Collectif nantais contre la dérive sécuritaire,

Pour les Droits et les Libertés

Nantes, le mardi 26 août 2003.

Communiqué de Presse

Prostitué(e)s : arrêtez les poursuites !

A Nantes, depuis début avril, plusieurs dizaines de prostituées ont été
interpellées ou arrêtées ou gardées à vue jusqu’à une nuit au commissariat et
rappelées à la loi pour racolage passif. Plusieurs d’entre elles ont été
renvoyées dans leur pays d’origine.

Joy, originaire du Sierra Leone, a été condamnée le 9 juillet par le tribunal
correctionnel de Nantes à 500 € d’amende avec sursis pour racolage passif. Pour
la première fois, à Nantes, la justice condamnait une prostituée. Le 7 août,
Helen a été condamnée à 300 € d’amende avec sursis.

Une autre prostituée devrait de nouveau être jugée ce jeudi 28 août.

La loi “Sarkozy” du 18 mars, dite sur “la sécurité intérieure”; a transformé le
racolage passif en délit punissable de deux mois de prison et 3750 € d’amende.
Présentée comme une loi destinée à inciter les prostituées à dénoncer leurs
souteneurs, ce texte tend finalement à faire disparaître de la vue des citadins
les prostituées considérées comme “génératrices de nuisances”, mais ne résout
rien sur le fond. Cette loi a pour résultat que les prostituées ainsi renvoyées
à la clandestinité sont confrontées à des situations de grave danger pour leur
santé et leur sécurité. De plus, cela aura sans doute de graves conséquences en
terme de santé publique. Plutôt que de les garder à vue, les punir et/ou les
reconduire à la frontière, notre société ne doit-elle pas protéger ces femmes
qui sont avant tout des victimes.