la prochaine réunion du collectif unitaire de lutte des chômeurs et précaires (qui regroupe des militants du MCPL, mais aussi d’AC !, de la souris verte, de la CNT, de SUD, de l’objection de croissance…) se tiendra jeudi 15 à 19 h à la cantine populaire.
Le collectif a été créé pour relayer l’appel de la coordination régionale des chômeurs et précaires à la mobilisation contre les politiques de l’emploi à partir du 3 mai.
La réunion du collectif sera précédée d’une réunion publique à l’université de Rennes 2, rdv hall B, à 16 h.

Chômeurs, précaires, intérimaires, étudiants…
Tous en grève pour un autre avenir !

Depuis 2008, l’augmentation impressionnante du nombre de chômeurs (près d’1 million de chômeurs supplémentaire), les vagues de licenciements, nous ont confirmé ce que nous savions déjà. On nous a habitués à grandir et à vivre dans « la crise » avec son chômage de masse, sa précarité généralisée, ses restructurations permanentes. On nous a bien appris que l’emploi bien payé, épanouissant et enrichissant, ça ne serait pas pour tout le monde.

On nous a appris que, pour la plupart, ce serait toujours la galère pour trouver des petits boulots « alimentaires » comme on dit. Et pourtant, dès l’enfance, il faut penser à son « orientation », son « insertion dans la vie professionnelle » : on nous inocule l’angoisse d’être largué, de rater le bon wagon qui nous conduirait à tout ce que cette société promet aux plus « méritants » : accomplissement de soi, convivialité, épanouissement. En grandissant, on se rend compte que la seule perspective, c’est de galérer, de vivoter, d’apprendre à accepter le monde « tel qu’il est ». D’apprendre à tenir au travail pour ne pas le perdre, et quand on l’a perdu finalement, galérer pour en trouver un autre. Galérer pour défendre ses allocations chômage, ses APL, son RSA face à des institutions qui nous suspectent, nous sanctionnent, ne nous trouvent jamais assez « battants » à leur goût.

Notre présent, c’est de lutter pour notre avenir: Ce fameux avenir ne cesse de s’éloigner au fur et à mesure que nous luttons pour lui. « Lutter » dans ces conditions, c’est toujours lutter les uns contre les autres, pour gagner les moins mauvaises places. La réalité de « la crise », c’est qu’une société sans avenir nous entraîne dans son horizon vide, où il n’y a rien à espérer, sauf à chercher à « s’en sortir ». A cette « crise », il faut bien trouver des responsables : les pauvres font des responsables tous trouvés : parasites, indisciplinés, fainéants, irresponsables et avides de consommation…

Pourtant, il saute aux yeux de tous qu’il n’y a pas d’emploi salarié pour tout le monde, que notre modèle de développement entraîne dès à présent des catastrophes écologiques majeures. Qu’à cela ne tienne, il faut encore et toujours travailler plus, plus longtemps, mieux, plus vite, avec le sourire…

A un moment, quand tout ce qui fonctionne nous conduit au désastre, il est bon de savoir s’arrêter. Arrêter le travail perpétuel qui consiste à accumuler des compétences valorisables sur le marché du travail, qui consiste à se rendre infiniment disponibles aux trafiquants d’avenir que sont entreprises, administrations, écoles et universités… Chômeurs, précaires, nous qui ne pouvons trouver notre compte dans la situation présente, il nous est donné, en nous rencontrant et en nous organisant collectivement, de faire autre chose de ce temps « libre » qui nous est laissé hors de l’emploi. C’est un temps où un autre avenir, ou plutôt, un avenir tout court, peut être collectivement inventé: à qui d’autre qu’aux dominés revient-il de créer des rapports sans exploitation ni domination, des formes d’activité respectueuse de l’environnement, fondés sur la coopération et non la compétition ?

Il n’y aura d’avenir que pour ceux qui seront en capacité à créer l’évènement de la rupture avec une situation sans avenir. La première urgence, c’est de retrouver confiance en nous-mêmes, dans notre capacité à inventer des réponses immédiates à la crise et aux questions qu’elle ouvre : comment faire en sorte que personne ne connaisse la misère ? Comment inventer collectivement du sens au mot « travail » quand l’emploi est devenu rare, et que ce qui en reste est bien souvent dépourvu de sens ? Comment retrouver une proximité avec des activités élémentaires de subsistance, quand le modèle agricole productiviste arrive visiblement à épuisement ? Comment inventer d’autres stimulants à l’activité que la compétition, la soif d’accumuler des biens ou le chantage à la survie ?

La grève des chômeurs et précaires, c’est à dire l’interruption de la course à l’employabilité, peut nous permettre de poser ces questions à une échelle de masse, permettant à de profonds changements d’advenir. Elle peut donc être faite par tous ceux qui ne pensent pas qu’il y a un temps pour la politique après le travail mais que les modalités d’organisation de l’activité humaine, du « travail » sont un enjeu majeur de la politique.

Mouvement des Chômeurs et Précaires en lutte de Rennes, mcpl2008@gmail.com

Appel à mobilisation générale contre les politiques de l’emploi
Du 20 novembre au 5 décembre 2009, de nombreuses associations et collectifs ont participé aux Marches contre le chômage, la précarité et les licenciements. Les actions, occupations et manifestations qui ont eu lieu ont permis de constituer la base d’une mobilisation plus vaste qui doit désormais être mise en mouvement.
La Coordination régionale de Bretagne réunie le 20 février, représentant 6 villes, a fait le constat de la situation insoutenable faite aux chômeur-se-s, précaires et salarié-e-s.
. 1 million de personnes en fin de droits en 2010, dont 400 000 sans aucun revenu,
. déstructurations du service public de l’emploi avec la fusion ANPE-Unedic,
. le 3949,
. les pressions exercées sur les chômeur-se-s avec, entre autres, l’Offre raisonnable d’emploi,
. la politique de radiation et le passage du RMI au RSA…
ne sont qu’un aperçu des politiques de l’emploi appliquées aujourd’hui.
Nous appelons à une mobilisation générale contre ces politiques de l’emploi par un signal fort dès le 3 mai 2010
Toutes les organisations qui souhaitent s’inscrire dans ce mouvement doivent s’organiser et se coordonner partout où cela est possible.

La Coordination régionale bretonne du 13 mars (AC! Rennes, AC! Trégor, APEIS Finistère, MCPL Rennes, Collectif brestois En marche contre l’injustice sociale, AC! Saint-Brieuc, AC! Brest, AC! Quimper, CEMCIS Trégor)

Appel du collectif rennais de lutte des chômeurs et précaires

Nous invitons tous les chômeurs, précaires, intérimaires, étudiants, tous ceux qui le désirent et le peuvent, à se rassembler lundi 3 mai à 10 h Place de Parlement de Bretagne. Tous les soirs, à partir de 18 h, nous nous retrouverons au même endroit pour envisager la suite du mouvement. Cet appel est un appel local, régional et national à l’action des chômeurs et précaires, relayé dans toute la Bretagne, mais aussi à Paris, Caen, Tours…

Nous voulons faire de ce jour le début d’une lutte prolongée pour populariser le mouvement, l’étendre, lui donner les moyens de formuler ses revendications et s’adresser à toute la population.
Nous appelons tous ceux qui ne s’exposent pas à des sanctions à ne pas se rendre sur leur lieu de travail, d’étude, à cesser leurs activités de « demandeur d’emploi » et à nous rejoindre.
Nous appelons tous les travailleurs précaires à discuter collectivement de la possibilité de se mettre en grève pour rejoindre ceux qui seront en lutte à partir du 3.
Nous appelons tous les syndicalistes à déposer des préavis de grève qui couvriraient ceux qui choisiraient de se joindre au rassemblement.
Nous appelons tous les mécontents dans les entreprises, à populariser cette initiative et à favoriser des initiatives communes et des convergences avec le mouvement des chômeurs et précaires.
Pour préparer cette action, nous invitons d’ores et déjà ceux qui le souhaitent à rejoindre le cortège des chômeurs et précaires lors de la manifestation du 1er Mai à Rennes qui sera suivie d’un débat sur le thème des retraites, du chômage et de la précarité .

Le 3 Mai, nous discuterons librement, en assemblée générale, des différentes propositions d’action immédiate : intervention dans les Pôles Emploi, les CAF, pour faire entendre nos besoins, nos aspirations insatisfaites ; dans les boîtes d’intérim, de coaching qui profitent de la saturation de Pôle Emploi ; intervention dans l’espace public, auprès des lieux de pouvoir institutionnel ; intervention sur les lieux de travail précaire, auprès des salariés menacés de licenciement… Ce sera une occasion de régler des problèmes individuels de dossier (radiations, indus, recours, réductions d’allocations…) N’hésitez à nous rejoindre « armés » de vos justificatifs !

Nous discuterons également de nos revendications. Voilà, à titre indicatif, quelques points sur lesquels le collectif à l’origine de l’appel a jugé bon d’insister :
-Personne ne doit être laissé sans revenu : rétablissement des allocations aux « fins de droit », inconditionnalité des minimas sociaux et des allocations chômage, fin du suivi mensuel obligatoire, des radiations et sanctions.
-Urgence d’une réorientation écologique, coopérative et égalitaire du travail.
-Effectivité de l’accès aux droits élémentaires (santé, logement, transports, culture…).
-Liberté de circulation et régularisation de toutes les personnes sans papiers.