« Nous exigeons que le Crous reconnaisse ses fautes »

Dans un communiqué, plusieurs organisations et syndicats, dont Solidaires Étudiant·e·s et le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier, dénoncent la responsabilité du Crous : l’étudiante en psychologie à la faculté Paul-Valéry « avait […] déjà fait plusieurs tentatives de suicides chez elle à la cité Universite Vert-Bois, dont les équipes étaient au courant. […] Le Crous lui a explicitement dit que si elle retentait de se suicider, ils lui retireraient son logement et enlèveraient ses bourses. […] Nous exigeons que le Crous de Montpellier reconnaisse ses fautes. »

Des accusations niées par la rectrice Sophie Béjean : « Cette étudiante […] avait bénéficié d’un accompagnement renforcé de la part des services sociaux, comme des personnels assurant la gestion de la résidence du Crous de Montpellier-Occitanie, également éprouvés par ce drame et auxquels le soutien s’adresse également ».

Maltraitance institutionnelle des personnes trans

Le monde médical est aussi pointé du doigt : « Lors de ses prises en charge à l’hôpital, [elle a été emmenée aux urgences le 19 septembre par les pompiers], elle a subi une maltraitance médicale importante dû à la transphobie portée par le personnel soignant, ce qui l’a poussée à s’enfuir avant d’avoir reçu tous les soins adaptés. » Un rapport, publié en 2014 par le comité IDAHO et l’association « République & diversité », confirme la réalité de ce phénomène : « 16% des trans se sont vus refuser des soins du fait de leur transidentité en 2010. […] 35% des personnes trans ont […] renoncé à des soins de peur de préjugés ou de discriminations émanant du corps médical. […] 65% des personnes sollicitées ont subi des propos ou des actes transphobes de la part du monde médical. »

Une maltraitance institutionnelle d’autant plus dramatique que « les personnes transgenres font face à des facteurs de stress particuliers, comme le stress ressenti lorsque leur identité de genre n’est pas affirmée – [on notera d’ailleurs que le site Actu.fr a d’abord parlé d’un jeune homme en parlant de Doona, lui niant ainsi sa qualité de femme]. Les personnes transgenres subissent également des incidences plus élevées de discrimination et de harcèlement que leurs homologues cisgenres et, par conséquent, ont une moins bonne santé mentale. Elles sont également plus à risque de se suicider, car elles sont deux fois plus susceptibles de songer au suicide et de faire une tentative de suicide que les personnes [lesbiens, gays et bis] », selon cette fiche d’information bien documentée sur les personnes transgenres et le suicide.

Mobilisations à Montpellier, Toulouse, Rouen, Bordeaux, La Rochelle, Paris

Des organisations et des syndicats appellent à un rassemblement le lundi 28 septembre à midi devant le Crous de Montpellier, à Boutonnet : « Nous demandons la justice pour Doona » et « que le Crous de Montpellier […] prenne des mesures concrètes : la formation des personnels […] aux questions LGBTI+ […], l’impossibilité pour le Crous d’exclure les étudiant·e·s de leurs logements […], la création de cellules psychologiques non-mixtes LGBTI+ […], la création d’une commission contre les discriminations […], ainsi qu’un fond d’aide aux personnes trans ».
Le collectif « Fierté Pride Montpellier » appelle à se rassembler le 30 septembre à partir de 14h devant la gare Saint-Roch pour « déposer, tout au long de l’après-midi, en signe de soutien aux proches et à la famille de Doona, une bougie, une fleur, une pensée, un moment de recueillement ».

D’autres mobilisations sont prévues : le 26 septembre à 13h30 place du Capitole à Toulouse, le 28 septembre à 12h45 au Crous de Bordeaux (rue du Hamel) et à 13h à La Rochelle au parvis Fernand Fraudel, le 29 septembre à 14h devant le Crous de Rouen (135 Boulevard de l’Europe), le 17 octobre à Paris. Liste non-exhaustive actualisée sur cette discussion twitter.