COMMUNIQUE

Depuis le 6 novembre 2023, dans la suite de la tempête Ciaran, plusieurs dizaines de personnes exilées occupaient la halle de tennis Robert Launay mise à disposition par la Ville de Rennes. Celle-ci le reconnaît elle-même, et nous avons alerté à de multiples reprises, les conditions de survie y étaient intenables (pas de chauffage, rats…).

Après plusieurs démarches de notre part, la mairie de Rennes, en lien avec le SIAO (Service Intégré d’Accueil et d’Orientation dont dépend le 115) et le Conseil départemental 35, ont attribué un hébergement d’urgence aux familles avec enfants qui survivaient dans cet endroit. Par ailleurs plusieurs d’entre elles occupent toujours des écoles de la ville, grâce au Collectif Enfants Protégés Rennes.

Il restait vendredi une soixantaine de personnes (célibataires ou couples sans enfant) “abritées” sous cette halle. La mairie en a demandé l’évacuation alors que débutait une période de grand froid.

A l’heure où la loi Asile et Immigration prévoit d’exclure de l’hébergement d’urgence les déboutés du droit d’asile, et en attendant de savoir si le Conseil Constitutionnel va valider cette mesure aux conséquences dramatiques sur l’augmentation de la misère dans notre pays, que va-t-il advenir de ces personnes en situation de grande fragilité, pour certaines avec de gros problèmes de santé ? Les pouvoirs publics n’ont-ils pas de solutions d’hébergement décent à leur proposer ? Cela ne fait-il pas partie des droits humains fondamentaux ?

Allions-nous laisser toutes ces personnes croupir dans les rues de Rennes, dans des campements de fortune, au coeur de l’hiver alors que de nombreux bâtiments sont vides ?

Nous avons fait la preuve qu’il existe des solutions, en réquisitionnant, le vendredi 12 janvier, un bâtiment du Conseil Régional, vide depuis au moins un an, pour mettre à l’abri toutes ces personnes.

L’urgence est aujourd’hui de resserrer les rangs autour des valeurs humanistes et de traduire nos paroles en actes en s’engageant à faire,chacun à notre niveau, tout ce qui est possible pour refuser l’indignité la plus totale.

Nous exhortons le Conseil Régional à faire tout ce qui est en son pouvoir pour permettre à ces personnes de rester dans ce lieu qui est devenu un lieu de vie.

Rennes, le 14.01.2024
L’interorganisation de soutien aux personnes exilées