Trop occupé à s’offusquer de la présence de deux pauvres drapeaux dans un cortège de plusieurs centaines de personnes, le milieu militant nantais aura totalement oublié d’analyser l’échec cuisant qu’a été le contre rassemblement du samedi 10 octobre.

Ce contre-rassemblement, devenu manif sauvage, a bien cristallisé la galère que c’est d’organiser quoi que ce soit, et ce bien pour des raisons politiques et idéologiques.

Il faut remercier la préfecture de son plan de maintien de l’ordre, parfaitement exécuté, qui a coupé la ville en deux, empêchant toute rencontre entre les deux manifestations. Et heureusement, parce que vu la gueule de la foule en face, vu le risque d’aggressions toujours élevé autour de ce genre d’évènement, et surtout vu l’inexistence totale d’organisation de notre défense, le moindre échauffouré aurait assurément fini en traumatisme pour une bonne partie des queers en sucre si chers aux antis-virilisme.

Etant donné que cette manifestation a été totalement improvisée, sans objectif stratégique clair, on a pu se contenter du petit tour habituel, tel des gauchistes désoeuvrés, s’engouffrant dans la rue en direction de la gare enfin accessible (pour en faire quoi au final ?), alors que le mot avait tourné de faire se finir la manif à Bouffay, pour se contenter de quelques prises de paroles qui nous auraient assurément donné l’impression d’avoir vaincu, à s’auto-convaincre que « la rue elle est à nous » alors qu’on vient de gueuler « demi tour !!! » pour la douzième fois en un quart d’heure face à un cordon de bleus.

En se réfugiant derrière leurs prétentions anti-autoritaires et libertaires, les différents « collectifs » et autres groupes affinitaires répètent sans arrêt les mêmes erreurs, donnant raison à ce psychophobe d’Einstein.

Il serait bienvenu d’enfin arrêter de considérer que la défaite est une idéologie qui vaut la peine qu’on y foute de l’énergie et du temps, et qu’enfin on en arrive à se donner les moyens de vaincre.

Citer Malcolm X pour se donner un air anti-raciste c’est bien, comprendre ce qu’il voulait dire par « nous ne sommes pas moins nombreux nous sommes moins organisés », et agir en fonction, c’est mieux.