En 2012, on nous annonce l’inauguration de la nouvelle prison de Nantes, construite à Carquefou, en partenariat public- privé, une prison « nouvelle génération ». Bien sûr, on ne regrettera pas l’ancienne maison d’arrêt surpeuplée et insalubre, mais sous couvert de modernisation, ce sont toujours plus de places de prison construites dans le fantasme d’une technologie sécuritaire sophistiquée à l’extrême.

Sous prétexte de vouloir répondre aux injonctions de la cour européenne, qui a condamné plusieurs fois la France en raison de l’état déplorable de ses prisons, on nous gave d’un discours sur la dignité de l’encellulement individuel. Mais aussitôt ouvertes, les nouvelles prisons sont déjà surpeuplées… La performance serait au coeur du nouveau dispositif: performance au niveau économique surtout ! À ce niveau-là, tout va bien, les prisons sont un fleuron de l’économie. À Nantes, c’est Bouygues qui a raflé la mise : construction, entretien, maintenance des locaux, buanderie, cantine, restauration…

Mais ce n’est pas un gymnase qu’on construit à Carquefou, c’est un lieu dans lequel on enferme des personnes, toujours plus de personnes, pour toujours plus longtemps : deux, cinq, dix, quinze, vingt ans. Vingt ans enfermés dans neuf mètres carrés, c’est un lieu de torture, de destruction des personnes et d’élimination. Il n’y a qu’à voir les taux de prétendus suicides et morts suspectes en prison sur lesquels tout un chacun va pleurer en début d’année ! On ne peut pas se taire face à ça, faire comme si de rien n’était. Pire : croire qu’en l’ignorant, cela nous protège d’y aller.

Au pied du mur rassemble un certain nombre d’articles touchant à la construction de cette nouvelle prison

Venez en discuter autour d’une bouffe mercredi 15 juin 2011, à partir de 19 heures à Bitche, 3, rue de Bitche à Nantes (derrière la cité des congrès) Soirée et bouffe prix libre