[nantes] contre la loi travail et son monde, dans la rue jusqu’à la victoire
Themes: Exclusion/précarité/chômageLuttes étudiantes/lycéennesLuttes salarialesMouvementRacismeResistances
Places: Nantes
Ni « loi travail », ni 49-3, ni état d'urgence ! Toutes et tous dans la rue, jeudi 26 mai, 14H, Place du Bouffay
Depuis le 9 mars, un mouvement massif, populaire et déterminé monte à Nantes et dans toute la France.
Nous étions plus de 500 000 au début du mois de mars, dont 20 000 à Nantes contre la loi travail et son monde. Depuis, la jeunesse a pris la rue : lycées bloqués, étudiants mobilisés, actions, occupations, affrontements … Jeudi17 et 24 mars, à chaque fois, plus de 10 000 personnes défilaient à Nantes dans des manifestations survoltées.
Le 31 mars : journée historique. Plus d’un million de manifestants en France. Un palier est franchi. A Nantes, cette journée du 31 mars est hors norme. Pendant près de 20 heures, la ville est incontrôlable : manifestation monstre de 30 000 personnes, innombrables actions, barricades, occupation … Une génération entière de lycéens, d’étudiants, de chômeurs et de précaires prend conscience de sa force. Mardi 5 avril, malgré les vacances, 5000 personnes défilent à nouveau dans les rues de Nantes, dans une ambiance électrique jusqu’à la tombée de la nuit ! Quelques jours plus tard, le 9 avril, 15 000 personnes manifestent ensemble. Syndicalistes, lycéens, étudiants, ZADistes ont tenu la rue, unis face à la police. Le 28 avril, ce sont à nouveau plus de 30 000 nantais qui défilaient dans le centre ville malgré les intimidations !
En parallèle, le mouvement Nuit Debout œuvre à la convergence des colères, et réuni des milliers de personnes sur les places des villes de toute la France. A Nantes, on y réfléchit et on agit aux façons de résister aux répressions, au partage des richesses, à l’auto-organisation, à l’anti-racisme. Le mouvement va bien au delà de la seule « loi travail ».
Les médias, empêtrés dans leurs mensonges, et le gouvernement, au fond du gouffre, n’ont toujours pas compris qu’un épisode historique était peut-être en train de naître. La seule réponse du gouvernement socialiste est une répression féroce qui s’abat sur la jeunesse à Paris, Nantes, Rennes, Dijon et ailleurs. Les 14, 20 et 28 avril, la police a blessé des dizaines de manifestants à Nantes, allant jusqu’à enfermer des milliers de personnes sur l’ile de Nantes, sous les tirs de gaz et de balles en caoutchouc. Le 28 avril, Rennes, un manifestant a perdu un œil suite au tir d’un policier. En réponse, une manifestations endiablée a repris les rues de Nantes le 3 Mai. Depuis, malgré la répression et une ville en état de siège la mobilisation tient bon. Dans notre ville, plus de 250 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement, des dizaines d’autres sont blessées ou interdites de manifestations ! La répression ne nous fera pas taire !
Malgré le passage en force du gouvernement, à coups de flash-ball et de 49.3, la lutte continue et se renforce ! 8 raffineries sont désormais en grève. Les travailleurs du port de Saint-Nazaire sont mobilisés, la raffinerie de Donges est à l’arrêt ! Le bras de fer s’amplifie, jusqu’au blocage de l’économie. Seule une mobilisation de plus en plus déterminée fera reculer ce gouvernement en fin de règne ! Ne relâchons pas la pression ! Toutes et tous dans la rue jeudi 26 mai. Tous ensemble vers la grève générale !
Jusqu’à la victoire !
Alors que le mouvement monte en puissance et que les actions se multiplient à Donges, Nantes et Saint-Nazaire, les directions syndicales ont décidé de ne pas appeler à manifester à Nantes jeudi 26 mai. Une décision incompréhensible dictée par le préfet de Nantes.
Partout ailleurs, les syndicats appellent à défiler pour cette grande journée d’action. Cela voudrait dire que Nantes serait la seule ville de France sans manifestation pour la journée nationale décisive du 26 mai. La seule. Pas question !
Les dirigeants syndicaux travaillent avec la préfecture. L’intérêt des travailleurs est d’amplifier le mouvement. Comme lors des précédentes manifestations, nous invitons à l’unité et à la solidarité.
Syndicalistes, lycéens, étudiants, ensemble dans le centre ville de Nantes jeudi 26 mai, jusqu’à la victoire !
14H, Place du Bouffay. Parlez-en autour de vous.
#Nantes: L’AG interpro appelle à la manif de 14h à Bouffay jeudi 24 mai
https://nantes.indymedia.org/tumbles/34706
Bonjour.
Vous trouverez ci-dessous et en pièce jointe le communiqué de la CNT 44 appelant à la manifestation nantaise du 26 mai, à 14h Place du Bouffay.
Salutations rouges & noires.
La CNT 44
Communiqué de presse
Nantes, le 25 mai 2016
Tou·te·s à la manifestation place du Bouffay jeudi 26 mai pour gagner contre la loi travail !
Suite à la décision de l’AG interprofessionnelle nantaise du 24 mai, la CNT appelle à une grande manifestation, le 26 mai à 14h, place du Bouffay à Nantes.
Après deux mois de manifestations et de blocages, alors que, jeudi 19 mai, nous avons manifesté dans les rues de Nantes tou·te·s ensemble malgré l’interdiction de la préfecture, amplifions la lutte contre la loi travail !
Nous ne céderons ni à l’entêtement du gouvernement, ni à la violence et à la répression policières, ni au chantage de l’intersyndicale départementale qui, d’une part, prétend publiquement soutenir la lutte et appelle à des blocages et, d’autre part, sera la seule en France à ne pas appeler à une mobilisation forte et large en centre-ville.
Face à la casse sociale, ni répression, ni interdiction n’arrêteront nos rebellions !
L’appel de l’AG interpro a été publié ensuite, du coup ça fait un doublon qu’on a du refuser mais qui est quand même visible avec son tract joint et son contact par là : https://nantes.indymedia.org/events/34723
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Manifestation – jeudi 26 mai – 14h00 place du Bouffay à Nantes
Suivie d’une Assemblée Générale interprofessionnelle de lutte
ON BLOQUE TOUT !
Le projet de loi El Khomri est une insulte et une attaque d’une rare gravité contre le monde du travail. Deux principes juridiques fondamentaux, qui tendaient jusque là à rétablir un équilibre dans la relation contractuelle entre salarié·e·s et employeurs, sont remis en cause : d’une part, la hiérarchie des normes, selon laquelle chaque degré (loi, accord de branche, d’entreprise, contrat de travail) ne peut déroger à des dispositions situées à un niveau juridique supérieur ; d’autre part, le principe de faveur, qui est une exception au premier, et qui pose que si une disposition d’une norme inférieure est plus favorable au salarié·e, ce sera tout de même elle qui s’appliquera.
Concrètement, avec cette loi, des accords locaux au rabais, obtenus sous la pression, pourront se substituer aux accords de branche ou à la loi. En organisant et généralisant la précarité, la flexibilité et en facilitant les licenciements, c’est une dégradation majeure du temps et des conditions de travail de millions de salarié-e-s qu’on nous prépare. Avec la promotion des référendums bidons en entreprise, le gouvernement montre qu’il est à mille lieues des réalités du monde du travail. Il nous vend une vision de la « démocratie sociale » simpliste, qui évacue une réalité simple : avec la menace du licenciement et un syndicalisme d’accompagnement inapte à les défendre, les salarié·e·s sont à la merci des patrons.
Parallèlement, dans le cadre des négociations sur l’assurance chômage, le patronat met la pression pour continuer le processus de destruction du principe de salaire socialisé. Nous ne devons pas oublier cette lutte : alors qu’on promet d’avantage de précarité et de facilités à se faire licencier, on menace de réduire le salaire de remplacement qui sert tant bien que mal de parachute dans les moments difficiles.
De tels projets méritent une riposte massive et déterminée des travailleur·euse·s du privé comme du public, des chômeur·euse·s, des retraité·e·s et de la jeunesse. Pour cela, la grève générale reconductible et le blocage de l’économie sont à l’ordre du jour. En effet, c’est le patronat qui est à l’origine de ces réformes, c’est lui que nous devons faire plier ! C’est nous qui l’engraissons, coupons-lui les vivres !
Depuis le 9 mars, nous avons été maintes fois plusieurs centaines de milliers de personnes à battre le pavé. Le 10 mai, le gouvernement a décidé de passer en force en faisant usage de l’article 49-3 de la constitution qui lui permet de faire adopter le texte sans passage devant l’Assemblée nationale, nous montrant encore une fois quelle vision le gouvernement peut avoir de la démocratie. Cette nouvelle situation n’a pas brisé notre élan collectif, de nouveaux secteurs se sont mis en grève, parfois de façon reconductible, comme les raffineries, les ports, les routier·ère·s, les cheminot·e·s, etc.
Pourtant, l’État, par le biais de son bras armé, cherche depuis le début à étouffer toute contestation. Les manifestations sont violemment réprimées, les libertés syndicales foulées au pied. Des dizaines de personnes ont été condamnées ou sont en attente d’un procès suite à des interpellations violentes et arbitraires ; des locaux syndicaux ont été fracturés, des réunions syndicales visitées par la police ; des piquets de grève et des cortèges syndicaux lors de manifestations ont été attaqués ; les préfectures se servent de l’état d’urgence pour interdire de manifestation des dizaines de personnes ; les blessé·e·s peuvent se compter par centaines dans les rangs des manifestant·e·s, certain·e·s ont même été mutilé·e·s à vie.
Ce projet de loi n’est ni amendable, ni négociable et seul son retrait total s’impose, comme départ à une contre-offensive qui nous permettra de conquérir de nouveaux droits pour les travailleur·euse·s. La réduction du temps de travail, sans réduction de salaires, ni flexibilité, de même que la reconstruction d’une sécurité sociale digne de ce nom, voilà par exemple ce qu’il est urgent de mettre en avant pour contrer les dégradations des conditions de travail.
C’est toutes et tous ensemble qu’on va lutter,
C’est toutes et tous ensemble qu’on va gagner !