Contes (nice) : les gendarmes en planque et la cellule oracle
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Actions directesAnti-répression
Lieux : Alpes-maritimes
Tout d’abord l’arrestation. Il s’agit d’une antenne 5G de 21 mètres de haut contestée en mode citoyenniste par les habitants, mais qui a fait l’objet de plusieurs sabotages. Le 30 avril dernier, sur le chantier qui avait pris du retard en raison du confinement, des ouvriers découvrent que des câbles ont été sectionnés. Quelques jours plus tard, le 12 mai, alors que l’antenne venait d’être installée, une nouvelle intrusion sur le site est signalée mais aucune dégradation n’est constatée. La police technique et scientifique a alors procédé à des relevés et un dispositif de surveillance a été mis en place. Ce qui n’a pas empêché la dégradation, le 15 juin, de plusieurs ventilateurs sur ce même site.
Rebelote le lendemain 16 juin peu avant minuit, sauf que ce soir-là, le site était placé sous la surveillance physique de gendarmes de la section de recherches de Marseille et de la brigade de recherches de Nice. Ces derniers ont alors interpellé deux hommes âgés de 25 ans, domiciliés à Nice et à Tende (Alpes-Maritimes). Selon la presse, ils auraient reconnu en garde-à-vue s’être introduits sur le site le 15 juin dernier afin de mettre hors d’usage des ventilateurs, en revanche ils ont nié leur implication dans les autres faits pour lesquels une enquête a été ouverte. Ce jeudi 18 juin, ils ont été déférés et mis en examen l’un comme l’autre dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour dégradation des biens d’autrui par moyen dangereux et association de malfaiteurs. Un contrôle judiciaire a été demandé à leur encontre.
Sur la cellule Oracle de la gendarmerie, dont on avait déjà entendu parler de façon elliptique, une “source” des journaflics est revenue sur son existence en donnant quelques infos supplémentaires : non seulement elle centralise les enquêtes sur les attaques d’antennes tout court, mais aussi les « attaques de gendarmerie » ou de « bâtiments institutionnels » attribuées à “l’ultra-gauche“. Mais quels critères pouvait-elle alors retenir pour se saisir des enquêtes, puisque les communiqués de revendication sont rares ? Eh bien voici : « Le type d’atteintes, le mode opératoire, la présence à proximité du lieu de commission des faits de gens qui appartiennent à une certaine mouvance ». On pouvait déjà s’en douter, il y a là de quoi ratisser le plus large possible.
Vu en effet leur définition extensive de tout ce qui rentre dans la catégorie policière “ultra-gauche” et dont on peut alors trouver des individus fichés de la sorte un peu près partout, soit “à proximité” géographique de n’importe quelle attaque diffuse ; vu aussi que des méthodes comme celles du sabotage remontent au minimum à ce bon vieux mouvement ouvrier et aux luddites avant lui, sans même parler du feu qui est l’un des arts antiques les plus partagés du monde (à base de pneus, d’huile, d’arbres, de palettes, de molotovs ou de toute autre fantaisie, comme c’est le cas contre des antennes depuis trois ans) ; vu enfin que l’identification de structures de la domination n’est l’apanage de personne mais concerne tout être sensible qui pense et observe… Oracle risque d’avoir toujours plus de pain sur la planche à se mettre sous la dent. Ce qu’elle ne pourra par contre jamais prévoir, c’est à quel point les hostilités contre la technologisation du monde sont désormais ouvertes, et qu’il faudra bien plus qu’une cellule spécialisée pour mettre fin à l’attaque de structures désormais diffuses sur tout le territoire, et à portée de main de tout individu dont le coeur révolté n’est pas encore virtuel.
Face à la pandémie technologique comme à toute autre oppression, la meilleure défense c’est l’attaque !
Un simple lecteur
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