L’augmentation des effectifs apparait comme une évidence pour respecter l’engagement de baisse des portefeuilles de DE suivis (les fameux «60 par agent»). Elle l’est d’autant plus avec la perspective annoncée de dégradation de la situation économique et d’augmentation programmée du nombre de chômeurs, sans compter la suppression progressive de la DRE («dispense de recherche d’emploi») des seniors et les 600.000 futurs bénéficiaires du RSA qu’il faudra prendre en charge en 2009. Mais M. Charpy a trouvé la solution : augmenter les contrats précaires en ayant recours massivement à des CDD !

La revalorisation salariale, elle aussi, apparait plus que légitime pour qu’à «travail égal» les futurs salariés de Pôle Emploi aient un «salaire égal», qu’ils soient issus de l’ANPE ou des Assedic. M. Charpy a trouvé la solution : il tente d’escamoter cette revendication en proposant de revaloriser (pardon, il faut dire «harmoniser») ce qu’on appelle des «accessoires de rémunération» : frais de déplacements, de repas, de nuitées et tickets restaurants. En oubliant que cette mise à niveau ne porte que sur le remboursement équitable de frais engagés par des agents pour accomplir leurs missions. C’est pour le moins un droit légitime !

L’autre tentative de détournement de nos revendications sur l’indispensable revalorisation des salaires est encore plus pitoyable et révoltante : M. Charpy propose carrément d’acheter les agents qui deviendraient «Référent Unique» en participant à quelques jours de formation au rabais et se verraient ainsi octroyer un CICA ouvrant droit à une prime ! Inutile de redire ici ce que nous pensons des primes en général (dont nous demandons l’intégration dans les salaires) ; ce tour de passe-passe que tente Christian Charpy est méprisable.

Quant à l’amélioration des conditions de travail et de réception des usagers, M. Charpy a trouvé la solution : il suffit de garantir de fournir aux agents des casques téléphoniques corrects pour les plateformes téléphoniques — qui sont rejetées par une majorité d’entre eux ! — ou de prévoir d’augmenter la surface de travail moyenne par agent de 20 à 27 m² ou, last but not least, de s’engager à commander une énième enquête sur la souffrance au travail. On pourrait en rire si la situation n’était pas aussi dramatique.

Le Délégué Général ne s’engage ainsi à aucun renfort d’effectifs pérennes, à aucune revalorisation salariale et enfin à aucune amélioration significative des conditions de travail qui permettrait de recevoir et accompagner les chômeurs de façon décente et correcte. Mais, visiblement ce n’est pas l’objectif recherché malgré les belles déclarations d’intention.

Au contraire, on assiste à une casse programmée et systématisée des métiers de conseil et d’indemnisation des demandeurs d’emploi avec :
1/ la généralisation des modalités de mises à distance des usagers de Pôle Emploi, notamment en imposant le passage par des plateformes de services téléphoniques déshumanisant la relation,
2/ le passage en force au concept de «référent unique» qui, sans véritable formation, prévoit qu’un seul et même agent devra contrôler et conseiller des demandeurs aussi bien sur leur indemnisation que sur leurs démarches de recherche d’emploi.

Et comme si tout cela ne suffisait pas : alors que les annonces les plus alarmantes de plan de licenciements dans de très nombreux secteurs se multiplient, que l’on parle ouvertement d’une longue période de récession (ou de «croissance négative», selon le jargon de la Ministre de l’Economie) avec une prévision d’augmentation importante du nombre de demandeurs d’emploi, on voit se déployer les instructions visant à accroitre les pressions et les sanctions contre les chômeurs. La loi sur «l’offre raisonnable d’emploi» en est une illustration. Cette disposition réglementaire renforçant la suspicion et les contrôles est d’autant plus aberrante qu’on risque d’assister à une raréfaction de ces même offres, y compris dans les secteurs dits «porteurs» comme le bâtiment, l’intérim ou la restauration.

Pour atteindre son objectif de création de Pôle Emploi dans ce contexte dégradé, Christian Charpy fait comme si la crise n’existait pas et continue de multiplier les réunions internes, groupes de travail… pour tenir son programme, et ce malgré la fronde syndicale qui monte.

Il est temps de mettre un coup d’arrêt à cette mécanique bien huilée en rappelant à notre Direction que rien ne peut se faire contre les agents, contre les usagers et en continuant à les mépriser.

LA GRÈVE DU 1er DÉCEMBRE 2008 DOIT ÊTRE A LA HAUTEUR DU MÉPRIS DE LA DIRECTION !!!

EXIGEONS TOUTES ET TOUS ENSEMBLE :
• Des salaires, des effectifs et des conditions de travail à la hauteur des enjeux d’un véritable Service Public de l’Emploi,
• L’arrêt des pressions et de l’intensification des contrôles et des sanctions contre les chômeurs,
• La reconnaissance de la qualification de nos métiers respectifs.

Les syndicats SNU, SUD, CGT, FO, CFDT, CFE-CGC, Snap-CFTC et UNSA de l’ANPE.