Analyse du csp59 de la phase difficile actuelle
Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeArchivesImmigration/sans-papierEs/frontieresLogement/squatPrisons / Centres de rétentionRacisme
Comité des Sans Papiers 59 (CSP59)
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{{{ANALYSE DU CSP59 DE LA PHASE DIFFICILE ACTUELLE
QUE TRAVERSE LE MOUVEMENT NATIONAL DES SANS PAPIERS ET SOUTIENS
POUR LA REGULARISATION GLOBALE}}}
Depuis 2004 le mouvement de lutte national des sans papiers traverse une période difficile et d’affaiblissement. Les difficultés se sont accumulées depuis le décès de Romain BINAZON le 10 septembre 2004. Cet infatigable dirigeant de la CNSP, combatif, dynamique, fougueux, courageux et fonceur est une grande perte pour l’ensemble de la lutte nationale, particulièrement pour les Collectifs de sans papiers parisiens et d’Île de France. En effet, depuis lors les vents de la désunion entre Collectifs parisiens de sans papiers, entre sans papiers et soutiens à Paris ne cessent de souffler. C’est ainsi que lors des deux manifestations nationales à Paris à l’appel de la CNSP les sans papiers du CSP59 ont été amenés à faire des efforts de mobilisation y compris financiers pour descendre avec deux bus. Ils, elles ont constaté sur place la démobilisation et la division des sans papiers et soutiens parisiens. Et pour la première fois en 10 ans, l’AG du CSP59 a été interpellée par certains sans papiers sur « l’utilité de continuer à dépenser des efforts et de l’argent alors que les sans papiers de Paris ne semblent pas vouloir lutter ». Ce débat est à l’origine de ce texte d’analyse que le CSP59 met à la disposition de l’ensemble du mouvement dans l’espoir que des rectifications soient faites et que l’unité soit réalisée entre tous les CSP dans le cadre de la CNSP ainsi qu’avec les partenaires soutiens.
Tout a commencé par des rumeurs diffamatoires qui se sont répandues au point d’atteindre les sommets du mouvement associatif et syndical partenaire et des Collectifs parisiens de sans papiers. Au Comité Central de la LDH se sont tenues deux réunions à l’initiative des partenaires associatifs et syndicaux sur ces rumeurs. La CNSP a demandé en vain les preuves des allégations formulées par certains soutiens. Ces réunions ont échoué sur la question ESSENTIELLE de la preuve. En effet, comment un mouvement sérieux peut-il se laisser piéger par des rumeurs que personne, jamais personne, n’a jusqu’ici prouvé ? Comment ne pas être frappés par le fait incroyable que dans ces affaires de rumeurs malveillantes jamais la présomption d’innocence n’a été objectivement un principe respecté par nos partenaires soutiens ? Comment ne pas être étonnés que même la mort accidentelle du camarade, que ces rumeurs visaient sans jamais le dire ouvertement, n’a pas amené nos partenaires et soutiens à tenir compte du fait que ce dernier ne peut même plus se défendre parce que décédé ? Cette attitude concrète inacceptable s’est aussi manifestée lorsqu’il s’agissait d’adopter une déclaration commune condamnant préventivement toute corruption éventuelle dans le mouvement des sans papiers et soutiens. Les partenaires soutiens ont refusé catégoriquement la proposition suivante de la CNSP lors de la réunion du 13 mars 2005 : « Nous rappelons que la régularisation est gratuite (en dehors des taxes légales), aucun individu, groupe ou agent public, notamment de préfecture, ne peuvent faire payer l’obtention de papier » ? Ils ne voulaient parler que de « corruptions au sein des sans papiers » et cela toujours sans aucune preuve. Les faits ultérieurs devaient donner raison à la CNSP : La révélation par la presse de corruption d’agents dans certaines Préfectures.
Pour se faire une idée plus précise du rapport conflictuel ainsi créé par les partenaires soutiens, le CSP59 renvoie au document de la CNSP du 10 avril 05 intitulé « Réponse de la Coordination Nationale des Sans Papiers au « communiqué des associations et organisations suivantes : CGT, FSU, LCR, LDH, PCF, SUD PTT, SUD EDUCATION, MRAP, LES VERTS » (communiqué diffusé le mercredi 6 avril 2005 sur Pajol par Françoise Riou, conseillère confédérale CGT chargée de l’immigration) ».
C’est à cette époque qu’un conflit va secouer le 11éme CSP parisien. Ses délégués s’opposent et interpellent l’AG de la CNSP. Certains de ses délégués reprochent qu’il y aurait « trop de chinois régularisés » et demandent « des régularisations équilibrées entre nationalités ». Devant la division qui menace et le danger « d’ethnicisation », l’AG de la CNSP propose aux délégués, ce que tous acceptent, la mise en place d’une commission composée de délégués de tous les CSP pour superviser une AG extraordinaire du 11éme CSP parisien. A la date fixée, des délégués s’absentent ; les présents décident que le CSP s’appellera dorénavant 11éme CSP Romain BINAZON et élisent un nouveau bureau. Les absents annoncent plus tard leur existence en tant que 11éme CSP.
Ce rappel est pour nous nécessaire pour réaffirmer l’exigence rigoureuse de la vigilance politique de tous contre les rumeurs et « l’ethnicisation ». Si nous sommes égaux en tant qu’humains, nous le sommes aussi en tant que militants, et donc nous sommes et devons tous, CSP, CNSP, Associations, etc., être sujets au contrôle démocratique et transparent au sein du mouvement de lutte pour la régularisation, nous devons tous combattre fermement les dérives « individualistes, claniques, ethniques » heureusement minoritaires, tant dans sa composante sans papiers que partenaires soutiens. Ces deux aspects sont liés et permettent de lutter contre des provocations manipulatrices, les intoxications éventuelles des « politiques », des gouvernements. La rumeur et « l’ethinicisation » peuvent tuer un mouvement comme le nôtre. L’arme efficace contre ces poisons est la lutte publique contre la provocation, le débat démocratique continu et le contrôle démocratique et transparent des acteurs du mouvement dans sa double composante sans papiers et soutiens à travers les instances et structures mises en place pour organiser la lutte.
C’est le 20 juillet 1996 que l’autonomie des sans papiers en lutte fut actée comme un principe fondamental à l’AG fondatrice de la CNSP. Les CSP ont tous été traversés par ce débat qui a marqué leur sceau de naissance. Pour comprendre ce besoin, il faut en revenir aux faits suivants : – avant le 18 mars 1996, date de sortie massive de l’ombre des sans papiers qui vont devenir les Saint Bernard, les sans papiers fréquentaient, qui les permanences des associations, qui les avocats, qui les associations humanitaires, religieuses, etc. ; – des rapports de délégations de pouvoir, voire d’assistanat caractérisaient pour l’essentiel les relations entre soutiens et sans papiers ainsi individualisés ; – la sortie de l’ombre collective des sans papiers rompaient de fait avec la délégation de pouvoir et la fonction d’assistés des sans papiers ; – les rapports de partenariat entre sans papiers auto-organisés et partenaires soutiens furent redéfinis sur la base du principe d’égalité ; – mais une telle redéfinition entraîne forcément une remise en cause des places et rôles initiaux des uns et des autres, et suscitent objectivement et subjectivement des frictions inévitables entre sans papiers et soutiens ; – toutefois, l’auto-organisation du mouvement des sans papiers et soutiens partenaires a pris des formes variées et multiples selon les endroits :
– ainsi les CSP auto-organisés, mais fermés, à l’instar des Saint Bernard : 314 sans papiers dotés d’une AG des familles comme instance de décision plus des soutiens sans pouvoir officiel de décision; – les CSP regroupant une génération de lutteurs sans papiers qui, une fois obtenu les papiers en totalité ou en partie, disparaissent de la scène comme la MDE, le 3éme, le 4éme CSP ou encore le Havre, Rouen, Lyon, Toulouse, Nantes, Clermont-Ferrand, etc. ; – les CSP dans lesquels se mélangent ou cohabitent sous des formes variées sans papiers et soutiens à l’instar de la ‘coordination’ 93, 91, 95, le 9éme, les CSP 78, 77, de Valence, d’Angoulême où les instances de décisions sont partagées entre sans papiers et soutiens, lesquels s’occupent le plus souvent des permanences juridiques ; – les CSP dotés d’une AG et d’une commission juridique nés en lien étroit avec les syndicats, voire les mouvements sociaux comme celui des chômeurs à l’instar de Marseille ; – enfiin les CSP comme le CSP59 où l’instance de décision est l’AG des sans papiers dans laquelle seuls les sans papiers votent et élisent des mandataires militants sans papiers ou pas, lesquels forment une commission juridique dont la compétence est technique et qui en partenariat avec les permanences et commissions juridiques de nos partenaires associatifs est chargée des rencontres mensuelles en Préfecture.
De façon générale, l’auto-organisation des sans papiers est nécessitée par la visibilité collective des sans papiers, sans laquelle il n’y a pas et ne peut y avoir de lutte des sans papiers. Cette auto-organisation prend diverses formes en terme de structurations, mais aussi pour les actions selon le niveau de conscience, d’expérience militante et politique.
Tout ce système d’organisation culmine dans une CNSP dont le rôle et la fonction est de coordonner les actions au plan national. La CNSP s’est structurée en AG de délégués à raison de trois maximum par CSP ; AG qui élit en son sein un Secrétariat ou un Collège des délégués élus comme exécutif. Cet exécutif confie en son sein des tâches et responsabilités aux différents membres. La CNSP est l’interlocutrice nationale des partenaires au plan national et chaque CSP est interlocuteur des sections locales des partenaires associatifs, syndicaux et politiques. Au plan national cela s’est traduit par des réunions quasi-hebdomadaires avec les partenaires nationaux à Paris au local de la CNSP jusqu’en 2004. La CNSP, sauf à la demande d’un CSP, n’a pas vocation à s’ingérer dans les affaires internes des CSP. Elle est dotée d’une charte, d’une plateforme, ses AG, résolutions et autres textes d’analyses font l’objet de comptes rendus publics.
L’autonomie de décision de la CNSP et des CSP repose sur le principe des décisions démocratiques des AG. Il est souvent arrivé que contre l’opinion des soutiens les sans papiers décident de façon souveraine et autonome des occupations, des grèves de la faim, etc., ce qui n’a jamais été une entrave insurmontable pour les décisions et actions communes sans papiers et partenaires soutiens. L’autonomie a permis par exemple qu’en 1997 la lutte des sans papiers a continué malgré les divergences avec la plupart des partenaires soutiens qui défendaient contre la régularisation de TOUS les sans papiers la revendication de « régularisation de ceux qui en ont fait la demande ». A cette époque aussi des tendances à remettre en cause l’auto-organisation et l’autonomie se sont manifestées chez certains soutiens partenaires.
Force est de constater que les rumeurs sur la prétendue corruption ont commencé à se propager suite à la réussite sur une base financière autonome de la Marche européenne des sans papiers de Bruxelles à Paris en juin 2004. Cette marche européenne de la CNSP a été auto-financée grâce aux cotisations de près de 4.000 euros par les sans papiers du 11éme CSP à la demande de Romain BINAZON. Les deux bus Paris – Bruxelles pour déposer les 86 marcheurs dont deux chômeurs de la lutte des chômeurs du Nord Pas de Calais, ont été ainsi financés par cette souscription volontaire publique des sans papiers eux mêmes. Rappelons que les partenaires soutiens, c’est à dire les instances dirigeantes des associations et syndicats n’ont rejoint et soutenu cette marche qu’après qu’elle ait démarré et donc après l’étape belge.
La crise et l’affaiblissement actuels de la lutte trouvent leur source d’abord dans l’offensive médiatique et répressive de Sarkozy. Ce dernier a semé la peur et le désarroi chez nombre de sans papiers et soutiens. C’est dans ce contexte que se sont développées les tentatives non dites chez certains partenaires de soumettre les CSP, la CNSP et donc de revenir à la situation d’assistanat qui prévalait avant 1996.
Il faut dire que joue là aussi le phénomène d’usure d’une lutte longue qui ne parvient pas à trouver la possibilité et la capacité de créer un rapport de forces au plan national permettant d’arracher la régularisation globale. Les actions des sans papiers et la répression sarkosiste forcent les soutiens à courir derrière les arrestations pour aider à faire échouer les expulsions. La stratégie de communication de Sarkozy et le 21 avril avec Le Pen au second tour ont aussi déstabilisé temporairement à la fois les sans papiers en lutte, mais aussi le mouvement associatif, syndical et politique.
Ajoutons à cela qu’après leur régularisation par la lutte, l’écrasante majorité des premières générations de sans papiers en lutte qui ont fondé la CNSP et la plupart des CSP ont aussitôt quitté le mouvement pour s’individualiser à nouveau dans les méandres des difficultés quotidiennes de l’immigration régulière. Leur combat autonome en partenariat égalitaire avec les partenaires a permis des centaines de milliers de régularisations « au cas par cas » ou par des régularisations « globales partielles » durant la période 1997 – 2004. Ainsi très peu de militants sans papiers et soutiens ayant accumulé des expériences et un savoir politique sont restés auprès des générations actuelles de lutteurs sans papiers, générations qui se renouvellent régulièrement. C’est un des grands mérites de ceux, celles, à la CNSP, qui ont poursuivi la lutte aux postes de responsabilité et de combat que les sans papiers ont continué à leur confier. Romain BINAZON en est le symbole, lui qui a, deux ans après sa régularisation, continué à assumer son rôle dirigeant dans le mouvement national et parisien jusqu’à sa mort. La leçon à retenir à ce propos est qu’il est fondamental que la lutte génère et retienne , malgré toutes les difficultés, les cadres militants ayant accumulé l’expérience, ayant assimilé la ligne, les stratégies et les tactiques qui ont permis des victoires, certes partielles, mais d’une importance vitale pour les sans papiers d’aujourd’hui.
Le résultat de cet abandon de la lutte par la majorité des militants historiques est que la, les nouvelles générations, confrontées au durcissement sarkozien, ont tendance à « s’en remettre aux soutiens » en lieu et place d’une combativité et d’une détermination accrues dans la lutte autonome sans sectarisme. Ceci est particulièrement vrai à Paris depuis la disparition de Romain BINAZON.
Mais il n’ y a pas que ça, car Sarkozy a accompagné sa stratégie de la peur de mesures de pression sur les partenaires associatifs en leur coupant en partie les « vivres/subventions ». Ce qui a aussitôt accru les tendances chez les partenaires associatifs notamment à vouloir revenir en arrière par la prise de contrôle des CSP, surtout à Paris. Même si beaucoup chez les partenaires vont contester ce point de notre analyse, force est de remarquer que de septembre 2004 à fin 2005, la CNSP a subi des attaques redoublées des soutiens partenaires dans un contexte où les mêmes associations posaient le problème du tarissement des subventions. Coïncidence étonnante n’est ce pas ?! On remarquera aussi qu’au long de l’année 2006, les partenaires n’ont cessé de tenter d’isoler sans le dire la CNSP. Cela s’est par exemple traduit par le refus de fait de la signature de la CNSP du texte fondateur de « Uni(e)s contre l’immigration jetable » lors de la mobilisation contre la loi CESEDA. Il en est de même de la mise en place du RESF au plan national. Il faut attendre l’appel récent, à l’initiative du MRAP national pour la régularisation globale, pour que la signature de la CNSP soit acceptée.
Mais entre temps, le suivisme de certains CSP vis à vis de certains soutiens partenaires dans leurs manœuvres de mainmise ont entraîné des divisions entre les CSP parisiens et des dégâts importants. C’est ainsi que la manifestation traditionnelle commémorative à Paris des coups de hache de Saint Bernard a été marquée en 2005 par un trajet unique avec deux cortèges séparés, et celle de 2006 par deux cortèges avec des trajets différents.
Les tentatives d’isolement de la CNSP ont aussi produit la naissance de pôles organisationnels de certains CSP parisiens qui se sont divisés ensuite. Après de multiples querelles par internet, seul moyen d’existence politique apparent de certains provocateurs à Paris, l’AG de la CNSP a vu la participation avec statut « d’observateurs » de certains CSP parisiens qui ne venaient plus. Suite aux engagements pris par les CSP 11, 18, 19 à l’AG de la CNSP du 08 octobre 2006, il est apparu au CSP59 de faire les précisions suivantes: la CNSP n’a jamais obligé qui que ce soit à y adhérer. Tous les ministres de l’Intérieur qui se sont succédés ont rêvé et rêvent encore d’en finir avec cet outil national, la CNSP, qui par son existence, donne un fondement organisationnel concret à la revendication des papiers pour tous. La CNSP, malgré ses insuffisances actuelles, est donc nécessaire et indispensable. Ses insuffisances ne sont en réalité que le reflet des faiblesses du moment des CSP. La démocratie, c’est le pouvoir de décision des sans papiers dans leur CSP et le respect des décisions à la majorité de l’AG de la CNSP de la part des délégués des CSP. Depuis l’AG fondatrice du 20 juillet 1996 jusqu’à nos jours, lutte qui continue en ce 10éme anniversaire de notre combat, la CNSP a toujours appartenu et appartient toujours aux seuls sans papiers organisés dans leurs CSP en lutte à travers tout le territoire de l’hexagone qui y adhèrent. Les seuls « propriétaires » (sic !) de la CNSP sont donc les CSP membres qui respectent la charte fondée sur la revendication des papiers pour tous. C’est nôtre cas à Lille au CSP59. Il faut aussi être clair sur le fait qu’aucun CSP n’a jamais été exclu de la CNSP. Il est arrivé 1 fois qu’un membre du Secrétariat de la CNSP soit démis de ses fonctions par l’AG suite à son comportement scandaleux lors de l’occupation du gymnase Jappy. L’AG de la CNSP a été informée, saisie par plusieurs délégués et sans papiers de différents CSP parisiens qui ont témoigné que ce délégué membre du Secrétariat National de la CNSP a « calomnié en public des camarades à qui l’AG de la CNSP avait confié l’organisation de cette occupation “. Ce délégué du CSP92 avait accusé publiquement nos camarades mandatés et responsabilisés pour cette occupation d’être “responsables de la violence et non la police”. Cette accusation diffamatoire gravissime a fait l’objet d’une condamnation de l’AG de la CNSP, laquelle a décidé à la majorité moins une seule voix de démettre ce délégué du 92 de ses mandats au Secrétariat de la CNSP. Il a été ensuite demandé au CSP92 de nommé un remplaçant dans l’instance exécutive de la CNSP. Ce fait objectif est incontestable, et nous attendons jusqu’ici que la décence, l’honnêteté et le sens du respect des décisions majoritaires soient respectés par une autocritique claire et sans attitude de caméléon. Il ne faut attendre de la CNSP qu’un esprit et une pratique de principe qui, à maintes reprises, ont permis de faire face aux multiples situations difficiles dans l’intérêt des sans papiers. Les CSP combatifs comme le nôtre qui obtiennent des résultats savent que seuls les principes et la pratique qui les guident concrétisent le slogan « seule la lutte dans l’unité paye ».
Le CSP59 rappelle ces faits pour mettre le doigt sur le rôle particulièrement trouble de certains prétendus « délégués » dans la division entre CSP en région parisienne. En effet, à Paris sous la direction de Romain BINAZON, fondateur des CSP 11, 18, 19, s’est mis progressivement en place une structuration unitaire face à la Préfecture de Paris de ces trois CSP. Du vivant de Romain ces CSP menaient les actions ensemble et arrachaient des régularisations suites à pratiquement chaque action. Il est arrivé plusieurs fois que l’AG de la CNSP soutiennent un projet d’action parisienne et pour lui donner un caractère national les CSP de province envoyaient une délégation pour y participer. Les exemples sont nombreux, et c’est le cas de Jappy, de l’église Saint Bernard plusieurs fois, le square Séverine, etc. Le CSP59 s’est particulièrement acquitté à chaque fois des responsabilités et mandats confiés par l’instance fondamentale de la CNSP qu’est l’AG.
Une fois que Romain BINAZON fut décédé des soit disant délégués sont réapparus en lien avec certains partenaires soutiens. Ils ont bizarrement leurs entrées et sorties au Ministère de l’Intérieur. Entrées et sorties qui, rappelons le, font suite aux audiences publiquement annoncées que le Ministère de l’Intérieur avait accordé à la CNSP en 2002 lors de la circulaire Sarkozy dite « d’harmonisation et d’égalité de traitement des dossiers ». La CNSP a été reçue officiellement à sa demande exactement trois fois au Ministère de l’Intérieur. Une seule fois le délégué en question du 92 membre à l’époque du Secrétariat National a participé à ces audiences. Les questions qui se posent sont les suivantes : quel intérêt Sarkozy a t-il de continuer à recevoir un individu même accompagné parfois de certains délégués de CSP parisiens ?! quel sens donner à une telle démarche individualisée anti-régularisation globale du Ministère de l’Intérieur ? Selon Le CSP59 la réponse à cette question se trouve dans l’état actuel de paralysie et d’inaction des CSP parisiens, dans la désunion et le refus de fait de certains CSP de respecter leur engagement dans la CNSP. Il faut absolument que les CSP parisiens en reviennent à la combativité, à la mobilisation comme savait l’impulser Romain BINAZON. Et justement le rôle de véritables soutiens partenaires est d’aider, de contribuer à la remobilisation unitaire combative des sans papiers des CSP parisiens et non pas de chercher à les maintenir dans un esprit d’assistés qui ne profite qu’à Sarkozy. En ce qui concerne les soutiens, on est en droit de se poser les questions suivantes : quelle leçon tirent-ils des promesses non tenues de Jospin en 1997 ? Sont-ils aussi dépendants des stratégies politiciennes électoralistes de certains partis, alors que leur vocation est d’abord de participer à la lutte pour la satisfaction des revendications sociales légitimes ?
Malgré l’affaiblissement général du combat au plan national, l’extraordinaire faculté de rebondissement du mouvement s’est encore exprimée par le développement de luttes importantes comme les occupations de Marseille, de Rouen, de Saint Denis, les grèves de la faim de Poitiers, de Toulouse, de Cachan avec occupation du Gymnase, la mobilisation des partenaires du Resf contre « la chasse à l’enfant », les parrainages de l’été, et celle des Modéluxe où 150 ouvriers de la blanchisserie ont fait une grève avec occupation de leur usine pour exiger la régularisation de 22 de leurs collègues sans papiers, etc.
Ces luttes prouvent encore une fois l’incroyable ressource réactive du combat décennal des sans papiers. En effet, la multiplication des circulaires nationales ou locales durant ces 10 ans marque cette faculté de résistance et de réaction de survie des sans papiers en lutte. A chaque grande épreuve, les gouvernements ont fini par y répondre par des circulaires locales ou nationales.
Les élections ont aussi été des occasions de remobilisation des CSP pour concrétiser le slogan maintes fois vérifié : « les sans papiers ne votent pas, mais ils font voter ». On se rappelle qu’en 1997 devant le travail des CSP, de la CNSP et des partenaires soutiens, avant et pendant la campagne électorale, Jospin avait lâché sa promesse « d’abrogation des lois Pasqua/Debré et de régularisation » avant de renier, après les élections, ses engagements.
Les parrainages qui se sont développés suite à la campagne « non à la chasse à l’enfant sans papiers » doivent être prolongés par un travail en profondeur au sein des populations, notamment des électeurs. Les partis et responsables politiques de tous bords doivent être contraints à prendre en compte l’impacte de notre travail citoyen de persuasion du peuple électeur et de l’immigration régulière. Chaque sans papiers doit être l’avocat de la revendication de régularisation personnelle et globale auprès des voisins, des collègues de travail, des parents d’élèves dont les enfants fréquentent les mêmes écoles, des bénévoles des activités sociales, associatives, humanitaires, des croyants fréquentant les églises, les mosquées, synagogues. Les CSP doivent œuvrer à impliquer les partenaires militants associatifs, syndicaux, politiques, etc., dans ce travail de sensibilisation et de popularisation de notre cause. Il faut veiller dans ce travail, par l’extension et la popularisation des parrainages notamment, à ne pas opposer les sans papiers célibataires déboutés du droit d’asile, en famille avec ou sans enfants, etc.
Il faut multiplier et massifier les actions de visibilité collective des sans papiers en direction des populations en général, des autres travailleurs en lutte en particulier. Toute action de ce genre doit être une occasion de travailler à faire partager par les électeurs nos revendications pour qu’ils en fassent un des éléments importants dans leur décision de voter.
Il faut, selon nous, aussi organiser notre capacité réactive aux arrestations de sans papiers, particulièrement ceux qui luttent dans nos CSP. Aucune arrestation d’un sans papiers en lutte ne doit se faire sans action de mobilisation des CSP et soutiens.
L’expérience récente de la grève de 150 salariés de la blanchisserie Modéluxe pour exiger la régularisation de 22 de leurs collègues de travail sans papiers est à encourager et à développer dans les entreprises du pays. Nous devons particulièrement nous intéresser, nous rapprocher des travailleurs dans les secteurs comme le bâtiment, le nettoyage, la restauration, le gardiennage, etc. pour y développer l’unité d’action revendicative. L’objectif est avec les syndicats d’y pousser au développement de luttes qui posent la question de la régularisation. Le fait que des milliers d’ex sans papiers régularisés y travaillent et qui ont l’expérience de lutte des CSP pour beaucoup d’entre eux, est un avantage à intégrer dans notre stratégie en vue de la régularisation globale. Frapper fort sur les profits des patrons les obligera à faire pression sur les gouvernements, lesquels font la politique anti-sans papiers, anti-immigrés et anti-sociale multi-décennale que nous subissons à leur profit.
La syndicalisation des ex-sans papiers ainsi que celle des sans papiers actuels dans nos CSP est à développer pour réussir à impliquer les organisations syndicales dans leur ensemble. Toute délocalisation dans une localité où il y a un CSP doit être l’occasion d’actions solidaires avec les travailleurs victimes. Les sans usines doivent obtenir le soutien des sans papiers et vice versa. Bien sûr il faut continuer à développer le travail de jonction avec les autres secteurs en lutte, notamment les sans emploi, les sans logis, etc.
Tout ceci participe à la préparation, si les résultats en termes de régularisations ne viennent toujours pas, de luttes dures y compris des grèves de la faim massives comme ultime recours pour reprendre les paroles de sans papiers que l’on entend dans nos AG.
C’est en tout cas l’orientation impulsée par la CNSP que les CSP membres essayaient de mettre en application, y compris ceux de Paris à l’époque de Romain BINAZON. Rappelons que sous le gouvernement Jospin/Chevènement, et même avant et après, des luttes coordonnées par la CNSP, comme en 1998 avec les deux grèves de la faim du 3éme Collectif et du CSP59, suite à la visite de Rocard, avaient permis au mouvement dans son ensemble d’obtenir la circulaire dites « des Batignolles », laquelle fut une base pour arracher des milliers de régularisations, notamment à Lille. Chaque nouvelle loi (Debré, Chevènement, Sarkozy I, Sarkozy II) a été suivie de luttes importantes qui ont contraint les gouvernements à de nouvelles circulaires dites de « régularisations ». Selon le niveau de combativité, d’organisation, de solidarité générée par la lutte, les CSP ont arraché le maximum possible de papiers « au cas par cas » ou par des régularisations globales partielles. Seul ce cap est salutaire pour les sans papiers, pour la démocratie, pour l’anti-racisme, pour l’antifascisme et pour l’égalité des droits.
C’est ainsi que par la lutte, depuis le 17 juin 2004 le CSP59 et ses partenaires/soutiens ont obtenu, suite à la grève de la faim des 179 en 2003 et 553 en 2004, un accord/circulaire dit « Delarue » (du nom d’un Conseiller d’Etat délégué par le Ministère de l’Intérieur pour trouver une sortie de crise) dont l’objectif est de prévenir les crises majeures types grève de la faim massive. Le CSP59 apprend depuis lors à organiser la lutte à partir de la mise en application par la Préfecture du Nord de cet accord/circulaire. L’AG du CSP59 est le lieu d’examen, de suivi vigilant, d’appréciation, de rectification, d’amélioration de la lutte et des comptes rendus réguliers des résultats des rencontres mensuelles de la Commission Juridique autonome du CSP59. Sur la base de l’accord/circulaire « Delarue », les sans papiers par leur implication sociale, citoyenne « construisent » avec l’aide de la Commission Juridique leurs dossiers en vue du réexamen dans le cadre des rencontres mensuelles. Les résultats de 2004 à 2006 se situent dans une fourchette, certes insuffisante pour nous, de 40% à 30%. Même si il faut préciser que la décision préfectorale, avec une échéance précise, de résorber les retards cumulatifs d’obtention concrète des récépissés et convocations n’a été obtenu que récemment. Les rencontres politiques et/ou juridiques avec exercice de la défense argumentée des dossiers obéissent à la même règle de transparence démocratique et de contrôle par les sans papiers eux mêmes. L’AG du CSP59 en cette période de « paix sociale » relative (tant que l’Etat respecte ses propres engagements) élabore les axes d’un travail politique, citoyen en direction des populations qui votent pour préparer la campagne électorale des sans papiers autour du mot d’ordre « les sans papiers font voter », en direction de l’immigration régulière, en direction des luttes des travailleurs par une présence régulière des sans papiers à toutes les manifestations sociales et démocratiques. Les sans papiers contribuent par leur savoir faire aux manifestations des autres secteurs en lutte, constituent parfois le gros des manifestants des autres luttes sociales, comme celles de la Confédération paysanne et des intermittents, interviennent dans les quartiers populaires dites « banlieues » pour appeler à l’inscription sur les listes électorales, pour aider à les organiser, organisent des débats, des échanges avec les jeunes de ces quartiers. Les sans papiers se mobilisent contre les arrestations et expulsions, sont leurs propres avocats dans la recherche des parrains ou marraines, planifient leur programme d’actions propres politiques, culturelles, sociales, etc. Dans le cadre des dix ans de lutte, les sans papiers diffusent des milliers de tracts rédigés par la CNSP, font leur propre journal du CSP, etc. Cet effort citoyen inlassable participe au règlement des difficultés qui existent pour maintenir un niveau de mobilisation, de détermination, de combativité, d’organisation de la lutte indispensable à la pérennisation de notre juste lutte. L’objectif de tout ce travail est la massification de la mobilisation et de la lutte. L’accord dit « Delarue » est un accord public que tout CSP peut et doit utiliser en créant localement son propre rapport des forces afin que nous puissions ensemble amener progressivement l’Etat à « l’harmonisation et l’égalité de traitement des dossiers de sans papiers » au plan national non pas par le bas jusqu’ici, mais par le haut en termes de régularisations. Cet accord conduit le CSP59 a envisager, organiser une étude statistique et sociologique sur « ce que deviennent les sans papiers après régularisation » pour doter le mouvement dans son ensemble d’éléments chiffrés sociologiques permettant de « justifier » les régularisations tant du point de vue humain, social, économique, politique et du droit.
Chaque CSP, en fonction de sa composition nationale, et la CNSP doivent œuvrer au développement des actions de mobilisations les plus unitaires possibles avec les sans papiers d’autres pays en Europe, aux USA, mobilisations qui doivent être soutenues par les forces démocratiques et syndicales des pays d’origine.
C’est à cela que travaille la CNSP avec peu de moyens aujourd’hui avec la mise en place progressive d’une coordination à l’échelle européenne et outre Altantique avec l’Associacion de Trabaradores Immigrantes en España (ATRAIE/ Espagne), l’Union pour la Défense des Sans Papiers (UDEP/Belgique), la Coalition Nationale pour la Dignité et la Résidence Permanente (Etats-Unis), Comitato Imigranti d’Italie, etc.
Cette coordination pour être efficace doit s’élargir aux mouvements syndicaux et démocratiques des pays d’émigration. N’est ce pas le meilleur moyen de jeter un pont internationaliste entre les luttes des travailleurs et des forces démocratiques au Nord et au Sud ? N’est ce pas l’antidote par excellence à la déferlante du chauvinisme drapé dans la théorie du « choc des civilisations, des cultures, des religions » tant dans les pays du Nord que dans les pays du Sud ? L’immigration, l’émigration, les sans papiers sont ainsi au cœur de l’enjeu des luttes contre la « mondialisation » et ses effets catastrophiques au plan social, culturel et politique.
Anticipant ce phénomène aujourd’hui incontestable, dès 1998 la CNSP avait organisé à la Bourse du Travail de Saint Denis un forum des Sans Papiers et soutiens en lutte dans différents pays européens. De ce forum était issu un appel qui devait trouver progressivement un écho quelques années plus tard. C’est ainsi qu’en Espagne, en Italie, en Belgique, les Sans Papiers et soutiens se sont mis en lutte et ont depuis arraché des régularisations massives.
La seconde étape a été le Forum social de Saint Denis/France au cours duquel la CNSP organisa un Colloque qui traita des rapports entre « Mondialisation et sans papiers ». La troisième étape a été l’inauguration de la libre circulation pour les sans papiers par la traversée en juin 2004, en pleine campagne électorale des européennes, de la frontière franco-belge lors de la Marche européenne des 84 sans papiers et 2 sans emploi. L’aller fut le dépôt en bus des marcheurs à Bruxelles et la jonction à pieds des marcheurs avec les sans papiers et soutiens syndicalistes, associatifs et politiques à la frontière franco-belge bien nommée « Risquons tout ». Ce lieu symbolique rappelle en effet qu’au 19éme siècle les travailleurs belges passaient là pour venir chercher du travail dans les mines en France, malgré les balles et la répression de la police française qui cherchaient alors déjà à les en empêcher. La quatrième étape a été l’initiative des sans papiers italiens de Comitato Immigranti qui ont organisé une conférence internationale qui a débouché sur un appel à la coordination des luttes et mouvements de sans papiers à l’échelle européenne. La cinquième étape a été l’initiative de l’ATRAIE d’Espagne et de l’UDEP de Belgique, d’abord en Espagne puis en Belgique allant dans le même sens. En 2006 l’émergence du mouvement des sans papiers hispaniques aux USA avec leur mouvement de « journée morte » et de manifestations géantes est venue prolonger outre atlantique la lutte des sans papiers. Il a été convenu à la demande de la CNSP que les deux processus se rapprochent en vue de la fusion. Même si le chemin est long et semé d’embûches, cette construction devient une nécessité impérieuse.
La seule et unique réponse des Etats en Europe et aux Etats Unis est la répression et les murs : les meurtres en directs de Ceuta et Melilla, la transformation des pays comme le Maroc, la Libye, le Sénégal en « Sangatte à ciel ouvert », les 25.000 « boat people » subsahariens en pirogues pour les Iles Canaries, dont plus de 5000 sont « enterrés » dans la méditerranéenne ou l’océan atlantique, l’occupation militaire navale des eaux territoriales des pays africains, et les murs étatsunien et européen à la frontière Mexicaine, et Espagnole à Ceuta et Melilla, etc.
Les faits accréditent, absolument l’analyse de la CNSP lors du Forum Social Européen de Saint Denis en 2003 : Les Sans Papiers sont les déracinés de la Mondialisation.
Telles sont les valeurs qui guident la lutte des sans papiers et que les gouvernements successifs bafouent au quotidien. Ces principes mis en mouvement par la lutte des sans papiers sont les seules anti-thèses véritables au fascisme lepéniste, à la « communautarisation ethniciste », et donc à l’inégalité des droits et la division qui opposent sur des bases raciales, culturalistes, religieuses une partie de la société à l’autre. Le sens et la signification fondamentale de notre lutte est le vivre ensemble dans l’égalité.
L’hypocrisie des gouvernements successifs, des Ministres de l’Intérieur successifs consistent justement à se réclamer de ces principes en paroles et à les piétiner par les lois racistes, discriminatoires successives et des politiques de terrorisme répressif pour obliger les sans papiers à rester clandestins. L’expulsion est en effet l’arbre qui ne doit pas nous cacher le but véritable des gouvernements : mettre à la disposition du patronat une main d’œuvre sans droits parce qu’étrangère. C’est ce que nous appelons « la délocalisation sur place ». En effet, personne ne peut imaginer l’expulsion de centaines de milliers de maghrébins, de noirs africains, d’asiatiques, de latino-américains et des est-européens parce que tout simplement les multinationales françaises, qui participent par la spoliation à créer la misère qui produit l’émigration, qui maintiennent à coups de corruption les dictateurs des Etats et pays d’origines, qui fomentent les guerres réactionnaires, savent parfaitement que c’est du point de vue de leurs intérêts contre-productifs. Et donc les gouvernements successifs agitent l’épouvantail de quelques expulsions pour tout simplement marquer à la culotte, électoralement parlant, le Front national et J.M. Le Pen.
La force des sans papiers et soutiens résident dans leur capacité chacun dans son rôle et sa fonction à faire échec par la massification de la visibilité collective dans l’action multiforme des victimes sans papiers et des soutiens à l’invisibilité, l’individualisation et la clandestinité.
Il faut qu’en toutes circonstances la force de la révolte pour le droit à la vie par le travail dans la dignité soit supérieure à la peur consciemment suscitée par la répression, les rafles, les contrôles au faciès, les quelques expulsions, la criminalisation mensongère des sans papiers, des étrangers, l’agitation maladivement mensongère du fantasme de « l’invasion » signe de la lepénisation de la classe politique, les prétendues « aide à la coopération, au développement » Nord/Sud et le prétexte irresponsable selon lequel ce sont « les français qui ne sont pas pour la régularisation ».
Les chiffres suivants disent tout le contraire : il y a environ 600.000 sans papiers, soit 0,89% de la population à régulariser ; ils sont 25.000 « boat people » candidats en pirogue au cours de cette année 2006 à venir échouer sur les rives des Iles Canaries; Plus de 90% des 250 millions des immigré(e)s dans le monde émigrent vers d’autres pays du Sud, seuls moins de 10% émigrent dans les pays riches d’Europe et des USA/Canada/Japon, dont les multinationales sont à l’origine des causes profondes et structurelles de l’émigration par le pillage des richesses des pays du Tiers Monde ; 73% plus 12%, ce qui fait 85% des français, c’est à dire 3% de plus que le score de Chirac lors du second tour de l’élection présidentielle le 5 mai 2002 contre J.M. Le Pen chef du parti fasciste français, sont pour une régularisation massive.
Ajoutons qu’au cours de ces 10 ans de lutte le formidable peuple français a apporté à chaque grande épreuve de notre lutte (occupations, grèves de la faim, etc.) un démenti cinglant aux mensonges intolérables des gouvernements successifs irresponsables ainsi réduits à calomnier leur propre peuple de « raciste ». C’est un mensonge monumental, un faux et usage de faux contre le peuple, les travailleurs français. Il n’y a là qu’instrumentalisation politicienne électoraliste de la question des étrangers, de l’immigration, des sans papiers pour semer la graine de la discorde, le poison du racisme dans le but malsain de diviser pour mieux régner contre les intérêts des travailleurs et du peuple en général et en particulier contre l’immigration régulière et irrégulière.
Le combat des sans papiers déracinés de la « mondialisation » rappelle par bien des côtés les débuts du mouvement ouvrier au 19éme siècle dans les premiers pays industrialisés comme la France. L’incompréhension dont fait montre la classe politique vis à vis du mouvement des sans papiers est de la même teneur. Il aura fallu beaucoup de combats, parfois beaucoup de sang, pour que le mouvement ouvrier soit reconnu et considéré. En ce 10éme anniversaire de notre combat qui continue, une étape est franchie, on est encore loin du bout du tunnel, alors il faut et faudra du courage, de la détermination, de l’abnégation, de l’initiative collective, de la patience, du sens de l’organisation, de l’énergie militante, du savoir et du savoir faire pour créer le rapport de forces suffisant permettant d’imposer la régularisation de tous les sans papiers.
Voilà l’enseignement principal que le CSP59 découvre et tire comme point d’appui indispensable aux luttes victorieuses qui arrachent des régularisations. Voilà pourquoi pour le CSP59 la CNSP est un outil, un moyen indispensable pour construire un mouvement national capable en lien avec les partenaires soutiens de créer un rapport de forces permettant de réaliser le vivre ensemble par le travail et dans la dignité.
{{Vive l’unité combative des CSP dans le cadre de la CNSP !
Vive l’unité et la solidarité de lutte sans papiers et partenaires/soutiens !
Vive l’égalité et le respect mutuel dans la lutte entre sans papiers et partenaires soutiens !}}
Vive la lutte des sans papiers pour la régularisation globale !
Fait à Lille le 1er novembre 2006
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SANS PAPIERS
en lutte>>>coordination nationale – 25, rue François Miron, 75004, Paris – – fax : 01.44.61.09.35 – mail : coordnatsanspap(at)wanadoo.fr – solidarité financière : compte bancaire N°80187841 –
{{{MOTION DE FELICITATION DE L’AG DE LA CNSP DU 08/10/06
PREMIERE GREVE OUVRIERE POUR LA REGULARISATION DE SANS PAPIERS EMBAUCHES :
L’EXEMPLE DE MODELUXE DANS L’ESSONNE DOIT FAIRE TACHE D’HUILE! }}}
Les ouvriers de la société Modéluxe à Chilly-Mazarin dans l’Essonne ont déclenché une grève avec occupation de leur entreprise.
Les travailleurs de l’entreprise, français, immigrés en situation régulière et sans-papiers avancent la revendication de la régularisation des sans papiers embauchés par la société Modéluxe. Les travailleurs sont au total 150 dans cette société dont 22 sont sans papiers. Certains sans papiers y travaillent avec fiche de paie depuis plusieurs années.
Cette grève de tous les ouvriers sur une telle revendication est une première dans l’histoire sociale exemplaire de la France. Et la CGT, première organisation syndicale du pays, prend entièrement ses responsabilités conformément à son histoire et à ses valeurs historiques en organisant le combat social pour l’égalité de statut entre les travailleurs sans discrimination ethnique, raciale ou d’origine.
Avec ou sans papiers nous sommes tous des travailleurs telle est la devise fondement de l’unité et de la solidarité ouvrière que la classe ouvrière de Modéluxe traduit dans la vie.
L’entrée en scène du mouvement ouvrier organisé dans les entreprises par la grève solidaire est un début, un commencement, une première, un tournant important et décisif dans le combat des sans papiers pour la régularisation globale. Mais nous ne sommes nullement surpris, même si nous savons parfaitement à la CNSP que ce n’est pas chose aisée et facile. Nous ne pouvons que rappeler, qu’un aspect fondamental de notre ligne politique stratégique à la CNSP a toujours été de définir la lutte des sans papiers pour les papiers pour tous comme entièrement partie prenante du mouvement social de France.
Comme nous n’avons cessé de l’écrire depuis 10 ans, l’émergence de la lutte des sans papiers le 18 mars 1996 doit beaucoup au mouvement gréviste de novembre/décembre 1995. Peu se rappelle aujourd’hui que lors de cette formidable lutte sociale gréviste, la classe ouvrière cheminot, puis les autres secteurs du monde du travail qui se sont remorquer à la locomotive des ouvriers du rails ont posé lors des grandes manifestations d’alors dans différentes villes de France des actes de solidarité en direction des sans papiers. C’est ainsi que les ouvriers d’EDF actuellement en voie de privatisation ont d’autorité rétabli le courant dans des squats où des sans papiers et sdf s’étaient réfugiés, ou encore des manifestations se sont opposées à l’arrestation et l’expulsion de sans papiers. De telles actions ont tout simplement donné du courage aux sans papiers.
C’est de là, selon nous, après une longue période de clandestinité forcée les réduisant à des numéros de dossiers en Préfecture ou à des faits divers dans les journaux, que les sans papiers ont pris le relais de la lutte le 18 mars 1996 au moment même où les derniers bastions de lutte du mouvement gréviste de classe de novembre/décembre 1996 s’arrêtaient vers fin janvier et début février 1996.
Ce rappel est important pour bien montrer que le 20 juillet 1996 lors de l’Assemblée Générale constitutive de la CNSP cette donne était fortement présente dans l’esprit des délégués constituants. Depuis selon les réalités militantes de chaque collectif de sans papiers des efforts solidaires en direction des autres travailleurs en lutte ont marqué la longue marche des sans papiers pour la régularisation globale. L’exemplaire grève des Modéluxe vient aussi prolonger la formidable mobilisation du Resf contre la chasse à l’enfant sans papiers et l’action des associations partenaires du réseau « Uni(e)s contre l’immigration jetable », des parrainages républicains de sans papiers à travers tout le territoire hexagonal. Les Modéluxe prolongent aussi la solidarité exprimée par les personnalités du sport, de la musique, du cinéma, des religions, des universitaires avec la résistance digne et brave des 1000 de Cachan. L’égalité de statut légal est le fondement indispensable de l’unité et la solidarité entre tous les travailleurs. La participation des travailleurs à statut légal, français ou immigré en situation régulière, à la lutte des travailleurs à statut illégal et vice versa, brise la division du front des travailleurs et démasque la stratégie patronale et gouvernementale de diviser pour mieux régner.
L’unité et la solidarité ouvrière entre tous les travailleurs à statuts légaux différents, d’origines différentes, de nationalités différentes, est un rempart absolu contre l’instrumentalisation idéologique de la prétendue question de l’immigration, des sans papiers à des fins électoralistes.
La CNSP adresse ses plus vives félicitations, sa grande gratitude aux Modéluxe et à l’ensemble du mouvement ouvrier, syndical.
La CNSP déclare que faire tout pour que l’exemple des Modéluxe fasse tâche d’huile, c’est frapper là où ça fait mal aux patrons profiteurs du travail clandestin et du même coup contraindre les politiciens vassaux du patronat à régulariser, voire à abroger les lois racistes. C’est cela construire un rapport des forces dans l’opposition capital/travail qui soit bâti sur l’unité et la solidarité entre travailleurs.
La CNSP appelle tous les travailleurs, tous les syndicats, tous les citoyens, toutes les associations à envoyer leur lettre de soutien aux grévistes de Modéluxe et à Sarkozy pour exiger la régularisation des sans papiers de Modéluxe et la fin de l’apartheid des statuts au sein du monde du travail.
Fait à Paris le 06/10/06
Collectifs de Sans Papiers présents : – CSP11éme Romain Binazon, CSP91, CSP93, CSPMarseille, CSP Angoulême, CSPLille/59 – CSP signataires avec statut d’observateur à l’AG de la CNSP : CSP11éme, CSP18éme, CSP19éme, CSP77 – CSP excusés, signataires de la Résolution : CSP Valence, CSP Rouen.
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Déclaration de la CNSP
« Il faut régulariser les sans papiers qui ont un contrat de travail et/ou des enfants scolarisés » dit un sondage de « 20 minutes-RMC-LH2 »!
Combien de fois a t-on entendu dire à gauche comme à droite que « c’est le peuple qui ne veut pas d’une régularisation globale des sans papiers ». Cette pirouette des politiciens qui se défaussent sur le peuple pour échapper à leur responsabilité politique est maintenant confrontée aux résultats sans appel de ce sondage pour le moins bienvenu : « 73% des français sont pour une régularisation de tous les sans papiers qui ont un contrat de travail et/ou des enfants scolarisés, 12% sont pour la régularisation de tous les sans papiers, 10% sont pour aucune régularisation, 5% ne se prononcent pas ».
En fait 85% des sondés sont pour une régularisation massive. Ce chiffre dépasse de 3 points le pourcentage de français qui ont voté Chirac contre Le Pen au second tour de l’élection présidentielle du 5 mai 2002. Les sondés condamnent aussi catégoriquement à 64% la restriction du regroupement familial par la loi CESEDA de Sarkozy. Ils sont 47% pour « le choix des immigré(e)s en fonction des besoins économiques de la France », c’est à dire donc 53% à rejeter l’immigration jetable qu’institue la loi CESEDA.
Pour l’instant seuls 17% s’affirment clairement pour la libre circulation et la libre installation des étrangers en France. Mais 78% des sondés complètent leur opposition à toutes les politiques racistes des gouvernements successifs de gauche et de droite depuis les années 74 en exigeant « davantage d’aide aux pays d’origine des immigrés ». En d’autres termes l’écrasante majorité des français doutent de l’efficacité de la soi disant « aide aux pays pauvres » derrière laquelle se cachent les gouvernements pour camoufler le pillage des pays du Tiers Monde par les multinationales françaises notamment.
Même si cette exigence de « davantage d’aide » recèle une certaine ignorance de la réelle misère créée par l’asservissement du Sud par le Nord, force est de prendre en considération ce début de prise de conscience d’une réalité catastrophique sur le plan économique, social et politique. En fait, les forces internationalistes en France, les mouvements d’immigré(e)s et de sans papiers doivent redoubler d’effort pour accélérer la prise de conscience au sein du peuple des causes véritables de l’émigration, notamment vers les pays riches.
En effet les pirogues des « boat people » qui ont récemment charrié 25.000 africains sur les berges des Iles Canaries résultent de l’échec des prétendues « politiques de coopération » entre le Nord et le Sud, entre la France et l’Afrique, résultent de l’échec des prétendues « politiques nationales de développement » des gouvernements africains.
Derrière ces formules trompeuses, il y a la dure réalité des diktats des plans d’ajustement structurel du Fond Monétaire International, de la Banque mondiale et l’organisation libérale du marché mondial par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC); il y a aussi la terrible réalité de dictatures militaires ou civiles africaines maintenues au pouvoir contre les peuples par les grandes entreprises monopolistes de pays comme la France, lesquelles délocalisent leurs filiales à la recherche là bas d’une main d’œuvre taillable et corvéable à merci. Ces délocalisations causent en prime le chômage et la précarité dans les pays riches comme la France.
Non seulement les gouvernements successifs des pays d’Europe et des USA mentent en conscience sur la nature réelle des rapports politiques et économiques entre les pays d’immigration et d’émigration, et donc camouflent à leurs peuples la spoliation des pays africains et du Tiers Monde, en plus ils maintiennent à l’intérieur des frontières de leurs propres pays, de la France, une main d’œuvre sans papiers esclaves des patrons négriers du « travail clandestin ». Ils font d’une pierre deux coups en complétant les délocalisations dans les pays à salaires bas par la « délocalisation sur place » dans des secteurs d’activités non délocalisables comme le bâtiment, la restauration, l’agriculture, la voirie, la sous traitance de la confection, le gardiennage, etc. C’est ainsi que le « travail clandestin » contribue, selon certaines études, pour 8 à 10%, voire plus du produit intérieur brut (PIB) de pays comme la France.
Fait à Paris le 17/10/06
C’est pourquoi la CNSP déclare que ce sondage est un démenti apporté aux mensonges véhiculés par les politiciens de droite et de gauche selon lesquels « les français ne veulent pas de régularisation globale ».
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RESOLUTION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DE LA CNSP
Dirigeant et responsable de la CNSP et de la lutte aujourd’hui décennale des sans papiers pour la régularisation globale, Romain BINAZON nous a quitté à la fleur de l’âge le 10 septembre 2004.
L’ensemble des Collectifs de Sans Papiers et soutiens ressentent encore la grande perte causée à notre combat juste et légitime par le décès de Romain BINAZON.
Dirigeant infatigable, dès que le mouvement à Paris commençait à faiblir, dès que des divisions apparaissaient, Romain fonçait et trouvait la solution dans l’action unitaire. C’est ainsi qu’on le retrouvait à la tête de l’occupation de la Cathédrale de Saint Denis, occupation organisée par la Coordination 93 qui permit la sorite de l’ombre de plus de 6.000 Sans Papiers. Prolongeant cette re-mobilisation d’alors, Romain organisa ensuite la sortie massive de plus de 20.000 Sans Papiers à la Bourse du Travail de Paris. Affaibli à l’époque, tout comme aujourd’hui, le mouvement des Sans Papiers rebondissait à Paris avec la création du 11éme Collectif, puis du 18éme et du 19éme. Romain, c’était « on fonce », occupations sur occupations et à chaque occupation, les Sans Papiers obtenaient des régularisations.
La dernière grande action de la CNSP à laquelle Romain a participé avant de décéder et dont il a été une des chevilles ouvrières décisives a été la Marche européenne des Sans Papiers : Romain avait fait cotiser les Sans Papiers adhérents du 11éme Collectif, avait réuni ainsi près de 3 mille euros qui avaient permis la location de deux bus pour transporter 84 Sans Papiers de Paris à Bruxelles plus 2 chômeurs français. En pleine campagne européenne, pour la première fois les Sans Papiers traversaient les frontières dans une marche de Bruxelles à Paris inaugurant ainsi de fait par la pratique la liberté de circulation des humains dans un monde de liberté de circulation des capitaux et des marchandises (produits et services).
Romain, c’était aussi le Sans Papiers qui a connu 2 fois la prison pour défaut de papiers et surtout avait été puni pour son rôle de dirigeant dans la lutte des Sans papiers. La première fois il avait fait 6 mois de prison et la seconde fois 9 mois de prison pour avoir refusé d’embarquer lors d’une des multiples tentatives de l’expulser. Voilà ce que nous écrivait Romain de la prison de Fleury Mérogis en 1999 : « BINAZON Romain N° d’écrou 286 ; 986 S, B D 3, Le 10 /7/99, Bonjour, J’espère que (vous avez) le moral, moi de mon côté tout va bien. Je tiens le coup, ne (vous) inquiétez pas pour moi, ça n’arrive qu’aux humains, c’est les espérances de la vie. METTEZ LE PAQUET. (…) Je ne sais par quel mot terminer ma lettre. Je remercie tout le monde pour la mobilisation. VIVE LA COORDINATION NATIONALE et LA LUTTE CONTINUE et LES PAPIERS POUR TOUS ».
Romain avait été régularisé en 2003 après un long combatqui durait depuis 1996. Et le 24 août 2003 en partance pour la première fois en vacances dans son pays, il était encore une fois traîné devant le tribunal pour avoir protesté contre la brutalisation de sans papiers par des policiers lors de l’embarquement dans l’avion à l’aéroport de Roissy.
Enfin, Romain, figure emblématique des Sans Papiers en lutte a été représenté en 2001 la CNSP à Matignon lors de la cérémonie organisée par Jospin alors Premier Ministre à l’occasion du 100éme anniversaire de la loi 1901. Et, c’est au nom personnel de Romain pour la CNSP que le Président Chirac avait adressé ses vœux de « bonheur et de paix » aux Sans Papiers à l’occasion du nouvel an 2002.
Romain est décédé dans un accident de voiture lors de ses secondes vacances dans son pays le Bénin.
Que cet infatigable militant Sans Papiers de la cause de tous les Sans… en particulier les Sans Papiers soit un modèle qui continue d’inspirer les Sans Papiers actuellement en lutte pour que soit inscrite dans la vie la devise qu’aucun humain n’est et ne peut être illégal.
Sans Papiers et Soutiens, gardons à jamais dans nos cœurs et nos esprits l’exemple de Romain.
Adoptée à Paris le 08/10/06 à l’unanimité des présents
Collectifs de Sans Papiers présents : – CSP11éme Romain Binazon, CSP91, CSP93, CSPMarseille, CSP Angoulême, CSPLille/59 – CSP signataires avec statut d’observateur à l’AG de la CNSP : CSP11éme, CSP18éme, CSP19éme, CSP77 – CSP excusés, signataires de la Résolution : CSP Valence, CSP Rouen.
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{{{RESOLUTION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DE LA CNSP
SOLIDARITE AVEC NOTRE CAMARADE AMINATA DIOUF PORTE PAROLE DU CSP MARSEILLE/13}}}
L’Assemblée Générale de la CNSP après avoir entendu le rapport de la délégation du CSP Marseille/13 a adopté la motion suivante de soutien à notre Camarade Aminata Diouf :
Considérant l’occupation légitime de l’ex maison des étrangers par le CSP Marseille/13 avec la participation du Resf Marseille/13;
Considérant que cette occupation a été décidée face au blocage total des 150 dossiers des sans papiers par la Préfecture de Marseille;
Considérant la procédure de justice visant nommément notre camarade Aminata Diouf porte parole du CSP Marseille/13;
Considérant la décision de justice qui a obligé le CSP Marseille a levé l’occupation pour aller s’installer dans le Mistral;
Considérant que les promesses préfectorales sont restées lettres mortes et qu’ainsi la parole de l’Etat a été bafouée;
Considérant que la lutte et la mobilisation ont continué de plus belle avec le soutiens des syndicats, notamment de l’UD CGT des Bouches du Rhône, des associations, du Resf et des Mairies qui ont co-organisés des parrainages Républicains;
Considérant que ces parrainages ont vu 50 syndicats parrainés les 150 familles de sans papiers et que ce mouvement a contraint dans le cadre de la lutte nationale des sans papiers et soutiens Sarkozy a promulgué sa fameuse circulaire du 13 juin 06;
Considérant les quotas appliqués dans le cadre de la dite circulaire laissent en situation de sans papiers fichés de nombreuses familles, même si 31 sur 54 familles du CSP Marseille ont été régularisées;
Considérant qu’en réponse à cette lutte exemplaire des sans papiers et soutiens, notre Camarade Aminata Diouf a été convoquée à la police pour soi disant répondre à des accusations de prétendues « malversations »;
Considérant qu’Aminata Diouf s’est rendue à la dite convocation pour rétablir les faits et la vérité sur ces fallacieuses accusations;
Considérant que conformément à la déclaration d’Aminata Diouf, la police lors de la perquisition a trouvé la somme exacte de 1880 euros qui correspondent à la valeur des boubous vendus qui lui avait remis une cousine et que les clientes ainsi que la cousine en question ont confirmé à l’interrogatoire de la police;
Considérant le témoignage de moralité à la police en faveur de notre Camarade Aminata Diouf par des responsables associatifs du MRAP départemental, de Radio Galère et d’une infirmière d’Etat;
Considérant ces faits publics et avérés tant qu sein du CSPMarseille/13 que dans le mouvement syndical, Aminata est responsable dans l’UD CGT, associatif, etc;
L’Assemblée Générale de la CNSP :
– dénonce cette tentative inavoué de déstabilisation et de fragilisation de la lutte des sans papiers et soutiens sur Marseille;
– félicite Aminata Diouf pour son engagement citoyen, militant exemplaire et lui renouvelle toute sa confiance;
– témoigne de sa confiance en la moralité, en l’intégrité et la déontologie de notre sœur et Camarade Aminata;
– demande aux associations soutiens d’être très vigilantes sur la question de la preuve quand il y a des accusations de ce type dans tout mouvement, en particulier dans un mouvement comme le nôtre; En effet, le bulletin LDH INFO de juin 2006 n°156 déclare : « sans papiers, Marseille nord-sud : préoccupée par le collectif des sans papiers de Marseille, alerte le président Dubois sur la situation confuse crée par l’occupation décidée par Aminata Diouf »; Cette appréciation allusive floue, ambiguë d’un partenaire si important du combat des CSP qu’est la LDH exprime certes une divergence de vue, ce qui est le droit de chacun, mais est de nature par son imprécision a être exploitée par l’adversaire parfois peu scrupuleux sur les moyens. Ne confondons jamais divergence d’opinion sur les objectifs et les formes de la lutte avec insinuation sans preuve. L’obligation de preuve pour tous est un impératif absolu.
– encourage et soutien notre Camarade Aminata Diouf et l’ensemble des sans papiers et soutiens en lutte.
Fait à Paris le 08/10/06
Collectifs de Sans Papiers présents : – CSP11éme Romain Binazon, CSP91, CSP93, CSPMarsei
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