Depuis plusieurs mois, des collectifs, des associations environnementales, des riverain·es, ou des élu·es d’opposition, contestent la pertinence de cet investissement estimé autour de 10 millions d’euros.

Ce projet, vieux de plus de 30 ans, qui en est à sa quatrième version, est porté par le département du Morbihan depuis les années 1990. D’un coût de 10 millions d’euros pour moins de 3km, il va détruire près de 2 ha de zones humides, plus de 3 ha de prairies bocagères, 1,1 ha de boisements, 2 km de haies bocagères, ainsi que de nombreux habitats et espèces protégées. Les cours d’eau vont être reprofilés, les travaux prévus pour ce projet vont réduire les échanges entre écosystèmes, faire obstacle aux déplacements de la faune sauvage comme l’escargot de Quimper.

Ce gastéropode protégé est une espèce endémique franco-espagnole à aire disjointe. Une partie de ses populations vit dans le nord-ouest de l’Espagne et au sud-ouest de la France. L’autre se rencontre en Bretagne.

Il apprécie les milieux forestiers humides et bien ombragés comme au Faouët. Sa coquille translucide laisse apparaître des tâches présentes sur son corps, et lui donne un aspect tigré. Il ne se reproduit qu’à partir de sa deuxième année et vit seulement entre 2 ans et demi à 3 ans !

La disparition des petits massifs boisés, la destruction des talus contribue sans cesse à faire disparaître son habitat. Le projet routier du Faouët entraînera la perte de son habitat et impactera en profondeur une surface bien plus conséquente ! Grand capricorne, reptiles, batraciens, ont été répertoriés sur le tracé. Sur place, un ancien élu d’opposition et militant complète au Ouest-France : « Une soixantaine d’espèces protégées ont été recensées ».

Cet énième projet écocidaire saccagera plusieurs ruisseaux et fera disparaître à jamais des centaines d’arbres centenaires.

Il ne convainc pas les opposantes, qui dénoncent une atteinte à l’environnement. Une habitante concernée par le nouveau tracé expliquait au journaliste de Ouest-France, en octobre 2023 : « Ils ne couperont pas mes arbres, je m’y accrocherai ».

Retoqué plusieurs fois par la justice, la Mission Régionale d’Autorité Environnementale (MRAE) a émis un avis très critique sur le projet, et le Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN), quant à lui, a donné un avis défavorable, remettant en question son utilité, en considérant qu’il ne démontre pas d’effets positifs sur la sécurité et le transit des véhicules poids lourds.

Face à ce constat, une journée de mobilisation est organisée au Faouët par deux collectifs, Ar Gouenn et les Naturalistes Des Terres, le 18 mai prochain, à partir de 10 h.

Au programme : balades naturalistes (découverte, initiation, identification des espèces), repas partagé sur place à 12 H 30, et marche festive (« opération escargot », cortège tracteur, marcheureuses, avec chantier nature) de 14 h à 17 h.

Mobilisons-nous pour un autre avenir, avec plus de biodiversité et toujours moins de béton !