Jeudi 29 janvier, 2,5 millions de citoyens manifestent « pour le pouvoir d’achat ». A Saint Nazaire, on a compris la farce qui se joue ce jour-là. Les dernières croyances dans le « dialogue » avec les institutions se sont effondrées. La préfecture a refusé jusqu’à recevoir les syndicats – pourtant pas bien méchants, réduits à leur rôle de « partenaires sociaux ». En guise d’accueillants portiers, elle déploie une armada de flics. Autrement dit, à sa manière la préfecture « dialogue », se montre sous son vrai visage, en sortant les crocs.
Face à cette évidence, les individu·e·s en lutte ne s’indignent pas : ils s’organisent. Et surgit alors une émeute jubilatoire. Les pavés se mettent à pleuvoir sur l’ennemi, les poubelles crament, la circulation est entravée. La quotidienneté s’interrompt, laissée en suspens par le sourire rageur des émeutier·e·s.
Ce jour-là, l’ennemi a arrêté seize des nôtres. Quatre sont passés en comparution immédiate : la justice aux ordres leur a infligé de 3 à 4 mois de prison ferme. Un autre sera jugé le 10 mars en correctionnel pour avoir publiquement insulté Sarkozy.
Parce que nous nous sentons solidaires de leurs gestes (violences et outrages à agents, comme disent les flics), nous appelons la population à se réunir à l’Université de Nantes, pour un concert de soutien aux inculpés de Saint Nazaire, mardi 10 février, à partir de 20h.
Entrée, bouffe et bière à prix libre

Les sous récoltés ce soir-là serviront à payer les amendes, et à assurer le minimum vital aux insurgés embastillés.