Un camp militaire pour un aéroport inutile et destructeur, plus que jamais Notre Dame des Landes est une culture de résistance.

L’évacuation manu militari des habitants de la ZAD (zone du projet du nouvel aéroport) sonne comme une matraque sur le corps de plus en plus meurtri du débat démocratique.

Depuis le 16 octobre une grande offensive militaire : 1200 policiers et militaires et deux hélicoptères sont mobilisés à Notre Dame des Landes pour déloger les occupants « illégaux »(zadistes) chassés de leur habitats et détruire les maisons.

Plus de 200 personnes dorment chaque nuit depuis trois semaines sur des barricades de bric et de broc, respirent les gaz lacrymogènes sous des torrents de pluie, dans la boue, les premiers froids, face à une véritable armée. La trêve hivernale n’est pas à l’ordre du jour contre les expulsions à Notre Dame des Landes.

« Ces princes en godillots gadouilleux, fils improbables tout à la fois d’Arthur Rimbaud, de Gavroche, de Guy Môquet, de tant d’autres aussi… sont venus ici avec des projets de vie (maraîchage, chèvrerie, boulangerie…) dans la recherche d’une mise en cohérence radicale de leurs idées et de leurs modes de vie, recherche qui ne peut que susciter le respect : pas facile d’être des mois sous la tente, en caravane ou dans des maisons laissées à l’abandon (qu’ils retapent !) sans autre ’confort’ que ce qu’ils souhaitent et peuvent eux-mêmes s’installer et se procurer collectivement et librement. Ils veulent inventer d’autres mondes, d’autres responsabilités et solidarités, loin du consumérisme, loin des flics (et des services sociaux, qui n’ont pas non plus très bonne presse parmi eux). »

Pénurie de logements, crise écologique… : l’Etat détruit pourtant des maisons habitables dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes ! Le droit au logement est bafoué Rien ne peut justifier l’ignominie que constitue la destruction – à deux semaines de la trêve hivernale – de logements habitables (et habités). Rien ne peut justifier de jeter à la rue des personnes qui ont choisi de contester un mode de vie à l’origine des crises économique et écologique que nous traversons actuellement, et d’agir en conformité avec leurs opinions.