Le collectif Au pied du mur vous convie à la projection du film documentaire (54′)

Le Déménagement

le Mardi 2 février 2012
à 20h45
Au cinéma le CONCORDE à Nantes (79 Bd de l’Egalité)

Depuis quelques années, on assiste au déménagement des anciennes prisons du centre de grandes villes françaises vers leurs périphéries, voire leurs campagnes. Certains de ces transferts ont pu faire parler d’eux plus que d’autres – notamment celui de Poitiers en octobre 2009 qui a donné lieu à une manifestation anti-carcérale un peu mouvementée et sur-médiatisée – mais d’une manière générale, comme tout ce qui concerne les prisons d’ailleurs, ça ne fait pas grand bruit.
A Nantes, ou plutôt à Carquefou, la 21e prison créée depuis 2002 par l’État, mais en partenariat très étroit avec des groupes privés (Bouygues en l’occurrence) est fin prête. Les habitants forcé de la maison d’arrêt de la place Aristide Briant y seront envoyés en mai prochain et laisseront ainsi place à un complexe touristico-commercial sophistiqué.

A Rennes, ce scénario a déjà eu lieu en mars 2010 et a donné lieu à un film documentaire, réalisé par Catherine Rechard : Le Déménagement.

Bien que ce film n’ait pas été diffusé à la télévision (France3) comme cela était prévu et très peu au cinéma, il fait beaucoup parler de lui depuis cet été car il est justement victime de la censure de l’Administration Pénitentiaire.
A la liberté fondamentale d’expression s’oppose l’article 41 de la loi pénitentiaire de 2009 qui autorise l’AP à légiférer, envers et contre tous, si les détenus témoignent à visage découverts. Dans ce film, le floutage n’est pas envisageable car, outre un souci cinématographique majeur, il relève d’un choix de celle qui filme comme de ceux qui sont filmés. L’AP évoque en guise de justification – pour ne pas avoir à affronter la question que posent ces nouvelles prisons et la politique, voire le commerce, qui vont avec – le « droit à l’oubli » des prisonniers, alors que la plupart d’entre eux se battent justement contre cet oubli que la machine carcérale enclenche.

Nous avons donc décidé de projeter ce film, pour qu’il soir vu et qu’il continue à faire parler de lui en opposition à cette censure étatique déplorable, pour évoquer les enjeux de ces déménagements et apporter un regard critique sur ces nouvelles prisons que l’on voudrait nous faire passer comme idéales.

Faîtes passer le mot, venez nombreux.

Lettre ouverte, pétition, revue de presse, réactions, etc. peuvent être vues sur le ouèb :

http://ledemenagement-lefilm.fr