personnes trans » avec les « transactivistes », ou certaines pratiques de transactivistes avec toutes les pratiques de tous les transactivistes.
Ce tract s’inscrit bien, selon moi, dans la veine du postmodernisme : « Rappelons que chaque système de pensée est destiné à être dépassé tôt ou tard, affirme son auteur-e. Il n’y a pas une nouvelle vérité définitive à chercher, on n’obtiendra qu’un reflet de son contexte historique, culturel et politique. » Et, plus loin : « L’idée d’identité, elle, fait tendre vers le particulier. Le risque est alors de s’éloigner d’une vue plus large qui permettrait d’affronter le système dans sa globalité. Pour nous, il est aussi stérile de considérer les identités comme une fin en soi que de prétendre à une vérité universelle. On peut juste chercher un équilibre entre le particulier et le général. »
Pour ma part, comme je ne me situe pas sur le terrain de la philosophie ou de la psychologie, mais dans les luttes sociales, mon objectif n’est ni de trouver une « nouvelle vérité définitive » ni de disséquer les « identités particulières » ad vitam aeternam. Mais je rejoins l’auteur-e de ce tract sur l’idée qu’il faut « chercher un équilibre entre le particulier et le général » et avoir une « vue plus large qui permettrait d’affronter le système dans sa globalité ». Il s’agit d’articuler autonomie individuelle et force collective, en quelque sorte, ce qui reste au cœur du projet et des actions du communisme libertaire.
Lors des débats sur mon livre, j’ai assez souvent entendu déplorer que la démultiplication et la surenchère des « je » sclérosent l’espace politique, et souhaiter que soit réintroduit du « nous » – une dimension de classe, quoi ! – dans les luttes, et plus largement dans la société.
Quelle bonne nouvelle ce serait, si un tel désir se concrétisait !
VANINA
le 10 mai 2024
« Encore les pleurs arctiques, non serviam adore menacer les gens et traiter tout le monde de platfo-ucl-lfiÇa m’a déjà menacé de me péter les genoux en mp » => https://x.com/zagreus2275730/status/1791873977469591871
« Ce serait dommage de ne pas partager à tout le monde les menaces en DM des anarchistes si purs qu’iels ont les mots et les méthodes de l’extrême-droite
Les insultes, le doxxing puis la vengeance. Leur seule réponse à la critique est l’intimidation. Je ne les ai jamais menacéEs.
Iels sont persuadés que toutes les personnes qui ont critiqué leur texte « contre la gauche victimaire post-moderniste » est un complot de l’UCL :clown:
Je ne relaie pas ici pour ne pas donner de visibilité mais il y a quelques jours iels ont doxxé un militant de l’UCL Montpellier en pensant que c’est moi et c’est probablement pour ça qu’iels sont si certainEs de me crois
Je ne répondais même pas à vos accusations técla de « trotskostalinisme bourgeois CSP+ de l’UCL » alors que ça fait une semaine que votre égo fragile repends son sel dans mes mentions mais vous ne semblez pas lâcher l’affaire jusqu’à maintenant me menacer (…) » => https://x.com/pwnine_/status/1431232250201481219
« Pour situer, le gonz débarque avec ses potes dans mes mentions pour me pourrir, parce que j’ai eu le malheur d’évoquer leurs tendances autoritaires, pour chouiner à la « calomnie ».
Y a une énorme vibe conspi dans cette manière de se placer en victime de la calomnie de gens qui, parce qu’ils s’en prennent à leur petit cercle de poseurs « anars », sont nécessairement des bourgeois LFIstes. (…) » => https://x.com/PadutouFarew3ll/status/1791850882868330507
« Au sujet de violences exercées en milieu anarchiste
Notre pervers, « gande victime » d’une femme sur qui il a exercé des manipulations et violences psychologiques assez dingues pendant presque trois ans, s’est alors mis à raconter qu’il a des problèmes psychologiques à cause de sa victime, et pour preuve à l’appui, a fait lire des soi-disant mails (que seules des personnes suffisament tordues, influençables, et tolérantes avec des méthodes aussi autoritaires, ont pu accepter de lire), sortis de leur contexte (dans le doute que ce soit de vrais mails), afin de décrédibilier la seule personne qui ces 10 dernières années à essayé de faire payer à ce pervers le mal qu’il fait, et particulièrement aux femmes qui croisent son chemin. Il a de même demandé à des autoritaires qui collaborent dans ses violences d’aller voir des anarchistes locaux pour leur faire lire une lettre (écrite par notre pervers) au sujet de la personne dérangeante qui essaie d’obtenir vengeance pour tout ce qu’il lui a fait subir, mais qu’il a aussi fait subir à tou-te-s les autres qui se taisent par peur. Étonnament cette méthode n’a pas choqué grand monde … ce qui donne un peu une idée de l’état du milieu anarchiste parisien (de son sexisme aussi en l’occurence) (…) Et peut-être aussi que tous ces lâches, lêcheurs de botte, qui collaborent activement, volontairement, avec des agresseurs pourraient essayer de se regarder dans la glace et faire un examen de conscience… parce qu’ils ont une énorme responsabilité à cautionner des violences destinées uniquement à détruire des individus trop récalcitrants, et qu’il y a des grosses conséquences parfois à leurs collaborations … (…) » => https://www.nantes.indymedia.org/posts/39162/au-sujet-de-violences-exercees-en-milieu-anarchiste/
« En décidant de publier ce journal sur ces thématiques-là sur internet je savais que je m’exposais à le voir repris (entre autres) par le site attaque et non fides. (…) Il se trouve également que les crapules en question (…) Partager une affinité avec quelqu’un.e qui s’organise avec des appelistes (au hasard) est souvent une source de conflit beaucoup plus vifs que si c’est avec quelqu’un.e qui s’organise avec un compagnon ayant été l’auteur de violences sexistes (violences conjugales, agression, viols, etc). (…) Force est de l’admettre, se dire Anarchiste ne dispense nullement de reproduire les rapports de domination qui structurent cette société moisie, que ce soit de manière délibérée ou involontaire (…) » => https://envol.noblogs.org/post/2020/01/02/a-propos-de-la-mise-en-lien-du-journal-sur-certains-sites-anarchistes/
« Les anarchistes ‘anti-woke’ et l’impasse de l’anti-racialisme : le cas des Fleurs arctiques
Ecrire ce texte nous a paru nécessaire dès lors qu’on s’est rendu compte qu’on était très nombreux-ses dans les milieux anti-autoritaires à avoir subi non seulement la répression policière, mais aussi les attaques incessantes de nos soi-disant « compagnon-nes » qui passent leur temps à cracher sur ce qui n’est pas assez radical à leur gout, tout en refusant de remettre en question les oppressions qu’on subit et auxquelles iels participent, parfois en les niant activement. Cela se traduit entre autres par le harcèlement des compagnon.nes qui osent leur porter des critiques et l’instauration d’un climat ultra-compétitif où il faut constamment prouver qu’on est du bon côté de la barricade, comme si une critique (même virulente) des positions de ces compagnon-nes faisaient de nous des traîtres à la révolution.
On espère donc qu’il sera vu comme une contribution à la lutte contre ce qui nous opprime plutot qu’à une énième guerre de chapelles. On s’adresse à tou-s-tes les copain-es qui, comme nous, tentent d’imaginer un monde sans les dominations de l’Etat, du capital et des un-es sur les autres, celles qui s’immiscent jusque dans nos milieux prétendument anti-oppressifs, et à qui nous souhaitons donner de la force.
Comme l’indique le titre, on va surtout parler de la bibliothèque des Fleurs Arctiques à Paris et des groupuscules qui s’organisent autour, mais on a envie de se questionner plus largement, sur les dynamiques qui nous minent et qui recréent des petits chefs « révolutionnaires » dans un milieu qui prétend ne pas en avoir.
A travers ses pratiques autoritaires, dont on verra quelques exemples en dernière partie, ce groupe impose une idéologie particulière, qui lui permet de silencier des personnes minorisées à la fois par la société et par les milieux anarchistes et autonomes, c’est-à-dire des personnes racisées, queer et/ou trans (entre autres) et qui sont parmi les premières à les critiquer. Après tout, quand on subit parfois plusieurs oppressions à la fois, on n’a tout simplement pas le temps de prendre leur merde au sérieux. On commencera par l’analyse de certaines idées qui animent ces têtes pensantes de la révolution, notamment « l’antiracialisme » et plus largement une opposition caricaturale à tout ce qui est considéré comme une volonté d’appartenance à une « identité » ou une « communauté« [1], car iels voient dans toute solidarité entre opprimées et toute forme d’auto-organisation sans oppresseur-es le spectre de la contre-révolution.
« Les Fleurs » ont causé un nombre considérable de dégâts (principalement en région parisienne, mais pas uniquement) avec une constance presque admirable depuis plusieurs années. Une grosse partie de celleux qui ont fréquenté des squats, des occupations étudiantes, des assemblées autonomes ou des espaces de discussion anarchistes ont des histoires à raconter au sujet de leurs méthodes de gestion des critiques. Leurs comportements ont intimidé et degoûté plus d’un-e de la lutte, mais iels continuent à s’imposer dans tous les espaces physiques et virtuels qui leur restent accessibles.
En parlant des Fleurs, on parle forcément de leurs nombreux outils de diffusion, parfois éphémères, parfois plus durables. Par le passé, il y a eu la revue Des Ruines. Actuellement, il y a les éditions Ravage, dont les textes signés Aviv Etrebilal ou Maria Desmer servent de base théorique à ce groupe), les Feuilles antarctiques, le journal Mauvais Sang, la radio Mad Max, une « base de données anarchistes » Non-Fides (site allié) ou encore des discussions publiques que les Fleurs organisent. Iels utilisent également les réseaux sociaux de leurs groupes de musique, Non Serviam, Biollante et Gobscrew, ainsi que des comptes twitter personnels, tous liés entre eux et qui agissent en bloc à la moindre critique. (Si cette courte liste est nécessaire, c’est que les Fleurs changent de plate-forme au gré des circonstances pour retaper leur façade politique et idéologique.)
Même si les Fleurs prétendent parfois ne pas constituer un groupe au sens propre, on y voit uniquement un moyen de donner l’impression d’une certaine ouverture aux autres lors des évènements publics. Il s’agit pourtant d’un groupe dont les membres agissent le plus souvent ensemble, cherchant constamment sans l’admettre un certain pouvoir sur des situations où il voit une potentialité de débordement. (…) » => https://danslabrume.noblogs.org/post/2023/07/24/anti-anti-racialisme/
ANTI-RACIALISATEURS et ANTI-RACIALISATRICES STAY et PROTECT your HOME!
Mar 25, 2024
Tract publié en 2016 à l’occasion d’une action directe contre une conférence donnée à la librairie Mille-Babords autour du livre La race comme si vous y étiez ! Par des “anti-racialistes”, fier.e.s d’être colorblind, s’attaquant aux théories et luttes antiracistes radicales et décoloniales. On retrouve les traces chez Non-Fides, Ravages Éditions, Les Fleurs Arctiques (anciennement Discordia) et leur clique qui développe aussi un “anarcho-sionisme”. Aujourd’hui comme hier: Stay et protect your home!
*****
Anti-racialisateurs et anti-racialisatrices, vous n’aurez jamais la parole, vous n’aurez jamais notre écoute parce que :
Le capitalisme se fonde sur le pillage, l’esclavage et le colonialisme.
« L’abolition de l’esclavage » et les « décolonisations » n’ont pas démoli le racisme structurel et ses répercussions pour le moins d’actualité.
Les privilèges des pays occidentaux impérialistes demeurent à un niveau international.
Nous refusons votre vision européano-centrée et réactionnaire de la lutte des classes.
Il vous suffirait de sortir de votre entre-soi confortable pour voir la réalité dans les rues de Marseille.
Nous refusons votre course à l’opprimé et votre incapacité à reconnaître vos privilèges de petits gauchistes blancs de classe moyenne.
Nous n’avons pas de temps à perdre avec les négationnistes.
Nous saboterons toutes vos initiatives.
Nous revendiquons notre autodétermination, notre émancipation, notre libération par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Nous n’avons pas besoin de votre validation quant aux termes que nous utilisons pour définir qui nous sommes, ce que nous sommes et ce pour quoi nous luttons.
En somme, on vous chie dessus bande de racistes réactionnaires négationnistes néo-colons….
Finalement il va vous falloir assumer :
Vous n’êtes qu’un des bras armé (de vos claviers) de la république laïcarde qui nous fait gerber.
=> https://riotforliberty.medium.com/anti-racialisateurs-et-anti-racialisatrices-stay-et-protect-your-home-cf7d874b2035
Si le vrai « sujet principal » est le postmodernisme, alors peut-être faudrait-il revenir aux positions de l’OCL et aux critiques qui en ont été faites :
Le postmodernisme, une mode qui sape la critique sociale ?
http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article1889
ça pose aussi la question de la promotion des antiracialisateurs dans ce pamphlet (texte de Renaud Garcia ou « jusqu’ici tout va bien ? »
à ce propos, voir aussi :
https://mars-infos.org/pourquoi-nous-avons-depublie-les-5589
[…] Et en réponse aux éventuelles critiques qui nous reprocheraient de faire acte de censure, et bien oui ! C’est tout le principe d’avoir une charte de publication, et c’est donc une part importante du travail de modération de s’assurer que les textes publiés sur MIA s’inscrivent dans le cadre de cette charte. Par ailleurs, ces textes sont disponibles sur d’autres sites.
Les articles dépubliés sont les suivants :
• Tiens, ça glisse… ou comment, à trop s’approcher de la race, on finit par tomber dedans (et son matérialisme avec)
29 septembre 2015
http://racialisateursgohome.noblogs.org/
• Imposer l’ordre moral à coup de marteau – Communiqué de La Discordia (Paris)
4 juin 2016
https://ladiscordia.noblogs.org/
• Émission : Pour une critique de l’idéologie IDENTITAIRE (Radio Vosstanie !)
18 juin 2016
https://vosstanie.blogspot.com/
• Lettre de solidarité à La Discordia
26 juillet 2016
https://lelaboratoireanarchiste.noblogs.org/?p=5284
• Jusqu’ici tout va bien ?
3 septembre 2016
https://tuttovabene.noblogs.org/
https://mars-infos.org/pourquoi-nous-avons-depublie-les-5589
Il y a deux choses d’assez incroyables dans ce texte. La première, c’est le talent d’écriture de Vanina qui arrive de manière très habile à amener la seconde : son impressionante mauvaise foi.
Prenons l’exemple des menaces contre stern et moutot, depuis quand des révolutionnaires s’inquiétent du bien être physique de fascistes ? Puisque c’est bien ainsi qu’il convient de les appeler.
Quand aux menaces de mort, elles ne font évidemment pas uniquement partis du répertoire fasciste. Des antifascistes, des révolutionnaires, des anarchistes et des résistants ont aussi effectué ce genre d’actions dans des buts émancipateurs.
On peut notamment citer les tirs au fusil sur la maison d’un zélé milicien pro-nucléaire à Golfech. Ou encore les actions des maquis sous le franquisme ou le pétainisme.
Quand aux menaces de viol, qui sont bien évidemment de la merde, il est peut-être important de rappeler deux points :
1) à l’heure actuel, ce sont les personnes trans qui se font violée par les transphobes, pas le contraire. Et donc que le « niveau de menace réelle » que représente ce genre de choses est quasi-nulle.
2) c’est accorder du crédit à la parole d’une menteuse pathologique, complotiste fasciste. Si elle ment sur tout le reste, si elle est d’une idéologie peofondément réactionnaire, pourquoi lui faire confiance sur ça ALORS même qu’elle fait partie d’un courant de pensée qui pratique le mensonge de manière industrielle ?
On voit bien que si Vanina est ce qu’elle prétend être, une communiste libertaire, il n’y a pas vraiment de raisons à défendre ces personnes. Sauf si, et c’est important de le dire, il s’agit à travers cette défense de l’intégrité physique de ces deux grosses merdes de considérer que les transphobes ne devraient pas subir les consequences de leurs positionnement. Comme si leur haine était juste un sujet de discussion, à aborder entre une discussion sur la peinture abstraite et l’architecture perses.
On voit bien que cette position, au final, c’est celle de la défense de la « liberté d’expression », qui n’est bien souvent que la liberté pour les dominant.es d’exprimer leur haine des dominé.es.
Or défendre la liberte des transphobes à déverser leur merde, c’est bien évidemment se placer dans leur camp. Quelque chose que tou.e antifasciste conséquent sait, puisque la défense de la » liberté d’expression » des négationnistes du génocide des juifs est une des stratégies des nazis actuels et passés.
Il n’y a rien d’anodin ou d’émancipateur à jouer les avocat.es de la sécurité physique des nazis.
Évidemment, il faut un certain aplomb pour prétendre que la critique de « la théorie queer » ne désigne ici qu’une critique et non pas une opposition aux personnes trans quand plus loin on reprend des définitions transphobes, on défend des fascistes.
De manière plus classique, cette stratégie rhétorique est un classique du discours réactionnaire. On peut ainsi citer l’église carholique qui prétend « haïr le péché, accepter le pêcheur » à propos de l’homosexualité. On sait tous ce qu’il en est dans la réalité : lobbying intense contre les droits des homosexuels, torture pour les ramener dans le « droit chemin » et participation à leur extermination.
Il faut avoir oublié ou volontairement oublier les notions les plus basiques de l’antifascisme pour ne voir que vanina et ses compères viennent amener directement dans nos milieux une partie du poison fasciste qui s’écoule des radios, téléviseurs et internet.
Cet oubli de l’antifascisme n’est pas anodin, il est à la fois un exemple de la transphobie générale et celui d’une décomposition réactionnaire de tout une partie du milieu anarchiste (et révolutionnaire). Une décomposition aux raisons et ressorts multiples, allant de l’incapacité à remettre en question leurs conceptions à l’infiltration d’une partie du milieu par des idéologies réactionnaires.
On pensera notamment aux confus anti-techs ou encore aux laïcards républicains.
Il ne s’agit d’ailleurs pas de prétendre qu’il n’y a pas d’autres types de confusion qui viennent aussi parasiter nos milieux. On peut aussi citer les autoritaires gauchistes bon teint, les nationalistes ou encore les nombreux libéraux. Mais tout cela est un autre sujet.
D’ailleurs pour celles et ceux qui apprécient les enseignements que l’on peut tirer du passé, il me semble qu’on peut voir ici tout un tas de parallèle avec le « négationnisme d’ultragauche » et la librairie « la vieille taupe ». Comment notamment des discours antisémites extrêmement virulents se sont parés des attributs d’une pseudo-radicalité anticapitaliste et comment ces gens là ont joué le jeu de l’extrême-droite, qu’ils ont fini d’ailleurs par rejoindre plus ou moins ouvertement.