Le 15 août, K.V.Clausewitz écrivait, comme réponse à une contribution d’Indymedia Nantes relative à la tragédie de la canicule en France :

“Mais cette fois, contrairement à ce qui se claironne partout, les décès ne sont pas au nombre de 3000, mais bien plus : sans doute le double, voire plus encore. Et le pouvoir en place doit tout faire pour étouffer cette terrible vérité, qui constitue une brèche trop importante dans le tout-spectaculaire. Comment une simple canicule peut-elle causer 10000 morts dans un pays développé ? Voilà une question qu’un baron de la gauche classique comme François Hollande n’osera jamais poser.

C’est dans ce genre de situation que l’on mesure l’importance des médias alternatifs et l’urgence de leur développement.”

Ainsi, indirectement mais sûrement, I.N. était le premier média indépendant à annoncer le chiffre réel, et terriblement anti-spectaculaire, du nombre de décès provoqué par la canicule. Aucun exploit prophétique dans cette annonce : il suffisait simplement de faire une projection à partir des statistiques connues le 15 août, et d’enquêter (rapidement) sur l’origine de ces statistiques.

Nous pouvons tranquillement affirmer que le gouvernement était au fait de cette réalité, qu’il lui a fallu mettre au jour par paliers de décompression, en quelque sorte : d’abord 1600, puis 3000, puis 5000. On remarquera à quel point notre “gauche” classique a paru, à chaque fois, se contenter de ces chiffres ; plaidant pour une vague commission d’enquête.

Le silence de quelques grandes associations ne saurait non plus durer : la LDH a quelque chose à dire sur la catastrophe, et sans doute ATTAC également, qui place dans sa thématique la défense des services publics. Disons-le enfin : c’est la pauvreté, combinée à la canicule, qui a du tuer le plus de nos anciens.

Mensonges d’Etat poussés à l’extrême, abandon des anciennes générations, faillite du service public hospitalier suite aux restrictions budgétaires : une journée de solidarité et de protestation devrait s’imposer !

K.V.Clausewitz