Nous sommes le dimanche 1er avril 2007 et ce à quoi j’ai assisté ce matin en allant à la boulangerie chercher du pain n’est pas un poisson d’avril . Il est 10 h 30 quand je sors de chez moi (chez moi c’est important). Je remonte la rue miséricorde en sens interdit. Je fais toujours un peu gaffe, donc j’avance doucement. En arrivant devant la porte du cimetière ce jour du poisson d’avril, je constate qu’il y a une voiture de flic arrètée. Je suis assez méfiant de la police mais toujours curieux…je suis comme en veille avec les flics…Bref finalement je me rends compte que j’assiste à un nouveau ramassage de sfd. Quelques jours avant j’ai constaté la même chose toujours dans le même quartier. On ramasse des mecs que je cotoie au quotidien quand je fais mes petites courses dans le quartier hauts pavés.
Mais il faut dire que je me sens impuissant,les flics encadre le bonhomme assis par terre et moi j’attends de voir ce qui va se passer sans oser intervenir, je cherche une solution qui ne vient pas. Quelques minutes plus tard un camion blanc banalisé vient rejoindre nos amis de la police nationale censée faire respecter les règles de la 5ème république. Un flic sort de ce camion.
Ce camion ne dis pas son nom mais très vite après quelques bonnes balgues graveleuses entre collègues, le sdf est embarqué sans que je ne puisse rien faire.

Ce sdf je le connais sans jamais lui avoir réellement parlé. Il vit près de chez moi. Souvent loin « du monde des vivants » cet homme aurait plutôt besoin de chaleur humaine et d’un peu d’écoute. Cette histoire n’a fait qu’accentuer le désespoir. A l’heure de la loi sur le droit au logement opposable, des enfants de don quichotte, de l’abbé pierre qui est mort, du show présidentiel, de l’arrestation du grand-père chinois, de la garde à vue d’une directrice d’école, les sermonts politiques demeurent et moi je rentre chez moi prendre un petit noir avec mon pain frais. Amertume…

Il fait beau ce matin et le soleil du matin réchauffe nos corps.