« Droit au logement opposable » ? Chiche !

[Avec les] voeux du président de la République, un joli cadeau miroite : le « droit au logement opposable ». Que Jacques Chirac reprenne à son compte cette ancienne
revendication de bien des associations – dont la LDH – ne peut a priori que nous
réjouir. Mais pour que [cette promesse]. ne soit pas une de ces promesses qui. «
n’engagent que ceux qui les écoutent », il faudrait que bien des choses changent
dans notre pays… Trois millions de personnes sont sans. ou mal logées, un million
hébergées chez des tiers., et près de six millions « en situation de fragilité » par
rapport à. leur logement actuel. Les SDF sont des centaines de milliers… et plus
d’un tiers. de « travailleurs pauvres » dont le salaire ne permet même plus de se
loger. [Ce n’est pas un] hasard. Les moyens consacrés par l’État aux territoires en
difficulté. diminuent chaque année… La loi « Solidarité et Renouvellement Urbains
» de décembre 2000, qui impose aux communes construisant moins de 20 % de logements
sociaux de payer une contribution de solidarité, est violée par la moitié des
communes concernées. En revanche, à l’automne 2005, le président de l’Union
Nationale de la Propriété Immobilière a proposé un « bail nouvelle location » avec
pouvoir au propriétaire de mettre le locataire dehors à tout moment avec un préavis
de trois mois… le logement s’ajoute à la liste des droits sacrifiés à la logique
de la financiarisation tous azimuts. La France a les moyens d’en finir avec cette
situation indigne. Appliquer les lois en vigueur, dégager les moyens d’une vraie
politique du logement social, en particulier dans les quartiers en difficulté, n’a
rien d’impossible si la volonté politique n’en reste pas aux beaux discours. Le
droit au logement peut devenir « opposable » demain, mais il y faudra plus qu’un
coup de chapeau présidentiel. Pour retrouver le sens de l’égalité et de la
solidarité.

Prenons le temps d’en parler !

Il se trouve que nous avions décidé cette réunion et le titre même de celle-ci début
décembre, avant l’initiative de « Les Enfants de Don Quichotte Nantes », cette
dernière y étant invitée.

En effet, la section nantaise de la Ligue des droits de l’Homme se réunit chaque
jeudi et consacre la réunion du 1er jeudi de chaque mois (ce jeudi 10 en janvier du
fait que le 1er jeudi se trouve être pendant les vacances scolaires) à débattre sur
des thèmes divers avec pour seul objectif de prendre le temps de réfléchir. Parce
que la compréhension de ce qui se passe, par le débat, est aussi une forme de
résistance, un moyen pour déterminer et donner du sens à ce que nous faisons.

Ces débats sont ouverts aux regards et réflexions extérieurs ; c’est pourquoi, nous
sommes heureux de vous inviter à y participer.

LDH : Tél 02 51 86 22 39 – Mèl : ldh.nantes@free.fr