Samedi 25 était un jour de manifestation à Saint-Nazaire, proche du port international où Yara possède l’une de ses deux usines d’engrais. Depuis des années maintenant, les organisations locales sont unies pour confronter Yara et les autorités locales, dénonçant l’impunité de l’entreprise face à toutes ses infractions.

Violations environnementales

Depuis 2015, Yara a été pointée du doigt par les organismes d’inspection pour ses fuites dans l’air, mais aussi dans la Loire et son estuaire. Lors des dernières études en 2018-2020, la quantité d’azote dépassait les normes légales 100% du temps, et était aussi élevée que pour une ville de 9 100 habitants si elle ne traitait pas ses eaux usées… chaque jour. Pour le phosphore, le taux déversé par Yara dans la rivière équivaut à une ville de 300 habitants et parfois 16 500… Enfin, les eaux usées de l’usine dépassent la norme de pH. D’après un expert, c’est comme si 300 m3 de vinaigre étaient déversés dans l’estuaire chaque jour pendant six mois. Depuis ces analyses, Yara a payé des droits chaque année, mais rien n’a été fait pour traiter ces déchets toxiques au milieu de notre estuaire.

Risque d’explosion

Légalement, Yara a le droit de stocker 112 000 tonnes de nitrate d’ammonium sur le site, soit plus de 40 fois plus que ce qui a explosé à Beyrouth !  Néanmoins, chaque année, les organismes d’inspection mentionnent des infractions aux normes de sécurité sur le site : dans le réseau électrique, l’évacuation des fumées et la protection de la salle de sécurité, et il y a régulièrement des incidents. Fin mars, il y a eu une panne d’électricité pendant 2 heures et le groupe électrogène de secours n’a pas fonctionné.

Mort d’un travailleur

Sur le site et aux alentours, beaucoup de gens n’ont pas d’autre choix que de subir ce scandale local. En octobre, un travailleur est décédé dans l’usine, probablement lié aux produits toxiques qu’il a respirés. Nous n’avons pas plus d’informations sur cette tragédie et nous n’aurons probablement pas le contenu de son autopsie.

Complicité de l’État

L’État semble totalement complice de l’entreprise depuis des années. Il laisse Yara prendre ses décisions cyniques comme récemment, après notre campagne locale, l’annonce de la fermeture du site de l’usine pour le transformer en plateforme logistique. Ce faisant : ils maintiennent les ventes, licencient soudainement 140 personnes et poussent l’usine vers sa fin : une mort et une mobilisation locale. Ils ne s’attendaient pas à voir une coalition internationale contre eux…

À Saint-Nazaire samedi, un groupe d’organisations paysannes et écologistes a pique-niqué près de la mer et a discuté de l’usine Yara Montoir, des conditions de travail et du système agro-industriel et de ses désormais célèbres engrais synthétiques ! Continuons à faire grandir la mobilisation !!


https://sdtsn.org/2024/05/28/pollution-risque-majeur-dexplosion-et-mort-dun-travailleur-a-yara-montoir/