Manifestation – jeudi 26 mai – 14h00 place du Bouffay à Nantes

Suivie d’une Assemblée Générale interprofessionnelle de lutte

 

 

 

ON BLOQUE TOUT !

 

Le projet de loi El Khomri est une insulte et une attaque d’une rare gravité contre le monde du travail. Deux principes juridiques fondamentaux, qui tendaient jusque là à rétablir un équilibre dans la relation contractuelle entre salarié·e·s et employeurs, sont remis en cause : d’une part, la hiérarchie des normes, selon laquelle chaque degré (loi, accord de branche, d’entreprise, contrat de travail) ne peut déroger à des dispositions situées à un niveau juridique supérieur ; d’autre part, le principe de faveur, qui est une exception au premier, et qui pose que si une disposition d’une norme inférieure est plus favorable au salarié·e, ce sera tout de même elle qui s’appliquera.

Concrètement, avec cette loi, des accords locaux au rabais, obtenus sous la pression, pourront se substituer aux accords de branche ou à la loi. En organisant et généralisant la précarité, la flexibilité et en facilitant les licenciements, c’est une dégradation majeure du temps et des conditions de travail de millions de salarié-e-s qu’on nous prépare. Avec la promotion des référendums bidons en entreprise, le gouvernement montre qu’il est à mille lieues des réalités du monde du travail. Il nous vend une vision de la « démocratie sociale » simpliste, qui évacue une réalité simple : avec la menace du licenciement et un syndicalisme d’accompagnement inapte à les défendre, les salarié·e·s sont à la merci des patrons.

Parallèlement, dans le cadre des négociations sur l’assurance chômage, le patronat met la pression pour continuer le processus de destruction du principe de salaire socialisé. Nous ne devons pas oublier cette lutte : alors qu’on promet d’avantage de précarité et de facilités à se faire licencier, on menace de réduire le salaire de remplacement qui sert tant bien que mal de parachute dans les moments difficiles.

De tels projets méritent une riposte massive et déterminée des travailleur·euse·s du privé comme du public, des chômeur·euse·s, des retraité·e·s et de la jeunesse. Pour cela, la grève générale reconductible et le blocage de l’économie sont à l’ordre du jour. En effet, c’est le patronat qui est à l’origine de ces réformes, c’est lui que nous devons faire plier ! C’est nous qui l’engraissons, coupons-lui les vivres !

Depuis le 9 mars, nous avons été maintes fois plusieurs centaines de milliers de personnes à battre le pavé. Le 10 mai, le gouvernement a décidé de passer en force en faisant usage de l’article 49-3 de la constitution qui lui permet de faire adopter le texte sans passage devant l’Assemblée nationale, nous montrant encore une fois quelle vision le gouvernement peut avoir de la démocratie. Cette nouvelle situation n’a pas brisé notre élan collectif, de nouveaux secteurs se sont mis en grève, parfois de façon reconductible, comme les raffineries, les ports, les routier·ère·s, les cheminot·e·s, etc.

Pourtant, l’État, par le biais de son bras armé, cherche depuis le début à étouffer toute contestation. Les manifestations sont violemment réprimées, les libertés syndicales foulées au pied. Des dizaines de personnes ont été condamnées ou sont en attente d’un procès suite à des interpellations violentes et arbitraires ; des locaux syndicaux ont été fracturés, des réunions syndicales visitées par la police ; des piquets de grève et des cortèges syndicaux lors de manifestations ont été attaqués ; les préfectures se servent de l’état d’urgence pour interdire de manifestation des dizaines de personnes ; les blessé·e·s peuvent se compter par centaines dans les rangs des manifestant·e·s, certain·e·s ont même été mutilé·e·s à vie.

Ce projet de loi n’est ni amendable, ni négociable et seul son retrait total s’impose, comme départ à une contre-offensive qui nous permettra de conquérir de nouveaux droits pour les travailleur·euse·s. La réduction du temps de travail, sans réduction de salaires, ni flexibilité, de même que la reconstruction d’une sécurité sociale digne de ce nom, voilà par exemple ce qu’il est urgent de mettre en avant pour contrer les dégradations des conditions de travail.

 

C’est toutes et tous ensemble qu’on va lutter,

C’est toutes et tous ensemble qu’on va gagner !