Faire campagne c’est refuser de lutter !
Catégorie : Global
Thèmes : AbstentionAction directeAnti-autoritarismeAnti-électoralisme
Lieux : MontreuilPartout
Le 9 juin dernier, le RN arrive en tête des élections européennes. Dans la foulée Macron dissout l’Assemblée. Et hop ! Nous revoilà dans une période électorale intense. On pensait être tranquilles jusqu’en 2027 mais voilà qu’on nous bassine de nouveau avec des injonctions au vote et des discours culpabilisants et pacificateurs.Les manifs sauvages en réaction au score de l’extrême droite ont été en grande partie menées pour applaudir les représentants des partis de gauche et sont restées relativement inoffensives. L’essentiel de la conflictualité, pour une partie des manifestant·e·s, était même dirigée contre d’autres participant.e.s qui optaient pour des moyens d’actions moins consensuels (tags, casse, etc.)
Les résultats du jeu électoral sont imputés à celleux qui ne se prêtent pas au cirque des élections. Les manifs sont plus calmes que jamais et les perspectives émancipatrices sont réduites au vote pour le Nouveau Front Populaire. On nous fait croire qu’on n’a pas le choix, qu’il faut absolument s’unir derrière les espoirs électoraux qu’on nous impose. Mais s’unir implique de faire taire les envies de révolte, donc une part de soi. Nos désirs individuels de liberté sont dilués dans une supposée volonté collective d’un barrage. Aucune place pour la contradiciton, ni pour l’hétérogénéité. Les obsessions unitaires qui intoxiquent les esprits nous poussent toujours plus loin de l’émancipation de chacun·e.Si les compromis, comme celui d’aller voter, sont des choix personnels qui peuvent se comprendre, « l’urgence » de la situation ne justifie pas de mettre en pause électorale les perspectives révolutionnaires.
La logique électorale nous place dans une position d’attente. Selon elle on ne pourrait rien faire d’autre pour lutter que de donner notre voix. En 2002 c’était la même rengaine, on voit bien ce que ça a donné depuis. Les idées réactionnaires, racistes, sexistes, patriotes, capitalistes semblent se consolider toujours plus.
On s’entend régulièrement dire « Voter prend juste une minute, ça n’empêche pas de lutter ». Cependant, participer à une campagne électorale prend plus qu’une minute. Et on nous bassine dès à présent pendant des heures d’arguments et d’idées sur les élections… La question qui se pose est donc celle de faire campagne pour le vote et/ou pour des partis, et pas celle de « mettre un papier dans une boîte une fois ».
Faire la campagne du Front Populaire, ça implique moins de choisir le « moins pire » entre deux pouvoirs que de défendre le pouvoir.
Faire campagne pour la gauche, c’est faire accepter l’instrumentalisation de nos luttes par des gens qui veulent s’acheter des voix et ont tout intérêt à maintenir plutôt que détruire ce monde en place, alors qu’il est nécessaire de le faire tomber.
Faire campagne c’est se satisfaire de la suppression partielle de lois (Kasbarian, immigration, retraites…). Mais il n’y aura jamais de bonnes lois. Restons hors la loi !
Bref, faire une campagne électorale, c’est forcément légitimer son résultat, la démocratie, donc le pouvoir ! Celui des riches sur les pauvres, du masculin sur le féminin, du colon sur les autochtones/colonisé.e.s, des patrons sur les employé·e·s, et ainsi de suite.
Refuser de faire une campagne, c’est réaffirmer que les lois et le pouvoir n’existent que par la répression. On ne va pas se les imposer nous-mêmes !
Refuser de faire campagne, ce n’est pas attendre le « grand soir » assis-e sur une chaise mais plutôt s’organiser selon nos perspectives, basées sur nos vécus, en dehors d’un calendrier électoral.
Refuser de faire campagne, c’est ne pas attendre l’utopie d’un changement qui viendrait d’un parti, d’une élection, pour entrer en conflictualité avec le pouvoir, l’État, les flics, bref, tout ce qui nous opprime et nous empêche d’être libres !
On pense notamment aux émeutier.ère.s en Kanaky, qui depuis plus d’un mois affrontent l’État francais pour reprendre prise sur leurs vies, sur une situation coloniale et économique qui les oppresse dans leur quotidien. Barrages, pillages, incendies, destructions de magasins, de lieux de travail, affrontements avec la police, sabotages d’infrastructures minières… Dans cette situation insurrectionnelle, la police de Macron (pas besoin d’être celle de Bardella) et les colons ont déjà tué plusieurs personnes.
Un an après les émeutes à la suite de la mort de Nahel, on pense aussi à des jeunes de Cherbourg qui sont sorti.e.s plusieurs soirs d’affilée pour affronter les keufs, incendier une agence France Travail et exprimer leur rage suite à la mort de Sulivan, assassiné par la police dans la nuit du 9 juin.
À l’heure où l’immigration devient un argument de campagne central dans le programme de plusieurs partis, comment ne pas rappeler que la gestion étatique raciste des personnes sans papiers ou sans les « bons » papiers n’a pas attendu le RN pour se mettre à l’œuvre. C’est bien Mitterrand qui a légalisé les centres de rétention administrative (CRA) et un ministre du Parti Socialiste qui a porté l’allongement de la rétention à 90 jours en 2018. Il y a toujours de plus en plus d’expulsions chaque année et, Ruffin nous farcit avant chaque élection de ses discours de protectionnisme du travailleur francais face au mondialisme. Les frontières ne seront jamais détruites par un quelconque pouvoir, qu’il soit de droite ou de gauche.On a une pensée pour toutes les personnes enfermées en CRA et aux nombreuses évasions et tentatives d’évasions qui ont eu lieu ces derniers mois ! Force à elleux et à tout.e.s celleux qui luttent activement pour la destruction de ces lieux d’enfermement.
On pense aussi plus récemment aux manifs sauvages qui ont pu avoir lieu dans les luttes solidaires avec les palestinien·ne·s qui, bien que relativement tranquilles, ont pu faire déborder un cadre que l’on pensait chapoté par les organisations pro palestiniennes.Sans parler des autres luttes autonomes existantes comme celles contre les Jeux olympiques 2024, la surveillance technologique, la gentrification, les lieux d’enfermement, les frontières…
Les élections ont cette faculté de nous mettre en pause vis-à-vis de ces perspectives et de détourner de ce qui peut bouleverser réellement l’ordre des choses : attaquer le pouvoir où qu’il soit et dans toutes les formes qu’il prend !
Pour notre part nous ne voyons qu’une solution : continuer à soutenir et à porter lesperspectives révolutionnaires !Attaquons l’État, le pouvoir et toutes celleux qui nous empêchent d’être libres, continuons à construire les solidarités entre nous et face à tout type de répression, les initiatives autonomes et tout ce qui nous permet de se confronter aux institutions et pratiquer l’entraide !!
Descendons dans la rue pour zbeuler les permanences de partis, tagguer sur les murs, se balader sauvagement pour exprimer notre rage, diffuser nos idées, proposons des assemblées autonomes auto-organisées et horizontales, coordonnées sur des bases claires, pour élaborer des réponses face à la situation actuelle sans attendre un programme quelconque qui ne sera jamais le nôtre !
Des anarchistes en campagne
Tract distribué à Montreuil au coté de cette banderole
la premiere page/image du tract est pas dans le corps du texte, c’est possible de l’y inserer au tout début ?
Et l’image de la banderole était censée être à la fin du texte.
Merci du boulo les modos.
Voilà c’est fait, merci de la contribution !
Encore refuser de lutter çà peut se comprendre c’est humain. Mais faire campagne, c’est bien pire! c’est entraver les luttes des autres. C’est propulser des carrières. C’est: “Y a que nous qu’on peut changer les choses!” comme dirait DELOGU
Refuser de faire campagne, ça peut se comprendre, mais concentrer ses attaques contre les Fronts populaires, actuels ou passés, c’est une autre façon de conforter l’extrême droite, et rejoindre la propagande des médias et de l’Etat qui mettent sur le même plan l’extrême droite et la gauche. C’est bien résumé par la banderole. Macron doit se frotter les mains !
Tu connais pas les gens tu sais pas s’iels concentrent leurs attaques sur quoi.
Si t’as mauvaise conscience d’aller voter c’est ton problème, ça se comprend. Mais commence pas à culpabiliser les autres comme quoi c’est de leur faute l’extrême droite. Jusqu’ici c’est en tout cas pas le vote qui l’a empéché de progresser. Ni le PS…
Mais woah, vous êtes sérieux.ses tou.te.s de vous écharper sur le vote ? Y a pas des enjeux un peu plus graves, genre comment faire face à l’extrême droite au pouvoir ? En Europe et peut être en France ?
Pour information, plutôt que se retrancher dans son camp, il y a :
– des personnes qui votent et y croient
– des personnes qui votent et qui y croient pas
– des personnes qui ne votent pas et qui y croient
– des personnes qui ne votent pas et qui s’en foutent
Il y a aussi
– des personnes qui votent et s’arrêtent là
– des personnes qui votent et luttent au quotidien
– des personnes qui votent pas et luttent au quotidien
– des personnes qui votent pas parce qu’iels s’en foutent
Que chacun mette son égo de côté !
C’est pas une question d’ego, je repondais juste au partisan dfe LFI qui essaye de faire porter le chapeau aux abstentionnsites. Il a du bosser un peu trop les manuels de persuasion que la LFI distribue.
Là on ne parle pas de celles et ceux qui vont voter mais de celles et ceux qui font campagne. nuance!
Au moins çà a redonné de la vigueur aux syndicats par rapports aux dernières grèves contre la réformes des retraites où comme d’hab, ils avaient organisé la défaite avec des jours de grèves bien espacés pour fatiguer tout le monde et ensuite tourner la page tranquillement.
Les gauchistes ,comme d’hab aussi, si tu ne les suis pas comme un toutou, tu es soi un facho soi un réac’.
Leur programme, ils disent eux-même qu’ils attendent le lendemain de l’élection pour s’engueuler, donc entre Mélenchon, Poutou, Roussel, François Hollande et tout le reste de la clique çà risque de ne pas être triste. Et rien ne se fera, la gueule de bois sera terrible pour toutes les petites mains.
Çà gagne combien un député?
Dimanche 19 juin aura lieu le second tour des élections législatives. Les députés élus percevront alors une rémunération de 7 239,91 euros brut par mois, soit 5 679,71 euros net. Ces montants sont relativement proches des pratiques en vigueur dans les pays voisins de la France. À cela s’ajoute un certain nombre d’enveloppes destinées à permettre un travail de qualité, qui toutes sont réglementées et contrôlées.
La rémunération des députés en France
La rémunération d’un député en France se décompose en trois éléments :
Une indemnité parlementaire de base. Elle s’élève à 5 623,23 euros ;
Une indemnité de résidence d’un montant de 168,70 euros.
Une indemnité de fonction. Elle atteint 1 447,98 euros.
En France, un député dispose donc d’une rémunération de 7 239,91 euros brut par mois, soit 86 878,92 euros brut annuel. Une fois les cotisations sociales retirées, la rémunération des députés s’élève à 5 679,71 euros net par mois. Elle est ensuite soumise à l’impôt sur le revenu dans les conditions de droit commun.
Les sénateurs sont logés à la même enseigne.
Peut-on cumuler plusieurs rémunérations ?
Les parlementaires ne peuvent plus exercer de fonction exécutive locale. Ils peuvent éventuellement avoir un mandat de conseiller au sein d’une assemblée locale (mairie, département, région). En tout état de cause, le montant des indemnités locales perçu par un député (ou un sénateur) est plafonné à 2 811,62 euros par mois.
Pour arrondir ses fins de mois, un parlementaire peut – en théorie – continuer à travailler dans le privé. Mais les activités de conseil, consultant, avocat sont limitées à la poursuite d’une activité antérieure, et autorisées à condition que les intéressés ne tirent pas avantage de leur mandat dans l’exercice de leur profession.
https://www.lafinancepourtous.com/2022/06/16/elections-legislatives-combien-gagne-un-depute-francais/
“contrairement au mythe entretenu par la gauche, les conquêtes sociales de 1936 ne sont pas directement le résultat des décisions du front populaire mais bien celui des luttes du prolétariat. C’est l’auto-organisation des prolétaires dans la lutte des classes qui a permis (notamment via le mouvement des occupations d’usines) d’arracher ces conquêtes.
Mais contrairement au mythe parallèle anarchiste ou gauchiste sur cette période qui voit uniquement le front populaire sous les auspices de l’adversaire de classe, il faut bien savoir reconnaître que le déclenchement de la grève générale a été largement favorisé par la victoire électorale du front populaire qui sut donner confiance aux prolétaires pour se lancer dans l’action, en suscitant d’immenses espoirs et d’illusions parmi elleux.”
https://paris-luttes.info/bulletin-de-vote-lutte-des-classes-18468
Ce deuxième paragraphe est complètement faux historiquement. Genre il y avait pas de luttes et de grèves avant Juin 36, 7 ans seulment après 1929? C’est apparu d’un coup grace à des élections?
Suffit de regarder ce qu’il se passait en 1934 par exemple.
Dur de voire 36 comme une victoire contre le fascisme dans tous les cas.
Le deuxième paragraphe est complètement ridicule et faux. Ce qui a déclenché la période révolutionnaire, la guerre sociale appelée à tort guerre civile, n’a même pas été une grève générale mais un soulèvement militaire. Seules trois villes (si je me souviens bien, Barcelone, Saint-Sébastien…) ont réussi à arrêter le soulèvement fasciste et pas précisément grâce aux politiciens du front populaire qui se demandaient, perdus et indécis “que faire”. C’est le prolétariat armé et organisé qui a vaincu les militaires rebelles.
Le gouvernement républicain de front populaire a emprisonné plus de 15 000 révolutionnaires, non seulement des anarchistes (bien que majoritaires) mais aussi des communistes du POUM, des socialistes révolutionnaires… des centaines, des milliers de camarades ont été assassinés et “disparus”. Surtout après mais aussi avant la « semaine tragique de Barcelone » où les staliniens, les nationalistes catalans et les républicains qui composaient le front populaire ont tenté de s’emparer de Telefónica et d’autres lieux importants. (Le bâtiment de Telefonica était aux mains des anarchistes qui contrôlaient donc toutes les communications avec Madrid, Valence et d’autres villes. Contrôler Telefonica à l’époque serait comme contrôler Internet aujourd’hui. Le gouvernement du Front populaire ne pouvait pas permettre cela. Et à partir de là, ils ont attaqué le bâtiment, donnant lieu à ce que l’on appelle “la semaine tragique”).
Parmi les centaines, les milliers de révolutionnaires assassinés par le gouvernement républicain (front populaire), nous ne pouvons aujourd’hui retenir que quelques-uns d’entre eux ; les dix jeunes de la jeunesse libertaire de Barcelone retrouvés morts au bord d’une route après avoir été torturés dans la République tchèque stalinienne, le “boiteux de Malaga” (Antonio Marín), l’anarchiste italien Camilo Bernieri ou le leader du POUM Andreu Nin ne sont que quelques révolutionnaires assassinés par le front populaire, et non par les fascistes.
Les dirigeants de la CNT étaient au courant de ces événements (tortures, emprisonnements, assassinats de révolutionnaires) et les cachèrent tant bien que mal pour ne pas briser « l’unité antifasciste » et se maintenir au pouvoir.
Juan García Oliver ministre de la Justice, Federica Montseny ministre de la Santé, ministre de l’Éducation, etc.
On ne vote pas, on n’oublie pas et on ne pardonne pas !
Pour le communisme ! Pour l’anarchie ! Contre les démocrates du front populaire et contre les fascistes !
Contre tout pouvoir et toute autorité ! Pour la révolution sociale !