[st nazaire] procès d’un camarade paysan
Thèmes : Aéroport Notre-Dame-des-Landes
Lieux : Blain
Appel à soutien à l’occasion du procès d’un camarade paysan poursuivi pour "refus d’obtempérer" lors de la manif "Sème Ta Zad" du 13 avril.
RDV à 14h devant le tribunal de St Nazaire.
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Récit de l’action de solidarité lors de son interpellation :
“Action de solidarité avec un ami paysan : nuit blanche et colère noire à Chateaubriand !”
Le 16 avril un COPAIN paysan, engagé dans la lutte contre l’aéroport et son monde, était convoqué à la gendarmerie de blain à 10 heures. Un appel à rassemblement avait été lancé, mais les gendarmes ont préféré venir l’arrêter préventivement à domicile à 7 heures. Le rassemblement à Blain a été maintenu.
Ce matin là, la gendarmerie de Blain semblait bien fragile face aux tracteurs alignés devant ses grilles et la cinquantaine de personnes présentes. On apprend que l’ami a été conduit à Chateaubriand, croyaient-ils qu’on irait pas jusque là-bas ?
Là bas, un tracteur se gare devant l’entrée de la gendarmerie, les gendarmes mobiles sont tendus, ils sentent encore l’odeur des gazs lacrymogènes tirés pendant les affrontements de la veille. Huit fourgons arrivent très vite, repoussent la foule sur la pelouse, procèdent à l’encerclement du rassemblement et à l’évacuation du tracteur. La pelouse devient un espace de pique-nique, de sieste, de jeux et de fête…. Le tout, au rythme de la chorégraphie des relèves des gendarmes mobiles.
Paysan-ne-s, habitant-e-s de la ZAD, membres de comités locaux, et adhérent-e-s de l’ACIPA gueulent leur soutien à l’ami en garde à vue dans une joie menaçante.
Après l’audition, l’avocat nous informe que notre ami sera maintenu en Garde à vue jusqu’à son passage le lendemain devant le Juge des Libertés et de la Détention afin d’être placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès le 21 mai prochain. Il est accusé de refus d’obtempérer et de refus de prélèvement ADN.
Nous décidons de rester devant la gendarmerie de Chateaubriand pour protester contre la répression, lutter contre l’intimidation judiciaire. Cris, chants, samba, coups de pieds sur les grilles, on espère avoir bien gâché la nuit des gendarmes et bien animé celle du camarade enfermé.
La terre de la pelouse de la gendarmerie a été retournée et des poireaux ont été plantés dessinant l’inscription “ZAD” devant la caserne. Vers 1H30, après un superbe et pétaradant feu de joie, nous repartons enjoués laissant la volaille gendarmesque à ses cauchemards et à ses insomnies.
Solidarité avec l’ami paysan inculpé ! Solidarité avec toutes les personnes enfermées ! Crève l’aéroport ! Crève la taule !
Le rendez-vous devant le tribunal est annoncé pour 12h (et non pas 14h) pour prendre le pic-nic ensemble avant le procès.
C’est COPAIN 44, l’Assemblé Paysanne “Sème ta ZAD” et le Comité Anti-Répression Issu de la Lutte contre l’Aéroport (CARILA) qui appelent à soutenir le camarade.
Pour lire le texte d’appel et le tract, rentrez dans l’agenda de zad.nadir.org
Relaxe totale pour Christian
Non à la criminalisation des opposants à Notre Dame des Landes
Le mardi 21 mai un camarade paysan est convoqué au tribunal de Saint Nazaire à 14h pour y répondre des inculpations de refus d’obtempérer et refus d’ADN. En effet le soir de la journée d’action «Sème ta zad», alors qu’il rentrait chez lui en tracteur, il ne se serait pas arrêté à un contrôle de police. Alors qu’il avait reçu une convocation classique qui a suscité un appel à rassemblement, il a été arrêté chez lui (donc son identité était bien connue !) avec un déploiement de forces policières incroyable -dix cars de gardes mobiles – , placé en garde à vue au nord
est du département comme pour le mettre hors d’atteinte de toute solidarité venant de celles et ceux avec qui il vit et lutte, et enfin après une nuit de cellule il a été retransporté à l’ouest du département à toute allure sous escorte pour y être inculpé ! Cela n’a pas stoppé la solidarité puisque nous avons tenu un rassemblement déterminé et joyeux devant la gendarmerie de Châteaubriand toute la journée jusqu’au milieu de la nuit avec musique et messages de solidarité pour contrer la manœuvre d’isolement tentée par la préfecture contre l’un des nôtres.
Ce procès constitue une preuve de plus du déploiement de tout l’arsenal juridico-policier et de la politique de harcèlement menée actuellement par les autorités contre les militants et militantes qui osent s’exprimer et s’opposer à la politique d’aménagement du territoire de NDDL et qui sont quasi automatiquement mis hors la loi par l’acharnement de la police et des tribunaux. Depuis le début de la lutte les contrôles d’identité se multiplient accompagnés d’arrestations et de gardes à vue. Ce sont environ 200 interpellations recensées par l’Equipe Légale depuis octobre 2012 avec pas moins de 46 procès dont 1/3 en comparutions immédiates. Il en va de même pour les contrôles routiers sur la ZAD et alentour, véritables harcèlements répétés des flics qui agissent sur ordre préfectoral contre la population avec pour résultat des amendes diverses et variées et la tentative de fichage généralisé.
Il s’agit de faire peur, de dissuader tous ceux et celles qui expriment une opinion opposée aux pouvoirs politiques en place. Il s’agit de criminaliser les individus qui osent dire non à ceux qui trônent dans les palais de la république et de la région, du département ou de la métropole !!! Plus largement, le nombre des prisonniers et prisonnières en France est passé de 35 000 au début des années 80 à 65 000 aujourd’hui. Ce sont les classes populaires qui sont frappées par cette logique du tout répressif.
Alors que les lois sécuritaires s’étendent de plus en plus au nom de l’anti terrorisme pour endiguer la révolte face à ce monde où règne le profit pour les uns et la misère pour les autres, tout mouvement social se heurte à une répression implacable de la part des fondés de pouvoir de la classe dominante. Un appareil répressif monstrueux se développe, depuis le sur- armement des policiers et le développement de brigades préposées à la provocation jusqu’aux fichages multipliés par le nombre de services policiers, sociaux, fiscaux ,médicaux, financiers, militaires et de plus en plus privés au service des multinationales. Si à l’origine, les criminels sexuels étaient la justification du fichage ADN, aujourd’hui il s’étend à tous les militantEs. Le nombre de personnes fichées augmente de manière exponentielle : au total il y avait 717 000 personnes fichées en 2008, nous en sommes à près de 3 millions à l ‘heure actuelle. Il est possible de refuser le prélèvement ADN : d’après la loi sur l’inviolabilité du corps, le consentement de la personne est nécessaire. Mais ce droit est aussi un délit et un délit infini, car après une condamnation pour avoir refusé le prélèvement ADN la police peut vous redemander de nouveau de vous soumettre au prélèvement, et si vous refusez encore une fois vous êtes en situation de récidive, ce qui aggrave vos peines, et ainsi de suite tant qu’il y a refus.
Le champ juridique est un espace de lutte qu’il faut donc réinvestir. Aujourd’hui de nombreuses personnes se laissent condamner sans même chercher à contrecarrer ce dispositif de répression qui ne dit pas son nom… La justice rendue au nom de la république sert en fait les puissants et légitime leurs intérêts. Dans la lutte contre le projet d’aéroport, cette justice qui prétend défendre l’égalité, la liberté et la fraternité, sert systématiquement Vinci, Ayrault et autres politiciens nantais, à coups de condamnations, d’expulsions et d’expropriations. Ce n’est qu’au
prix d’une mobilisation collective que la population réussira à inverser cette instrumentalisation des tribunaux. A la fois sur le terrain, en résistant pied à pied aux pelleteuses protégées par les flics, mais aussi en investissant l’anti-repression comme un aspect incontournable de la lutte.
Par notre mobilisation la plus massive possible en faveur de Christian aujourd’hui et des prochains inculpéEs de nos luttes demain, réaffirmons la légitimité de notre combat ! Ne laissons pas les camarades seulEs face aux juges et à l’empilement des lois plus répressives les unes que les autres !
Faisons nous entendre !
Solidarité avec Christian !
Solidarité avec les inculpéEs de Notre Dames des Landes et avec tous les résistantEs d’ici et d’ailleurs !
Soyons nombreux-ses au tribunal de Saint-Nazaire
Mardi 21 mai 2013 – 14H00
Comité Anti Répression Issue de la Lutte Anti Aéroport