Après une année sous le régime Hollande, le chômage et la précarité de masse semblent devenus tellement banals qu’ils passeraient pour des situations privilégiées au yeux de nos dirigeants nationaux et européens. Pourtant, l’immolation de Djamal Chaab à Nantes le 13 février, les suicides de conseillers Pôle Emploi ou la crise cardiaque d’une chômeuse de 51 ans lors d’un passage d’huissier et de flics venus récupérer des indus de 1700€ de Pôle Emploi (le 30 mai dernier), nous rappellent plus que jamais la brutalité de notre condition : celle de coupables en attente d’être exploités, poussés à se battre pour les miettes.

Mais jamais rassasiés, le MEDEF et ses troupes de choc d’actionnaires et d’évadés fiscaux trouvent encore insupportable que les chômeurs soient aussi bien lotis, et réclament à grands cris une renégociation, à la baisse, de l’Assurance Chômage.
Et comme ils semblent pouvoir fixer le calendrier de nos élus socialistes, celle-ci est prévue l’automne prochain, juste après la réforme des retraites, sous l’égide bienveillante du gouvernement.
Il devient clair que si nous ne réagissons pas dans ce contexte de crise où l’état d’urgence économique est devenu la norme, nous risquons de prendre un véritable attentat social en pleine figure.

Ayant de plus en plus de mal à faire croire qu’il serait de gauche, le gouvernement organise du coup une conférence sociale le 20 et 21 juin sous le vernis du « dialogue social ». Cette opération marketing a pour but de dévoiler les prochaines mesures d’austérité (retraite, chômage, privatisations…) pour tester la réaction des syndicats.
Et fidèle à son habitude d’envoyer les CRS lorsque les collectifs de chômeurs-euses demandent à être reçus par le premier ministre, ceux-ci ne sont bien sûr pas invité-es à participer à cette conférence !

Alors que des marches de chômeurs-euses sont organisées à travers plusieurs villes de France en partant de l’île de la Réunion pour arriver à Paris le 6 juillet prochain, le Mouvement des Chômeurs et Précaires en Luttes de Rennes appelle, en solidarité avec la marche et contre toutes les offensives libérales actuelles, à une journée d’action et d’occupation ce mercredi 19 juin.

Nous exigeons :
– L’arrêt immédiat de toutes les radiations des chômeurs-euses par Pôle Emploi
– L’annulation des dettes pour indus à Pôle Emploi
– L’arrêt des dispositifs de travail gratuit comme les Évaluations en Milieu Professionnel (EMT) et autre Actions de Formation Préalable au Recrutement (AFPR). Si le-la chômeur-se travaille, il-elle doit être payé-ée en conséquence.
– La suppression de tout dispositif coercitif et de contrôle dans le système de gestion informatisé des chômeurs-euses par Pôle emploi (appelé Système GOA).

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Cette journée, qui se veut être une réponse offensive à la conférence sociale, a aussi pour objectif que l’espace morbide et pacifié qu’est Pôle Emploi puisse être détourné pour devenir un lieu où il est possible de s’informer et se rencontrer pour lutter contre les réformes à venir.

Plus d’infos :
http://www.mcpl.revolublog.com
http://www.clar35.overblog.com
http://www.marchechomeurs2013.org