COMMUNIQUÉ SUITE AU RASSEMBLEMENT DU 16 MAI À SAINT-NAZAIRE

Ce samedi 16 mai 2020, nous, collectif de personnes salarié.e.s, étudiant.e.s, écolos, gilets jaunes, paysan.ne.s, précaires, féministes, acteurs et actrices associatifs et syndiqué.e.s, nous nous sommes rassemblé.e.s pour défendre nos libertés individuelles et collectives, et notre droit à manifester.

Cette initiative faisait suite à celle du 11 mai, devant l’Hôpital public de Saint-Nazaire, accueillie par les applaudissements du personnel soignant. Réuni.e.s Place du Commando à Saint-Nazaire, nous avons été accueilli.e.s cette fois-ci par un dispositif policier disproportionné. À leur arrivée, plusieurs personnes se sont faites immédiatement contrôlées, fouillées, et pour certaines interpellées, pour une pancarte, quand d’autres ont été placées en garde à vue ! De nombreuses amendes ont été dressées.

Nous étions pourtant rassemblé.e.s dans des conditions sanitaires similaires à celles du 11 mai (masqué.e.s et à distance les un.e.s des autres). La première prise de parole a été interrompue au bout de trois minutes par une tentative d’interpellation de l’oratrice. Nous contestions l’interdiction faite à notre rassemblement, et les arrestations arbitraires qui venaient d’avoir lieu.

Au même moment, des rassemblements se déroulaient dans des centres commerciaux, dans les centres-villes, dans les transports en commun, à la plage, comme dans des lieux de travail, dans des conditions sanitaires discutables.

L’ordre de la préfecture était clair : il s’agissait de faire taire toute expression politique par des banderoles, des pancartes ou prises de parole dans l’espace public. Depuis de nombreuses années, notre liberté d’expression, de circulation, et de manifestation, est attaquée, que ce soit dans les quartiers populaires, sur les ronds-points, dans la rue, sur les piquets de grève, dans les ZAD, les squats,etc. La liste est longue. La démonstration de force d’hier passe un cap dans le contrôle de nos vies et de nos voix.

Ce musellement de nos luttes s’étend dangereusement à toute personne qui tente de s’exprimer politiquement dans l’espace public ou sur internet (référence à la loi Avia votée le 13 mai 2020).

Parce que nous sommes toutes et tous concerné.e.s par ces violences d’État et ces restrictions de nos droits et de nos libertés, nous ne nous laisserons pas intimidé.e.s. Nous appelons la population, et l’ensemble des militant.e.s associatifs, syndiqué.e.s, politiques à un nouveau rassemblement samedi prochain, le 23 mai, à 15h Place du Commando à Saint-Nazaire.

On lâche rien !

« Il ne faut avoir peur que de la peur »