La cfdt mandate la police pour réduire chômeurs, intermittents, précai
Category: Global
Themes: Luttes salariales
À la suite de plaintes de la CFDT et de son secrétaire général, François Chérèque, pour « diffamation publique, injures, provocations à commettre des infractions dangereuses pour les personnes, violation de domicile, dégradations, vol, violences ayant entraîné une interruption temporaire de travail de moins de 8 jours », une instruction judiciaire a été ouverte.
Au moins 10 personnes – militants d’AC ! (agir ensemble contre le chômage), rédacteur d’HNS-info (hactivist news service ), participants à la CIP (coordination des intermittents et précaires) – ont été entendues à la DRPJ (direction régionale de la police judiciaire), certaines plusieurs fois de suite ; d’autres risquent d’être convoquées prochainement.
La CFDT co-gestionnaire de l’Unedic, s’est depuis des décennies constamment entendue avec le Medef contre les salariés précaires et chômeurs. Moins d’un chômeur sur deux est indemnisé par les Assedic. Comme les intermittents, actuellement en butte à l’application d’un deuxième protocole Unedic destructeur, les travailleurs précaires voient leurs droits à indemnisation chômage revus à la baisse. Détruire les droits des salariés ne suffit pas. Il faudrait réduire au silence ceux qui résiste à la précarisation.
Que cherche cette instruction ?
Le 19 avril 2005, dans le cadre d’une semaine d’action pour de nouveaux droits sociaux, prélude à la Mayday parade du Premier mai, le siège de la CFDT est occupé par de nombreux manifestants, intermittents, précaires et chômeurs. L’initiative se conclue par le départ des manifestants sans que la police, présente sur les lieux, ne trouve matière à interpellation.
À l’automne 2005 une négociation s’engage à l’Unedic entre les syndicats dits représentatifs et le Medef.
La CIP-idf ainsi que plusieurs collectifs de chômeurs et précaires organisent, pendant la durée de la négociation, un rendez-vous hebdomadaire devant le siège de la CFDT, bd de Belleville, à partir duquel d’autres actions sont lancées : l’interpellation de Gérard Larcher, ministre du Travail, l’occupation d’organismes privés de placement des chômeurs (Altedia), ainsi que la diffusion d’informations sur les réformes en cours dans les ANPE et ASSEDIC.
Diligentée sur la base de déclarations de membres du service d’ordre de la CFDT, cette instruction judiciaire n’a d’autre but que de mettre sous pression ceux qui s’opposent à la précarisation. Les « faits » relèvent de la liberté d’expression (publications sur sites, affiches, tracts, manifestations, prises de paroles, etc.) et de formes légitimes de contestation : l’imputation de violation de domicile tente de judiciariser les actions d’occupation. Le terrible vol qui mobilise ainsi magistrat et policiers est celui… d’une affiche. La violence volontaire reprochée (un doigt écrasé à terre, mais par qui ? comment ?), le fait de qualifier de « dégradation » des jets d’oeuf sur une façade, sont autant d’éléments dépourvus de gravité et de consistance juridique. Les traduire en langage pénal n’a pour objectif que d’essayer d’intimider tous ceux qui dans l’avenir contesteront publiquement la politique de collaboration de la CFDT et du Médef.
Également dans la ligne de mire des policiers, les médias alternatifs. Le simple fait d’avoir rédigé un article relatif à une de ces journées de mobilisation a conduit son rédacteur à être interrogé par les services de police. D’autres auteurs de textes parus sur la toile sont actuellement poursuivis pour d’autres « affaires » de la même veine. On voit clairement se dessiner le projet : museler l’information qui ne procède pas des mass-médias. Il nous apparaît dès lors nécessaire de nous adresser à tous les utilisateurs d’Internet mais aussi aux professionnels de l’information afin qu’ensemble, nous défendions l’accessibilité à une information non filtrée, produite et diffusée librement.
Nous exigeons que la CFDT retire sa plainte (certains de ses syndiqués commencent aussi à le demander), que cessent les convocations policières et qu’un non-lieu mette fin à cette instruction.
Vous pouvez envoyer vos messages de soutien à accueil@cip-idf.org
Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile de France http://www.cip-idf.org
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