c’est lund soir. on arrive à commerces, le lieu du rendez-vous, chuchoté de bouche à oreille toute la journée, et aussi sur indy, mais pour la soirée c’est pas la bande à militant-e-s qui forme le gros des troupes.
on arrive à commerces et c’est blindé de keufs, le rassemblement vient de se faire tej, vers l’hôtel dieu, ben oauis ce soir les bleus nous ferment le centre ville, et c’est une bonne idée pour eux. on est tout désemparé-e-s à traîner dans la périphérie.
bien plus de lascars ce soir.
on commence doucement vers hotel dieu, cette tension comme hier chez tout le monde, cette détermination. on sait pas trop vers quoi mais on y va, et personne kiffe la fRance.
ça avance vers le skate park, ça s’arrete, ça repart vers médiathèque.
ça gueule, ça fuse, une pacifiste s’insurge contre la violence du pétard qui éclate. à médiathèque, ça commence, des bruits de métal contre verre, des voitures morflent, au hasard, eh ouais, on est plus avec les étudiant-e-s là, ya des vénèrs de vrai qui nous ont rejoint, on sait pas trop où on va, c’est flou, on sent la peur du blanc bec, et la détermination de celui qui n’a rien à perdre, que fumer la bac parce qu’ils m’ont pas rendu mes papiers. ça gueule encore mais ça hésite, on repart vers le tribunal administratif, c’est là qu’ils renvoient les sans pap’ dans des endroits qui ne peuvent plus leur appartenir, et là, premières échappées, les marteux sortent, n’importe quoi de lourd en fait, et quelques vitres s’envolent, l’air de rien, ça dure une minute, on repart vers hôtel dieur, c’est le bordel, la BAC court en parallèle en bas sur les quais côté kervégan, les keufs finissent par nous entourer, le cortège se fait diviser la gueule, on court c’est n’imp”, deux BAC devant l’hôpital isolés se esquivent de justesse un cocktail molotov je pars vers beaulieu avec d’autres, une quarantaine, à la course. au bout du pont, je reste betement avec ceux qui courent à gauche, le piège le long de la loire, quelques vitres volent à coup de marteaux encore, ça gueule “la première voiture de bourge on la nique pas celles des pauvres” pour ceux qui pensent qu’on sait pas faire la différence. on est coincé-e-s les keufs sont partout des deux côtés BAC ici CRS là bas.
on se change, on marche doucement, on voit des camarades se faire choper, avec la rage, et savoir que demain malgré le manque de sommeil, on les attendra devant le poste ou au tribunal.
on retrouve les potes on fait le décompte des manquants. on s’est bien fait latter ce soir, ils nous ont coincés de partout, juste de la réaction, on a couru, on s’est fait pécho ou pas, on revient vers commerces, encore du monde, mais on croit qu’y a plus rien, puis la frontière entre manifestant-e-s et passant-e-s devient encore plus flou, plus de drapeau, plus d’orga style CNT ou No Pasaran dans la place.
ça part vers royale et on attend, les CRS se ramènent pour protéger l’entrée des rues crébillon et de la fosse, ça stagne, puis les canettes commencent à voler de loin, les insultes aussi les “sarko on t”‘encule”, puis l’impression cheloue qu’il ya un photographe sur les toits, ceux qui l’étaient pas se masquent, et juste après ça charge sur nos gueules, BAC et CRS main dans la main, on court, on se retrouve aux 50 otages, ça charge encore, on monte place du pilori, on se pose….
on redescend vers royale pour voir, c’est juste blindé de keufs qui se préparent. dès que tu marches lentement, sans rester sur place à pas trop nombreux, ils te laissent tranquille…là c’est n’imp’, des petits groupes se forment et hurlent partout, il se passe pas grand chose, c’est chaud d’agir parce que tout est disloqué, mais les gens restent, à gueuler. puis ça charge encore et encore, les BACeux s’en donnent à coeur joie, ils traquent les groupes dans les ruelles, ils hésitent pas à yaller au flash ball.
à un moment, on est plus dans le cortège, les CRS encerclent un ptit groupe je crois dans la rue des galleries, on reste à regarder quinze minutes, on finit par etre une trentaine, dépités, et là la BAC nous charge en gueulant “rentrez chez vous”, ça les stresse tous ces gens, qui parlent encore, qui se forment et se déforment.
une copine se prend un coup de flashball dans le molet, ça brule et ça resemble à une balle de tennis sous sa peau, elle part au CHU, un autre pote se prend un projectile dans le torse.
maintenant c’est fini, et on rentre.
un peu alccolisé on teste de raconter,
hésite pas à laisser ton histoire plus bas, je suis pas sur d’être super clair. vaut quand même mieux que ça sorte maintenant.

demain, après demain, et encore, on sera là, on lâchera pas,
ça ne fait que commencer.

rendez vous 9-10h à Waldeck pour exiger la libération des camarades qui ont du etre nombreux à se faire embarquer,
11h au tribunal, pour s’assurer même si jour férié que ya pas de comparutions immédiates.

rendez vous dans la rue.