Pourquoi nous collectifs de sans papiers n’appelons pas au 21/01 ?
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieresloi Darmanin
Lieux : France
Pourquoi nous collectifs de sans papiers n’appelons pas au 21/01 ?
Communiqué commun des collectifs de sans papiers franciliens – La lutte continue ! Les immigrés s’organisent et ripostent !
Le 14 janvier, des manifestations réussies sur tout le territoire
Les manifestations du 14 janvier ont été initiées par les collectifs des Sans-papiers de région Parisienne et organisées avec 500 organisations dont beaucoup de structures locales.
Les initiatives dans une trentaine de villes ont impliquéplus de 40 000 personnes.
Ces manifestations du 14 ont montré qu’il existait une riposte unifiant les personnes sans-papiers et celles et ceux Françaises et immigrées qui ont des papiers. Elles ont montré par leur nombre et la nature de la mobilisation que quelque chose se passait.
Ce mouvement s’est levé dès le soir du vote, le 19 décembre.
Dans ce contexte, l’organisme SINGA a organisé une réunion avec une série d’organisations. Nous, collectifs, n’y étions pas conviés. Il en est sorti un premier appel demandant au président Macron de ne pas promulguer la loi.
Ce texte ne mentionnait aucune des revendications pour lesquelles nous nous battons depuis des années. Aucune référence à nos luttes. Aucune initiative n’était proposée.
Face à cette carence, nous avons proposé aux organisations regroupées dans les réseaux de l’UCIJ et de la Marche des Solidarités une réunion pour le 22 décembre. À cette réunion ont participé une centainede personnes représentant une soixantaine d’organisations, de collectifs, d’associations, de syndicats.
La date du 14 janvier y a fait l’objet d’un consensus majoritaire. Un appel a été élaboré dans lequel tous les présents ont pu intervenir, y compris des organisations qui, par la suite n’appelleront pas au 14. Cet appel, amendé, a été soumis à signature à partir du 27décembre. Les signatures ont commencé à affluer.
Alors que des centaines d’organisations avaient déjà signé, alors que des initiatives étaient programmées dans des dizaines de villes, nous avons appris avec surprise, le 7 janvier au soir, cet appel de 201 personnalités pour le 21.
Dans cet appel, parrainé par plusieurs organisations nationales, tout comme pour l’appel initié par SINGA le 20 décembre, aucune de nos revendications historiques n’était reprise ; aucune référence aux luttes et aux grèves en cours.
En revanche. alors que nous n’avions été associés ni aux réunions, ni à la rédaction de l’appel, ni au choix de la date, les délégués des collectifs ont commencé à être sollicités individuellement pour signer l’appel pour le 21.Et cela alors même que nous étions tendus pour organiser le succès du 14 janvier.
Donc, si on comprend bien, une fois le gâteau préparé et la date pour le présenter décidée, nous sommes invités à le servir et à l’embellir par notre participation.Nous devions être « la cerise sur le gâteau », comme on dit. Dans cette démarche, nous nous sommes sentis trahis et non respectés.
En région parisienne, les manifestations pour le 21 janvier ont été organisées en marge des premiers concernés et en concurrence avec les manifestations du 14 janvier. Heureusement ce n’est pas la logique qui domine dans de nombreux endroits. Mais là où il faut construire une unité de lutte, les initiateurs de l’appel du 21 ont semé les graines de la division avec celles et ceux qui se battent depuis des mois contre cette loi raciste.
Pour nous, la lutte pour l’égalité des droits dans la société doit se traduire par l’égalité des droits dans l’organisation de la lutte elle-même.
Dans ces conditions, nous avons décidé de ne pas participer à cette manifestation parisienne du 21 janvier, par dignité et pour dire que la lutte ne peut gagner sans les premiers et premières concerné-es.
Mais aussi pour dire que cette loi est bien une loi raciste et xénophobe contrairement à ce que certaines organisations oublient de dire. Ce racisme et cette xénophobie qu’on doit combattre jusqu’au retrait totalde la loi.
Le combat ne s’arrêtera pas là, on ne peut ni ne doit revenir à la situation antérieure, l’immigration n’est ni le problème ni même un problème et il faut imposer l’égalité des droits pour toutes et tous, la régularisation de toutes et tous les sans-papiers.
Nous appelons donc chacun et chacune à nous rejoindre pour une grande nouvelle journée de lutte le samedi 3 février.
Nous serons aussi au rassemblement du25 janvier devant le Conseil Constitutionnel, pas parce que nous attendons sa décision mais pour dire à Macron que nous serons sur sa route.
La CSP75, la CSP Montreuil, les Gilets Noirs en lutte, le Collectif Schaeffer d’Aubervilliers, la CSTP Vitry, Droits Devant, la CSP 17ème, la CSP 93
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