HALTE A LA REPRESSION EN TUNISIE !

Le 17 décembre, un jeune diplômé au chômage, Mohamed Bouazizi, s’est immolé par le feu à Sidi Bouzid dans le centre-ouest de la Tunisie après s’être fait confisquer, faute d’autorisations, les fruits et légumes qu’il voulait vendre au marché pour faire vivre sa famille.

Son désespoir est celui du peuple Tunisien tout entier. Un mouvement de solidarité et de protestation pacifique s’est spontanément organisé à Sidi Bouzid et le pouvoir tunisien, comme à Redeyef en 2008, a déclenché une répression sauvage : arrestations de manifestants, de militants, de journalistes, d’avocats…, siège de la ville, pillages et brutalités.

Mais, cette fois, le mouvement de colère s’est étendu à d’autres villes, d’abord aux alentours de Sidi Bouzid, puis à de nombreuses villes comme Gabès, Kasserine, Sfax, Sousse, Meknassy, Kerouan, Bizerte, Gafsa et même Tunis.

Partout des affrontements très violents ont eu lieu avec les forces de l’ordre. A Menzel Bouzaïene, près de Sidi Bouzid, un jeune diplômé, Mohamed Amari, a été tué par balles car la police a tiré sur la foule faisant de nombreux blessés parmi les manifestants. Un autre jeune, Houcine Falahnaji s’est donné la mort par électrocution….

Semer la terreur et la mort dans son pays, voilà la réponse du pouvoir tunisien aux cris de désespoir et de colère de son peuple.

Face à l’ampleur de la protestation qui gagne peu à peu tout le pays, Ben Ali a pourtant fait une prise de parole télévisée le 28 décembre. Il reconnaît la gravité de la crise et les souffrances qu’endure son peuple mais c’est pour le mettre en garde contre les « manipulateurs », les « mercenaires » et les « medias étrangers » qui seraient à l’origine des troubles.

Cette fois, l’UGTT (Union Générale des Travailleurs Tunisiens) a organisé une marche pacifique à Tunis dès samedi 25 décembre. Un rassemblement de soutien a eu également lieu à Paris le 30 décembre…

Le peuple tunisien n’en peut plus de voir sa jeunesse condamnée au chômage. Un fléau qui avec l’enrichissement frauduleux des familles régnantes et la pauvreté galopante du plus grand nombre, avec la corruption et la privation de libertés domine tous les pays du Maghreb et, particulièrement la Tunisie.

Mais partout la révolte gronde. La colère l’emporte sur le désespoir.

Le Collectif de Soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef salue ce magnifique soulèvement populaire et exige :

– le retrait des forces de police
– la libération de tous les emprisonnés
– la création massive d’emplois décents et pérennes
– la libération de tous les emprisonnés de mouvements précédents comme F. Boukadous et Ben Abdallah à Gafsa
– la réintégration dans leur emploi de tou-te-s les militant-e-s révoqué-e-s

Nous exigeons également que les autorités françaises sortent enfin de leur silence complice et condamnent clairement la politique dictatoriale du gouvernement tunisien.